Dans un article pleine page, Le Temps met à l’honneur les grands combats de notre think tank en termes de politiques publiques, du revenu universel au droit de propriété sur les data, en passant par le prix carbone.
Si l’effondrement du mur de Berlin a laissé croire à une fin de l’histoire, sanctuarisant le capitalisme libéral comme horizon indépassable, de nouveaux enjeux planétaires tels que l’avènement de la société numérique, la crise des inégalités et les dérèglements environnementaux ont remis en cause l’ordre libéral. Autant d’enjeux dont se saisissent les jeunes libéraux, chez Liber-thé comme chez GenerationLibre. Le Temps leur donne la parole.
« Fervent partisan d’une société libérale, le jeune économiste suisse [Nicolas Jutzet, co-fondateur de Liber-thé] rappelle qu’il suffit de donner un « prix au carbone » pour qu’il s’intègre dans les mécanismes de formation des prix. »
L’Accord de Paris signé lors de COP21 en 2015 aura marqué les consciences quant à l’urgence d’une action climatique de grande ampleur. Face au courant écologiste et à ses solutions interventionnistes voire ouvertement communistes – « il faudrait probablement limiter à trois ou quatre, le nombre de vol réalisables sur toute une vie » dixit Jean-Marc Jancovici – les libéraux s’accordent sur un prix généralisé sur le carbone. GenerationLibre compte publier un grand rapport sur ce sujet au cours du premier semestre 2023.
« Les données doivent devenir patrimoniales et revenir à leur producteur, celui qui fabrique la data, précise le fondateur du think tank GenerationLibre. »
Alors que le début du XXIe siècle est marqué par la numérisation, les GAMAM (Facebook est mort, vive Meta!) basent leur modèle économique sur l’exploitation des données personnelles des utilisateurs. Ceux-ci bénéficient d’un service gratuit mais sont en contrepartie contraints d’accorder aux plateformes l’usage de leurs données. Depuis 2018, GenerationLibre défend l’instauration d’un droit permettant aux citoyens de reprendre le contrôle sur leurs données, à travers un nouveau droit de propriété, pour passer du féodalisme au capitalisme.
« [À propos du revenu universel] Gaspard Koenig promeut activement une aide qui doit permettre à tout citoyen de garder son libre choix indépendamment de toute considération matérielle. »
Face à l’accroissement des inégalités, qui concentrent les attaques contre le libéralisme selon Francis Fukuyama, la réponse libérale doit concilier simplicité administrative, autonomie individuelle et éradication de la pauvreté objective. Plus qu’une lutte contre les inégalités, c’est contre la pauvreté et la dépendance que le libéralisme doit apporter une réponse. En ce sens, le revenu universel que propose GenerationLibre, dans l’héritage de Thomas Paine et Milton Friedman, rend à l’individu « le pouvoir de dire non » selon Gaspard Koenig. Ces trois grandes idées sont développées par GenerationLibre, auprès des décideurs politiques et dans les médias.
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Pour (re)lire notre rapport « Mes data sont à moi », cliquer ICI.
Pour (re)lire notre rapport « Liber : une proposition réaliste », cliquer ICI.
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Publié le 03/01/2023.
Au micro de Patrick Cohen sur France Culture, Monique Canto-Sperber plaide pour un droit au suicide assisté et appelle à la prudence sur l’euthanasie afin de préserver la liberté de chacun.
Aux côtés de la journaliste Catherine Vincent, du philosophe Frédéric Worms et de la sociologue Dominique Schnapper, Monique Canto-Sperber pose les bases juridiques de la loi Claeys-Leonetti qui régit aujourd’hui le droit de mourir en France. Cette loi offre déjà au malade la possibilité d’une aide passive à mourir mais ce choix est circonscrit aux malades au pronostic vital engagé à très court terme, c’est à dire de quelques heures à quelques jours.
