Dans L’OBS, le candidat Gaspard Koenig appelle de ses vœux la déconjugalisation du droit au nom de la simplification et de la justice sociale. Reprenant plusieurs propositions de GenerationLibre, il en montre l’intérêt pour les femmes, handicapées et démunies.
Le « secours mutuel », inscrit à l’article 212 du Code civil, explique la logique d’une mutualisation des dépenses (impôts payés en commun par les ménages) comme des recettes (aides sociales). Ainsi, l’allocation adulte handicapé (AAH) et le revenu de solidarité active (RSA) ne sont pas des allocations individualisées, leur montant variant selon le revenu du conjoint. Par exemple, plus celui-ci est élevé, plus le montant de l’AAH diminue, dans le but pour l’Etat d’économiser quelques euros dans le budget de la sécurité sociale.
« Les attendus des procès donnent une idée des indices collectés par les travailleurs sociaux : y avait-il deux brosses à dents sur le lavabo, deux oreillers dans le lit ? L’Etat mobilise ainsi d’importants moyens de contrôle pour récupérer quelques euros. »
Gaspard illustre la perversité du système par les exemples de bénéficiaires du RSA, qui perçoivent un montant individuel moindre s’ils vivent à deux, par des contrôles humiliants pour à leur domicile. Alors que le RSA socle s’élève à 565 €, le RSA couple ne dépasse pas les 848 €. Un manque à gagner de près de 300 €, qui se justifie par une mutualisation des dépenses au sein du couple. Le gain de ce calcul est bien inférieur aux pertes bureaucratique et d’autonomie individuelle qu’il engendre.
« Voilà qui correspond à une conception moderne du couple : non pas un ménage en fusion, mais un contrat d’autant plus solide qu’il reste librement consenti. […] On se prête d’autant mieux secours et assistance qu’on n’y est pas obligé par la loi. »
Avec son expert Marc de Basquiat, GenerationLibre a publié deux rapports sur le revenu universel : une allocation unique, inconditionnelle et individuelle. Remplaçant le RSA et diverses allocations, ce revenu universel changerait le rapport de dépendance financière au sein du couple, particulièrement pour les femmes, elles qui perçoivent un revenu en moyenne 25% inférieur à celui des hommes.
« Handicapées ou démunies, elles sont soumises à la bonne volonté de leur conjoint pour subvenir à leurs besoins. Dans un environnement aisé, elles se retrouvent prisonnières du foyer fiscal. »
Gaspard précise que si conjugalisation rime avec tradition judéo-chrétienne de la famille, il voit l’individualisation de la fiscalité comme un moyen de placer l’Etat dans un rapport neutre face à l’individu. Même sujet pour la réserve héréditaire qui sacralise la famille dans le droit et qui entre en conflit avec le principe de libre disposition de son capital. Début 2019, GenerationLibre publiait « Supprimer la réserve héréditaire » qui proposait de mettre un terme à cette familiarisation du droit, empêchant les parents de décider comme bon leur semble de ceux à qui ils entendent léguer leur héritage.
Pour retrouver la tribune de Gaspard dans L’OBS, cliquer ICI.
Pour consulter notre rapport sur le revenu universel, cliquer ICI.
Pour consulter notre rapport « Supprimer la réserve héréditaire », cliquer ICI.
Publié le 15/02/2022.
Interrogé par l’Opinion, le candidat à la présidentielle Gaspard Koenig défend l’idée d’un effacement parallèle des taxes et des subventions pour les entreprises. Il reprend un rapport publié par GenerationLibre en 2016.
Les entreprises françaises font face à un paradoxe : elles sont énormément taxées, mais également énormément subventionnées. Si cette situation peut apparaître neutre au premier abord, elle ne l’est pas dans les faits : certaines entreprises bien installées, conseillées par des cabinets spécialisés, réussissent à profiter du système de subvention – les « insiders » – tandis que d’autres plus petites la subissent et payent les taxes sans bénéficier des aides. Et le système fait perdurer en sus une bureaucratie parasite, non productive mais coûteuse, ainsi qu’un excès de réglementations qui freine l’envie d’entreprendre.
