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Déficit public : on se prend en main ?

Déficit public : on se prend en main ?

Dans sa chronique pour l’Opinion, notre présidente Monique Canto-Sperber alerte sur les conséquences de l’augmentation incontrôlée de la dépense publique.

 

Le jeudi 21 mars, le sénateur LR Jean-François Husson a révélé que le ministère de l’Économie prévoyait un déficit de 5,9 % pour l’année 2024, alors même que le gouvernement a adopté une loi de finances avec une prévision de 4,4 % via 49.3. Malgré les explications ministérielles, l’inquiétude persiste, souligne Monique. Un débat sur les finances publiques est prévu à l’Assemblée le 29 avril, avec une motion de censure de LR envisagée. L’évaluation de la France par les agences de notation est attendue avec appréhension.

 

« Pour économiser, il faut un État qui sache responsabiliser les individus par des incitations adaptées afin d’augmenter la quantité du travail et sa productivité. »

Le taux des dépenses publiques en France, parmi les plus élevés en Europe, ne s’explique pas seulement par la gestion de la crise COVID et de l’inflation. Le défi posé par la prévision budgétaire est de réduire le déficit public à 3 % d’ici 2027, nécessitant 50 milliards d’euros d’économies sur trois ans. Monique rappelle que si ces économies sont primordiales, elles ne doivent pas compromettre la croissance future ni les investissements qui lui sont essentiels, notamment dans la réindustrialisation, les mutations technologiques et la transition écologique. Elle prône la responsabilisation des individus par des incitations adaptées comme le suivi et la formation afin d’augmenter la quantité de travail et sa productivité.

 

« Seule une politique claire et argumentée de réduction de la dépense publique permettra de construire un consensus en vue d’une majorité, d’autant plus que la plupart des économies résulteront de réformes en profondeur. »

Monique souligne qu’économiser plus que les 10 milliards annoncés par voie réglementaire nécessitera une loi budgétaire rectificative. Cette loi, cependant, ne peut être mise en place que par une politique claire et argumentée, qui favorise des changements en profondeur. Elle suggère plusieurs mesures, notamment l’autonomie budgétaire des collectivités territoriales avec leur propre fiscalité, une simplification territoriale des institutions et des administrations, ainsi qu’une réforme de l’État.

 

« Dépenser plus qu’on a est un moyen garanti de se refaire une popularité de court terme et, au nom de l’urgence sociale, d’assourdir les oppositions. »

Notre présidente nous met en garde : le contrôle de la dépense publique risque d’être imposé de l’extérieur par les marchés financiers ou par la Commission européenne qui pourraient lancer une procédure pour déficit excessif. La France devrait alors réduire son déficit à 0,5 % par an, hors service de la dette.

Et si on se prenait en main ?

 


Pour lire la chronique dans L’Opinion, cliquer ICI.

Pour lire notre rapport « Décentraliser par la subsidiarité ascendante », cliquer ICI.

 

Publié le 02/04/2024.

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