« Dans les deux autres types d’aide active à mourir aujourd’hui sur la table, le suicide assisté et l’euthanasie (la mort administrée par un tiers), il s’agit d’une certaine manière de provoquer la mort, et non plus de la hâter. »
Si la loi actuelle est jugée insuffisante, son esprit est à conserver d’un point de vue philosophique. D’abord la nécessité d’une aide à mourir dans un contexte médical et le droit pour le patient de pouvoir décider ce qu’il souhaite pour sa mort. Si Monique se dit favorable à une reconnaissance du suicide assisté (décision souveraine), elle émet des réticences sur l’euthanasie (par un tiers) qui ne devrait jamais aboutir, selon elle, à la reconnaissance d’un « droit à demander, quand on ne sera plus là pour donner son avis, que quelqu’un d’autre puisse administrer la mort ».
« Pour moi, il y a deux principes fondamentaux que sont la souveraineté absolue de la personne sur sa vie et sur sa mort – qu’elle choisisse les conditions de sa fin me paraît quelque chose qui n’appartient qu’à elle – et le refus de toute intrusion d’autrui dans sa vie personnelle – en particulier lorsqu’il s’agit de donner la mort. »
Monique distingue donc le suicide assisté qu’elle appelle de ses vœux de l’euthanasie. Elle serait favorable à un aménagement législatif dans le cas où la personne n’est plus consciente « mais qu’il n’y a absolument aucun doute sur son souhait qu’on lui inflige la mort ». Si Monique n’attend rien de la convention citoyenne sur les plans philosophique (ni sa formation ni son travail), ni démocratique (commission représentative mais non-élue), elle espère que celle-ci puisse « préparer une forme d’appropriation de la loi ».
« Précisément parce que ce sont des Français qui délibèrent, la Commission citoyenne peut créer les conditions qui feraient de cette loi une véritable réalité sociale qui puisse être reconnue par chacun d’entre nous. »
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Publié le 14/12/2022.
Dans The Conversation, Kevin Brookes oppose, à la notion de « France périphérique », trois ‘France’ (urbaine, péri-urbaine et rurale) moins fracturées économiquement et socialement.
En 2014, le sociologue Christophe Guilluy théorisait « la France périphérique » dans un essai éponyme pour décrire les effets nuisibles de la mondialisation sur les territoires, tout particulièrement dans les zones péri-urbaines. Kevin développe ici une analyse chiffrée de la réalité politico-économique de la France, qu’il subdivise en trois catégories à partir de la typologie de l’Insee.
« Les métropoles contribuent plus au budget de l’Etat qu’elles ne reçoivent et inversement les territoires ruraux sont de nets bénéficiaires de l’argent public. »
Kevin croise les données des trois espaces que sont la zone urbaine, les espaces ruraux dépendants d’un pôle d’emploi et les espaces ruraux autonomes. D’un côté, il dégage une tendance politique : lors de la dernière élection présidentielle, Marine Le Pen a été distancée par Emmanuel Macron et Jean-Luc Mélenchon dans les espaces urbains mais s’est imposée partout ailleurs. De l’autre, il montre chiffres à l’appui que si le niveau du revenu médian décroche dans les zones rurales autonomes, celui-ci est sensiblement le même entre zones urbaines et péri-urbaines.
« De manière générale, ce ne sont pas les espaces où le RN a fait son meilleur score (péri-urbanité) que la situation économique et sociale est la plus dégradée. »
S’ajoutent à cela les taux de chômage et de familles monoparentales – deux indicateurs de précarité – qui sont tous deux plus élevés en zone urbaine. L’analyse chiffrée de Kevin permet de relativiser l’opposition entre une France des villes, qui privilégie de retombées économiques au détriment d’une France périphérique, abandonnée par l’Etat. Il cherche à expliquer l’origine du mouvement des gilets jaunes qui a su mobiliser des dizaines de milliers de citoyens de ladite France périphérique, alors que l’hypothèse d’un déclassement économique n’est pas avérée.
« La ‘politique du ressentiment’ [théorisée par Katherine Cramer] prend quatre formes : la conscience d’appartenir à un lieu de vie spécifique et distinct des autres, le sentiment d’être moins bien doté en ressources publiques que les autres, d’avoir moins d’attention de la part des décideurs politiques, et de ressentir que son mode de vie n’est pas respecté par les élites urbaines. »
Kevin se rapporte aux travaux de Katherine Cramer, professeur de sciences politiques à l’Université du Wisconsin, qui identifie une grande importance des affects dans la polarisation entre électeurs urbains et ruraux, au sein de son Etat. Et si les Français ruraux avaient eux aussi développé un scepticisme vis-à-vis de leurs concitoyens urbains et de l’Etat dont ils se sentent exclus ? GenerationLibre propose de rendre le pouvoir de décision aux collectivités, et en particulier au plus petit échelon qu’est la commune, en mettant en œuvre le principe de la subsidiarité ascendante.