« L’Inspection générale des finances observait en 2014 qu’à structure de production égale, quand une entreprise s’acquitte de 66 taxes (tous types de fiscalités confondus) en France, elle n’en payait que 17 en Allemagne et 5 au Royaume-Uni. »
D’où une proposition révolutionnaire de GenerationLibre, rédigée en 2016 par Robin Rivaton et Vincent Pavanello : un « effacement parallèle » de 50 milliards d’euros de prélèvement et de 50 milliards d’euros de subvention. Moins d’aides mais aussi moins de prélèvements afin de favoriser les plus petites entreprises et la croissance. Dans le détail, le rapport propose notamment la suppression du CICE, de certaines niches sociales, une refonte de la TVA avec en contrepartie un impôt sur les sociétés ramené à 20%.
« (L’entrepreneur) n’empochait pas le crédit impôt recherche (CIR) mais une société qui savait « quoi cocher et quoi dire » lui a proposé de faire les démarches administratives à sa place, à la condition de récupérer 30 % du montant de la subvention accordée. »
Le candidat à la présidentielle Gaspard Koenig a présenté dans le détail cette simplification de la fiscalité des entreprises lors d’un déplacement en Ardèche sur un des sites de la société de notre soutien et membre du Conseil d’administration de GenerationLibre Frédéric Guimbal.
Pour retrouver l’article de l’Opinion, cliquer ICI.
Pour retrouver notre rapport sur l’effacement parallèle, cliquer ICI.
Pour retrouver l’article de l’Hebdo Ardèche, cliquer ICI.
Publié le 10/02/2022.
Muriel Fabre-Magnan, professeur en droit privé, démontre dans le Figaro Vox comment l’utilitarisme érode l’État de droit et la démocratie dans nos sociétés. Un phénomène accentué par la pandémie : notre Observatoire des Libertés Confinées recense toujours 18 mesures de restrictions de liberté encore en vigueur.
Pour Muriel Fabre-Magnan, l’État de droit est l’inverse de l’arbitraire : c’est le socle de valeurs essentielles sur lequel s’appuie notre démocratie. Or aujourd’hui, une pensée utilitariste du monde dissimulée sous couvert de pragmatisme voit dans l’État de droit un obstacle à l’efficacité des politiques, voire « la source de tous les maux contemporains ». Au yeux de la chercheuse, l’utilitarisme est incapable de saisir ce qui est essentiel – car n’ayant pas de prix, que protège justement notre État de droit.
« Certains se diront que tout cela n’a pas d’importance, que nous vivons dans une démocratie et qu’il n’y a donc rien à craindre, ou encore qu’il est nécessaire d’en passer par là pour se débarrasser du virus. »
Un renversement État de droit / utilitarisme accéléré par la pandémie que nous traversons : le pouvoir exécutif détenu par le président de la République, homme providentiel, a éclipsé le pouvoir du Parlement ; « tétanisés » devant le risque sanitaire, le Conseil constitutionnel, le Conseil d’État et la Cour de cassation n’ont pas protesté et ont validé l’essentiel des textes de l’exécutif ; ces derniers ont été justifiés par le Conseil scientifique et le Comité d’éthique en lien direct de l’exécutif. Tout ceci sans tenir compte d’une quelconque proportionnalité et en faisant fi de nos libertés individuelles.
D’après la chercheuse, notre époque se caractérise par un « effondrement éthique » et par la baisse de nos exigences morales : « les esprits sont désormais tellement habitués à l’utilitarisme et à l’importation des raisonnements marchands dans tous les domaines de la vie, qu’on ne comprend plus ce que Kant appelait la dignité de la personne humaine ».
