Invité de l’émission C Politique sur France 5, Gaspard Koenig analyse le rapport de nos sociétés à la maladie et s’inquiète de la confusion grandissante entre sanitaire et politique.
Pour Gaspard, les frustrations grandissantes de la population vis-à-vis de la gestion de la crise sanitaire témoignent du rejet de la multitude de micro-contrôles arbitraires. En démultipliant les états d’urgence, le Gouvernement limite le rôle du Parlement, privant ainsi la société d’une médiation entre ses préoccupations et les mesures mises en place. Il rappelle que nos voisins européens ont choisi la voie du débat parlementaire dans la gestion de la crise.
« On oppose beaucoup dans le discours public « sauver des vies » et « sauver l’économie ». Mais l’analyse que je n’ai vue nulle part est celle de la proportionnalité des mesures, en comparant le temps des vies prolongé à celui des vies détruites. »
Gaspard rappelle qu’on ne « sauve » pas une vie, on ne fait que la prolonger alors que les mesures sanitaires détruisent des vies pour un certain laps de temps. Pour parvenir à analyser la proportionnalité des mesures, il faudrait être capable de comparer le temps de vie prolongé des malades à l’espérance de vie raccourcie de ceux qui subissent le ralentissement de l’activité.
« J’ai l’impression qu’on a oublié cette exigence de proportionnalité. Ce n’était pas le cas à toutes les époques. »
Gaspard explique que la réaction à la Covid-19 reflète la manière dont nos sociétés perçoivent la maladie, la mort, le risque ou encore la jeunesse. Il rappelle qu’en 1969, alors que la grippe de Hongkong frappait le monde dans le même ordre de grandeur que la Covid-19 aujourd’hui, le quotidien des populations et en particulier de la jeunesse était inchangé.
Il faut, selon Gaspard, séparer le sanitaire du politique pour parvenir à une gestion pragmatique de la crise.
« Plutôt que de donner de l’argent aux gens en fonction de tel ou tel critère, il vaudrait mieux mettre en place un revenu universel pour redonner à chacun une bulle d’autonomie. »
La crise sanitaire illustre pour Gaspard la limite de nos système d’aides sociales, incapables de faire face à une crise d’une telle ampleur. Plutôt que de distribuer des aides en faisant tourner la planche à billets de la Banque centrale européenne, Gaspard prône la mise en place du revenu universel afin de garantir à tous un filet de sécurité pérenne.
Pour voir l’émission, cliquer ICI.
Pour lire notre article « L’enfer de l’infantilisation », cliquer ICI.
Pour consulter notre Observatoire des Libertés Confinées, cliquer ICI.
Publié le 19/01/2021.