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Publié le 08/12/2022.
Interrogé par Emmanuelle Ducros dans l’Opinion, notre expert Maxime Sbaihi défend le revenu universel de GL afin d’aider une jeunesse aujourd’hui jetée dans les queues pour l’aide alimentaire.
Aux files d’attente pour l’aide alimentaire qui se sont rallongées par les jeunes depuis le confinement, Maxime apporte une triple justification démographique, économique et politique. Le vieillissement de la population fait que l’exécutif mobilise plus de ressources économiques pour les seniors en brut comme en proportion (2/3 des nouvelles dépenses publiques depuis 2000, soit 1 500 milliards d’euros).
« La jeunesse est abandonnée, on n’investit plus pour elle, et c’est parmi les moins de 30 ans que le taux de pauvreté est le plus élevé en France. Le patrimoine s’est concentré dans les mains des plus âgés, avec l’immobilier et l’épargne, il ne « coule » plus naturellement vers les plus jeunes. »
Ce choix économique découle d’un choix politique clientéliste, avec un électorat dominé par les seniors qui ont déterminé le résultat de l’élection présidentielle (41 % au premier tour, 75 % au second tour des plus de 65 ans ont voté Emmanuel Macron).
« Nous plaidons, chez GenerationLibre, pour le revenu universel qui donne à chacun un socle et règle un autre problème : le non-recours aux prestations sociales, à cause de la lourdeur des dossiers, de la complexité des dispositifs qui s’empilent, de la bureaucratie étouffante. »
Maxime entend soulager une partie de la jeunesse qui, réduite à remplir les files d’attente pour se nourrir, ne peut se projeter vers l’avenir. Il défend notre revenu universel pour tous les résidents adultes, de manière inconditionnelle, individuelle et automatique. Plutôt que les chèques en tout genre et les repas subventionnés qui séparent les « insiders » des « outsiders », le revenu universel permet à chacun de retrouver une marge de manœuvre dans ses choix de vie.
Pour lire la chronique de Maxime Sbaihi dans l’Opinion, cliquer ICI.
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Publié le 24/11/2022.
Invité sur France inter par Thomas Legrand pour une émission sur le libéralisme, notre expert Monique Canto-Sperber revient sur l’histoire du courant philosophique et appelle à le défendre sans relâche.
Aux côtés de Philippe Raynaud et de Bernard Quiriny, Monique remonte au calendrier napoléonien du 19 brumaire an 8, où l’on parle des « idées libérales » au lendemain du coup d’état de Bonaparte. Les premières incarnations politiques datent de 1812 avec les liberales dans l’Espagne des Cortes et les British liberals, parti structurant de la vie politique du XIXe siècle.
« Le libéralisme politique, c’est l’opposition aux gouvernements autoritaires, la nécessité de contre-pouvoirs, la défense de la liberté de conscience et d’opinion et le refus d’une intervention de l’Etat dans la vie économique [lutte contre les corporations, caractéristique de l’Ancien régime]. »
Monique raconte une des grandes périodes de ce courant politique qu’a été le libéralisme républicain à la fin du XIXe siècle, qui a structuré le fondement de la IIIe République et de la laïcité, qui assure aux croyants une liberté de culte tant que l’ordre public n’est pas troublé. Elle rappelle que pour certains enjeux d’intérêt collectif tels que la santé publique, la responsabilité individuelle ne suffit pas et que des lois sur la vaccination obligatoire – la première fut votée par des libéraux – s’avère nécessaire.
« Cette période [post-Thatcher] a imposé une interprétation extrêmement dogmatique du libéralisme et réduite au libéralisme économique, progressivement confondue par les idéologues qui la mettaient en avant et par ceux qui la combattaient avec le libéralisme. »
Monique fait part de son inquiétude quant au devenir du libéralisme, menacé « à tous les niveaux » par l’évolution du monde, tant par la concentration de pouvoir qui se poursuit, qu’avec les effets des bulles de filtre inhérents aux GAFAM, et jusqu’aux restrictions de la liberté d’expression (la difficulté de s’exprimer sur ses propres préférences gastronomiques).