« S’il est une chose certaine en régime démocratique, c’est que la liberté est le principe et les atteintes à la liberté l’exception. »
Muriel Fabre-Magnan nous invite à nous interroger sur l’importance capitale de notre État de droit. Présomption d’innocence, proportionnalité des mesures, séparation des pouvoirs, non discrimination des citoyens : bravés sur autant de sujet, notre État de droit et nos institutions sont délégitimés et vacillent. « Faut-il expliquer ce qu’il advient d’une société où le droit n’est plus légitime ? »
Pour retrouver la tribune de Muriel Fabre-Magnan, cliquer ICI.
Pour retrouver notre note d’analyse « La proportionnalité du passe sanitaire en question », cliquer ICI.
Pour retrouver notre note d’analyse coûts-bénéfices sur les confinements, cliquer ICI.
Pour retrouver notre Observatoire des Libertés Confinées, cliquer ICI.
Publié le 4/01/2022.
Le CEVIPOF – Centre de recherches politiques de Sciences Po – vient de publier son dernier baromètre de la confiance politique qui analyse notamment la confiance des citoyens dans les institutions.
D’après les données de l’étude du CEVIPOF, les Français ont majoritairement confiance dans les échelons locaux : conseil municipal (63%), conseil départemental (56%), conseil régional (54%). Cette confiance est au contraire significativement plus faible dans les échelons nationaux : Sénat et Assemblée nationale (38%), gouvernement (35%). Cette différence se remarque plus clairement encore dans la part de sondés hostiles (« pas du tout confiance ») à ces mêmes institutions : environ 28% en moyenne pour les échelons nationaux, contre 12% pour les échelons locaux.
Le maire est l’élu le plus apprécié par les citoyens (65% de taux de confiance), loin devant les ministres et parlementaires. À noter également, 57% des français sondés pensent que la démocratie fonctionne mal, une tendance en hausse de 8 points par rapport au précédent sondage réalisé en février 2021.
Les informations proposées par le sondage ne sont pour autant pas surprenantes : elles suivent une tendance continue depuis une décennie
Ces données nous invitent à questionner le fonctionnement de nos institutions : comment expliquer une telle défiance des citoyens envers leurs institutions et leurs élus ? Quelles conséquences tirer du fort taux de popularité des élus locaux et a contrario du faible taux de confiance dans les élus nationaux ?
« Les données du CEVIPOF nous invitent à questionner le fonctionnement de nos institutions : comment expliquer une telle défiance des citoyens envers leurs institutions et leurs élus ? Nous pensons qu’il est grand temps d’engager des réformes institutionnelles afin de modifier en profondeur le fonctionnement de l’État français. »
Nous pensons qu’il est grand temps d’engager des réformes institutionnelles afin de modifier en profondeur le fonctionnement de l’État français :
– Pour en finir avec une France jacobine, ultra-centralisée, nous proposons de libérer les territoires en appliquant le projet de subsidiarité ascendante proposé par notre expert Raul Magni-Berton. Concrètement, cela signifie que c’est à l’échelon le plus petit, le plus proche des Français, de décider des compétences qu’il souhaite s’attribuer et de celles qu’il choisit de déléguer aux échelons supérieurs. Les Français préfèrent leur maire : donnons à ces derniers plus de possibilité d’action.
– Pour rétablir un équilibre entre le pouvoir exécutif et le pouvoir législatif aujourd’hui sous dépendance du premier, nous allons formuler des propositions pour donner plus de moyens aux parlementaires et pour déprésidentialiser l’exécutif.
« Sans décentraliser et dé-présidentialiser nos institutions, je ne vois pas comment reprocher aux Français lassitude, colère ou abstention. Décentralisons en laissant les collectivités territoriales se saisir de compétences et lever l’impôt ; et dé-présidentialisons la gouvernance nationale, par exemple en élisant nos députés à la proportionnelle et en renforçant un Gouvernement reposant sur des coalitions. » Christophe Seltzer
Toute une série de propositions sur lesquelles nous nous penchons en ce moment même avec nos experts.
