Maxime Sbaihi et Eric Chaney, économiste auprès de l’Institut Montaigne, co-signent une tribune dans L’Express en faveur de l’instauration d’un prix carbone dans l’espace européen.
La crise sanitaire que nous traversons pourrait bien retarder (encore) la lutte de nos sociétés contre le réchauffement climatique. Si le « plan vert » de la Commission européenne – chiffré à 1000 milliards d’euros – apparaissait comme ambitieux avant l’épidémie, la crise économique actuelle pourrait bien signer son arrêt de mort.
Cependant, Eric Chaney et Maxime Sbaihi considèrent qu’il n’existe pas de contradiction entre la lutte contre le réchauffement climatique et la sauvegarde de nos économies. Pour ce faire, il est nécessaire de valoriser le carbone à la hauteur des dommages qu’il cause à l’environnement. S’il est vrai que l’instauration d’un prix carbone est un sujet politiquement et socialement sensible, la baisse du prix du pétrole ouvre une fenêtre d’opportunité que nos dirigeants seraient bien inspirés de saisir.
« L’Europe doit profiter de la crise sanitaire pour concilier l’aide à la reprise économique et une stratégie verte grâce à un système de prix pour prendre en compte l’impact écologique des gaz à effet de serre. » Eric Chaney & Maxime Sbaihi
Pour que le prix carbone soit efficace, il doit être instauré au niveau européen. Il faut également confier à une agence indépendante le soin d’établir une trajectoire du prix de la tonne de CO2 compatible avec les objectifs que nous nous fixerons. Enfin, une taxe à la frontière de l’Europe proportionnelle au coût écologique des biens importés semble indispensable pour sauvegarder la compétitivité de nos entreprises.
En ce qui concerne les modalités d’imposition du prix carbone et l’utilisation des revenus générés, Maxime Sbaihi et Eric Chaney invitent à la décentralisation. Les dividendes de cette taxe pourraient être utilisés pour financer des aides aux investissements décarbonants. Le marché intérieur européen est suffisamment grand pour inciter d’autres pays à suivre cette tendance. Ce système d’incitation pourrait se matérialiser, par exemple, par une exemption de taxe à la frontière de l’Union européenne pour les pays qui imposent déjà un prix carbone sur leur propre marché.
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