
Le journaliste spécialiste des questions de défense Jean-Dominique Merchet appelle à un débat sur la manière dont la France devrait mener sa politique étrangère.
Quelle politique étrangère mener ? La question a gagné une pertinence sans pareil. Un discours prononcé en décembre 2021 devant la Fondation Res Publica par le journaliste Jean-Dominique Merchet lors d’un colloque portant sur la politique étrangère de la France nous aiguille à ce sujet.
« Nous devons sortir de nos mythes et refuser le consensus sur la politique étrangère de la France pour en débattre entre citoyens, dans une République. » – Jean-Dominique Merchet, 07/12/2021, Fondation Res Publica
Jean-Dominique Merchet préconise d’abord de remettre en cause la nostalgie que l’on entretient pour notre grandeur passée. Il déconstruit le mythe de la politique étrangère gaullienne. Il distingue plusieurs périodes bien plus différentes qu’on le pense : du triumverat occidental (Américains, Britanniques et Français) à la coopération franco-allemande en passant par une politique tiers-mondiste et anti-impérialiste jusqu’au rapprochement moins connu avec Nixon. Il invite également à interroger ce qui pu rendre possible que la France siège au Conseil de sécurité des Nations Unies au sortir de la Seconde Guerre mondiale.
La réévaluation de notre histoire diplomatique associée à la prise de conscience de la singularité du contexte mondial d’aujourd’hui (principalement l’émergence de la Chine, le réchauffement climatique et les changements technologiques) doit conduire à un débat sur la politique étrangère à privilégier. La France est-elle capable de mener à bien sa diplomatie en tout autonomie ? Dans la discussion qu’il appelle de ses voeux et à la manière de plusieurs auteurs de notre rapport « Europa – Dépasser le nationalisme », le journaliste avance la piste du fédéralisme.
« Peut-on prétendre faire de l’Union européenne un acteur géopolitique, comme le souhaite Emmanuel Macron, et se contenter d’un tel exercice solitaire de la diplomatie ? » – Jean-Dominique Merchet, 06/02/2022, l’Opinion
Le journaliste de l’Opinion regrettait début janvier que le Président Emmanuel Macron se soit récemment déplacé seul à Moscou dans une tentative d’apaiser les volontés belliqueuses de Poutine. Un déplacement groupé (avec le chancelier allemand et le président du Conseil européen par exemple) n’aurait-il pas eu plus d’impact ? Cet exemple rend manifeste l’un des enjeux de l’ajustement de la perception que l’on a de notre poids véritable au plan international : celui d’inviter à l’adoption d’une diplomatie moins solitaire et plus européenne.
« Plus que la responsabilité de tel ou tel Président, le problème se niche peut-être dans la Ve République elle-même » – Jean-Dominique Merchet, 30/03/2021, l’Opinion
Analysant les remarques de la commission Duclert qui avait pour objet de caractériser le rôle de l’Etat français lors du génocide des Tutsis au Rwanda, Jean-Dominique Marchet souligne un dysfonctionnement de la gouvernance française du à une trop forte concentration des pouvoirs dans les mains d’un seul homme. Cette gestion trop personnelle du pouvoir a été également de mise lors de la crise sanitaire. Par conséquence, ne serait-il pas judicieux d’encourager une décentralisation du pouvoir ? C’est notamment ce qu’un de nos rapports revendique. Ou même, d’une déprésidentialisation du régime ? C’est ce sur quoi GenerationLibre travaille.
Pour lire l’article « Finissons-en avec la nostalgie de la grandeur » publié par la Fondation Res Publica, cliquer ICI.
Pour lire l’article « Emmanuel Macron trop seul à Moscou » de l’Opinion, cliquer ICI.
Pour lire l’article « Rwanda : une dérive très Ve République » paru dans l’Opinion, cliquer ICI.
Pour parcourir notre recueil « Europa – Dépasser le nationalisme », cliquer ICI.
Publié le 28/02/2022.