Pour retrouver les derniers baromètres du Cevipof dont celui de janvier 2022, cliquer ICI.
Pour retrouver notre rapport « Le pouvoir aux communes », cliquer ICI.
Pour retrouver notre [Lu ailleurs] « Restaurons le Parlement ! », cliquer ICI.
Pour retrouver notre [Lu ailleurs] « Supprimer l’élection présidentielle », cliquer ICI.
Publié le 28/01/2022.
Interrogés par L’Express, les économistes libéraux David Thesmar et Augustin Landier analysent le décalage entre les conclusions de leur discipline et les aspirations populaires.
Dans leur dernier ouvrage, les deux chercheurs David Thesmar et Augustin Landier analysent les discours des économistes qui se focalisent uniquement sur l’efficacité de mesures – reflétée par le PIB – comme indice de réussite : dans ce paradigme, les politiques favorisant le commerce, l’immigration et le libre-échange sont bénéfiques, et ce malgré l’opposition qu’elles suscitent dans une partie de la population. Ils mettent ainsi de côté les sentiments moraux des individus. Or, d‘après les chercheurs, les citoyens ne réalisent pas uniquement leurs arbitrages en fonction des données économiques, mais également selon des critères économiquement aberrants : les valeurs. Celles-ci conditionnent la grille de lecture justifiant par exemple le Brexit ou encore le mouvement des Gilets Jaunes. C’est la non prise en compte des valeurs par les économistes qui, selon eux, provoque une fracture.
« Durant les Trente Glorieuses, les préoccupations majeures, c’était encore des problèmes de survie. Il fallait relancer le pays. Mais aujourd’hui dominent d’autres questions, plus morales, comme celles de l’environnement ou des migrants. »
Les deux chercheurs reconnaissent également que leur profession est biaisée par une idéologie « plutôt de centre-gauche », profondément universaliste, par conséquent non représentative de l’ensemble de la population. Ce qui aggrave les divergences entre universitaires et citoyens. Cette incompréhension engendre une certaine forme de condescendance à l’égard des citoyens : « il faut passer en force contre l’opinion », « les aider contre eux-mêmes » afin d’imposer les bons choix, économiquement parlant.
« Chez les économistes, il y a des tabous idéologiques. (…) Notre déontologie devrait être de ne pas faire la morale aux gens. »
Les économistes sont pour autant indispensables à la société car ils renseignent la population sur le coût économique de chaque décision. C’est, d’après David Thesmar et Augustin Landier leur unique mission : libre ensuite aux citoyens avertis d’arbitrer à leur gré entre coût économique et valeurs. Les deux chercheurs invitent donc les économistes à prendre en considération ces valeurs et à réadapter leurs modèles pour mieux appréhender les aspirations des populations.
« Les économistes qui répètent que le protectionnisme plombe la croissance sont à côté de la plaque. Ce n’est pas le sujet. »
Un entretien qui n’est pas sans rappeler une récente chronique de Gaspard Koenig qui appelait à décorréler réussite et niveau du PIB et troquer un peu de notre productivité contre davantage d’épanouissement personnel. Au sujet de l’IA, Gaspard appelle l’Europe, face au modèle asiatique, à défendre la liberté fut-ce au prix, d’un point de vue utilitariste, d’une perte d’efficacité économique.
Pour retrouver l’entretien de David Thesmar et d’Augustin Landier dans L’Express, cliquer ICI.
Pour retrouver la chronique « La tyrannie du toujours plus » de Gaspard Koenig, cliquer ICI.
Publié le 17/01/2022.
Dans une tribune publiée par Libération, la future candidate à la députation Quitterie de Villepin appelle à restaurer les pouvoirs du Parlement.
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Pour Quitterie de Villepin, la campagne présidentielle phagocyte l’autre évènement démocratique de 2022 : les élections législatives. Ces dernières se retrouvent à la fois prisonnières du résultat du scrutin présidentiel et des alliances politiciennes, parachutages et ralliements qui empêchent de leur donner une réelle fonction démocratique.
D’après elle, les parlementaires font le douloureux constat que leur fonction « semble ne servir à rien » et dresse un portrait inquiétant de l’action parlementaire : « Examen de 300 lois par an dans des délais intenables, marges de manœuvre insignifiantes, procédures accélérées devenues la norme, articles de lois pléthoriques et parfois illisibles, peu de contrôle du gouvernement et d’évaluation des lois par manque de temps et de moyens… »
Les parlementaires se retrouvent à la fois méprisés par le corps électoral qui leur reproche leur inaction et par le gouvernement qui profite de cette situation de faiblesse pour mener les débats législatifs.
« Être parlementaire, aussi incroyable que cela puisse paraître, ne fait donc plus rêver personne (…) et beaucoup de députées et députés ne veulent pas se représenter. »
Quitterie de Villepin appelle à réhabiliter le rôle du parlementaire, à lui rendre les moyens d’exercer son rôle de législateur, indispensable à l’équilibre des pouvoirs.
Elle plaide également pour l’invention de nouvelles pratiques parlementaires afin de répondre à une demande croissante de démocratie participative et de pallier le manque d’attache locale des parlementaires accru par la loi de non-cumul des mandats.
« Il est de notre responsabilité de réhabiliter l’Assemblée nationale. Il y va de la survie de notre démocratie. »
Un constat tout à fait partagé par GenerationLibre. Selon nous cependant, réhabiliter le rôle du Parlement ne représente qu’un des aspects des réformes institutionnelles à adopter : si le Parlement, par des lois ordinaires ou organiques, doit effectivement acquérir davantage de moyens pour mener ses missions, l’équilibre du couple exécutif Président-Premier ministre doit aussi être revu, probablement en menant à bien une réforme constitutionnelle.
Le Président devrait devenir un arbitre, garant de l’unité de la nation et laisser la gestion des affaires courantes au Premier ministre afin d’en finir avec l’omnipotence monarchique du locataire de l’Élysée. Afin de rendre son importance au Parlement, nous proposons de décorréler les calendriers législatifs et présidentiels, par exemple en allongeant la durée du mandat présidentiel. GenerationLibre travaille sur ces sujets : affaire à suivre.
Pour retrouver l’article de Libération « 2022, l’autre bataille : réhabiliter l’Assemblée nationale », cliquer ICI.
Pour retrouver notre Lu ailleurs « Supprimer l’élection présidentielle », cliquer ICI.
Publié le 14/01/2022.
Dans un entretien pour La vie des idées, Ekrame Boubtane, docteur en sciences économiques de l’Université Paris 1, explique en quoi l’immigration a des retombées positives sur l’économie et l’emploi en France.
Face au climat anxiogène autour de l’immigration, Ekrame Boubtane dresse un portrait factuel de ses conséquences sur l’économie française, qui d’après ses recherches depuis plus de de dix ans sont très positives. Concrètement, notre immigration se compose de personnes en moyenne moins qualifiées que les natifs mais qui occupent des postes complémentaires, et ne les « remplacent » en aucun cas.
« Au-delà du marché du travail, l’immigration a des effets sur la distribution des revenus dans les pays d’accueil. Elle augmente la part de revenus de la classe moyenne (les 40% « du milieu ») et réduit la part de revenus des 10% les plus riches. »
Mieux, l’immigration favorise le niveau de vie des classes populaires et de la classe moyenne en relevant le niveau d’emploi qu’occupent les natifs, et de fait leur salaire. Contrairement aux idées reçues, l’immigration semble avoir un effet positif sur les salaires les plus faibles et négatif chez ceux des plus riches.
« Il y a en France, comme dans les principaux pays de l’OCDE, des besoins de main-d’œuvre non satisfaits, qui coexistent pour certains pays européens avec un chômage relativement élevé. »
L’immigration constitue aussi un réservoir d’actifs pour les pays occidentaux confrontés à un vieillissement de la population inquiétant dans la mesure où la natalité décroissante ne suffit plus à soutenir le système social. Données à l’appui, Ekrame Boubtane constate que l’immigration familiale est stable depuis vingt ans quand l’immigration de travail a plus que triplé sur la même période.
Pour retrouver l’entretien d’Ekrame Boubtane, cliquer ICI.
Publié le 04/01/2022.
Dans un article du Wall Street Journal traduit par l’Opinion, Patience Haggin relate l’activisme de Frank McCourt sur les données personnelles. Le propriétaire de l’Olympique de Marseille s’engage à rendre le pouvoir de décision aux utilisateurs des plateformes numériques.
À l’instar du gouverneur de la Californie et de l’ancien candidat à la primaire démocrate Andrew Yang, Frank McCourt plaide pour que les internautes aient un pouvoir de décision sur leurs données numériques. Il fustige le modèle actuel qui prive les utilisateurs des 455 milliards de dollars générés par la publicité assise sur la valeur des données. En septembre dernier, il investissait 250 millions dans Project Liberty, pour « faire du Web une infrastructure détenue par le grand public ».
« Rien n’a jamais créé plus de valeur ajoutée que nos données. Pourtant, il y a une déconnexion totale entre cette création de valeur et ceux qui en bénéficient. » Frank McCourt
Un partenaire financier de Frank McCourt défend que ce projet permettrait aux utilisateurs de gagner quelques centaines de dollars par an si les plateformes les rémunéraient pour leurs données. Cette vision se rapproche de la proposition défendue par GenerationLibre d’une patrimonialité sur les données personnelles. Dans ce système, chacun déciderait de l’utilisation qu’il fait de ses data, et pourrait choisir soit d’être rémunéré par la plateforme s’il lui cède la libre utilisation de ses données, soit de la payer s’il en refuse l’utilisation à des fins commerciales.
« Du gouverneur de Californie Gavin Newsom à l’ancien candidat à la présidentielle Andrew Yang, un certain nombre de responsables politiques ont estimé que les consommateurs devaient être rémunérés pour l’utilisation de leurs données. » Patience Haggin
Aux États-Unis, le mouvement pour un choix entre confidentialité et fructification des données s’accélère avec de nombreuses initiatives de start-up. Depuis 2017, le navigateur Brave rémunère entre 5 et 10 dollars par mois ses utilisateurs via « des jetons qu’ils peuvent échanger contre de l’argent ou donner à leurs sites préférés sous forme de pourboire ». Dernièrement, Foursquare Labs et Tapestri ont lancé des applications qui rémunèrent les utilisateurs qui partagent leur localisation.
En France, GenerationLibre s’emploie à défendre le droit de propriété dans le débat public avec deux rapports publiés depuis 2018 et des interventions régulières de nos experts dans les médias.
Pour lire l’article, cliquer ICI.
Pour lire le premier rapport « Mes data sont à moi. », cliquer ICI.
Pour lire le second rapport « Aux data, citoyens ! », cliquer ICI.
Publié le 17/12/2021.
Dans son édito pour L’Express, Anne Rosencher pointe le paradoxe d’une France qui a le record du monde de la dépense publique mais qui voit la fonction publique se paupériser et les services publics se dégrader.
La France est bien connue pour être le pays le plus étatiste de l’OCDE, avec une dépense publique qui atteint 55,6 % du PIB, record qui ne se traduit ni par des investissements de long-terme ni un salaire décent pour les fonctionnaires ni un service public efficace pour les Français. Les investissements dans la recherche sont loin derrière les États-Unis et les pays d’Asie de l’Est (2,2 % du PIB contre plus de 3 %), et les revenus des infirmières sont plus faibles qu’en Allemagne (différence de 1 000 € mensuels) et même qu’en Espagne pour ce qui est des instituteurs (différence de 9 000 € annuels).
« Imagine-t-on que sur 100 euros dépensés pour le système de santé, 12,7 seulement vont aux soignants ? »
Selon Anne Rosencher, le cœur du problème réside dans le fort niveau de dépense sociale. Si les Français sont attachés à leur modèle social, héritage du Conseil national de la Résistance, ils sont victimes de la gabegie des gouvernements de droite comme de gauche qui ont « accumulé les dispositifs et les allocations pour cacher la misère ». On peut faire le choix d’avoir un niveau de dépense publique élevée mais il doit se traduire par une efficacité réelle de l’État.
« Changer ces orientations politiques devenues presque culturelles demanderait un courage fou. Le courage de sortir des discours automatiques. »
Si la France manque de courage, elle ne manque pas d’idées. GenerationLibre s’emploie depuis 2013 à formuler des politiques publiques qui se concentrent sur les marges de manœuvre à exploiter pour gagner en efficacité, sans recours automatique à une baisse des fonctionnaires ou des dépenses publiques. Et si on commençait par simplifier et autonomiser ?
Parmi nos propositions, nous défendons un revenu universel réaliste qui, sans réduire les recettes fiscales, offre une liberté réelle pour tous, par un canal simplifié de redistribution. Avec nos propositions pour l’université, nous offrons tout à la fois le moyen de réduire la dépense publique, augmenter le budget d’établissements toujours publics, désormais autonomes et en compétition entre eux, et restaurer l’égalité des chances puisque l’inscription se fait sans frais immédiats.
S’agissant du fonctionnement de l’État, nous proposons d’après le modèle suisse de remplacer le statut général des fonctionnaires par un dispositif d’emploi contractuel, visant à redonner de la mobilité et de l’attractivité aux administrations. Ces propositions s’inscrivent dans le chemin vers un État dont la première des priorités est d’assurer l’autonomie des citoyens.
Pour lire l’édito d’Anne Rosencher dans L’Express, cliquer ICI.
Pour comprendre notre proposition de revenu universel, cliquer ICI.
Pour lire notre rapport « Libérer l’université », cliquer ICI.
Pour lire notre rapport « Servir l’État demain », cliquer ICI.
Publié le 10/12/2021.
Dans Les Échos, Erwan Le Noan dresse un constat factuel des bienfaits de l’immigration économique et donne des pistes quant à la bonne politique à mener pour la France.
Utilisant le dernier ouvrage de l’écrivain Sándor Márai, dans lequel celui-ci raconte son exil à Naples puis New York, Erwan illustre le décalage entre le parcours de vie de millions d’immigrés et les discours fantasques en ce début de campagne présidentielle.
Erwan énumère les nombreux arguments qui légitiment l’immigration sur le plan économique : l’exemple des États-Unis montre que les immigrés entreprennent davantage que les nationaux et ne prennent pas les emplois de ces derniers. En France, leur coût sur les finances publiques est neutre.
« Les immigrés contribuent de façon disproportionnée à la création d’entreprise. »
Si Erwan aborde l’immigration comme sujet économique, il reconnaît qu’elle pose des questionnements légitimes sur l’identité nationale. D’après lui, les « orientations de notre régulation migratoire peuvent être discutées ». Reprenant le dernier rapport des économistes Emmanuelle Auriol et Hillel Rapoport, la France « accuse un retard considérable dans la course mondiale aux talents ».
Erwan s’étonne que l’immigration française soit majoritairement sous-qualifiée : cela n’est pas une bonne nouvelle pour notre pays. Aussi, il regrette qu’elle ne soit pas mieux reconnue comme rouage de l’économie française et régulée plus intelligemment.
Pour lire la chronique d’Erwan Le Noan dans Les Échos, cliquer ICI.
Publié le 03/12/2021.