« Toutes les caractéristiques du monde contemporain amènent à penser que le libéralisme vit peut-être ses dernières années. D’où la nécessité de se mobilier pour la défense des libertés. Il n’y a pas de défense des libertés en dehors du cadre de la défense du libéralisme. »
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Publié le 16/11/2022.
À l’heure des appels au boycott de la Coupe du monde de football au Qatar, notre ancien directeur Maxime Sbaihi invite, dans l’Opinion, à regarder l’événement pour échapper un temps aux tensions géopolitiques.
« Nul ne ment autant qu’un homme indigné » disait Nietzsche. À l’inverse de la mode récente des appels au boycott, Maxime dénonce les postures opportunistes de certains qui souhaitent se donner bonne conscience.
« La palme de l’hypocrisie revient à Raphaël Glucksmann et son « je ne peux plus être fan du PSG, c’est fini » lâché il y a quelques jours sur un plateau. Rappelons que le PSG figure dans la vitrine du soft power du Qatar depuis plus d’une décennie… »
Si les conditions de travail et la politique environnementale sont en effet désastreuses dans l’émirat du Qatar, les dénoncer seulement maintenant relève d’un manque de sincérité. De fait, cela fait des années que les pays du Golfe peu respectueux des droits de l’homme investissent dans le sport en Europe et peu s’indignaient jusqu’alors.
« La politique de l’écran éteint, tout comme celle de la chaise vide, est inefficace. Pendant un mois, une lumière crue et les yeux du monde seront rivés sur le Qatar : plus il y aura de spectateurs, plus les critiques trouveront de l’écho. »
Maxime insiste sur le caractère rassembleur de l’événement, qui peut offrir le temps d’un mois une soupape de respiration et de communion à l’heure des tensions géopolitiques.
Pour lire la chronique de Maxime Sbaihi, cliquer ICI.
Publié le 15/11/2022.
Aux côtés de trente intellectuels, de Pierre Manent à Barbara Stiegler pour le numéro « Aimons-nous encore la liberté » de la Revue politique et parlementaire, Gaspard Koenig enterre le néolibéralisme et appelle à inventer un nouveau libéralisme attaché à la simplicité et à la sobriété, dans une tradition stoïcienne de la liberté.
Intitulé « Le libéralisme est mort, vive le libéralisme ! », le texte (7 pages – voir ci-après) de Gaspard entend renouveler la philosophie libérale, mise à mal par le néolibéralisme (au sens foucaldien et comme maximisation collective de l’utilité individuelle) à l’œuvre et dont pourtant plus personne n’ose se revendiquer. Comme le Colloque Lippmann de 1938 à Paris avait entrepris de refonder le libéralisme, il expose aujourd’hui les problèmes du néo-libéralisme auxquels il entend substituer un libéralisme « frugal ».
« Le cas français s’inscrit hélas dans un contexte mondial de déclin du libéralisme. En Occident tout du moins, il a été dévoré par son propre enfant devenu fou : le néolibéralisme. »
Fort de ses voyages au cours desquels il a été confronté à des expériences de liberté et face à la menace que fait peser l’IA sur notre libre-arbitre, Gaspard livre sa définition de la liberté, structurée autour de « l’art du dépouillement et la joie de la déconnexion ». En écho à son combat pour la simplification administrative, cette philosophie de la sobriété s’oppose au néolibéralisme, « rejeton étrange et difforme » que Gaspard porte comme responsable d’un univers devenu « frénétique et inhumain ».
« Fondamentalement, le néolibéralisme remet en cause le principe le plus central du libéralisme : le libre-arbitre, qui sous-tend aussi bien le système judiciaire que le vote démocratique. »
Les réflexions de Gaspard sur le néolibéralisme, devenu ennemi du libéralisme et du libre-arbitre, le mènent à penser un nouveau paradigme en rupture avec l’optimisation à outrance. Depuis près de dix ans, GenerationLibre s’efforce de concrétiser de nouvelles idées de politiques publiques qui visent à transférer autant que nécessaire les pouvoirs de l’Etat vers l’ensemble des contre-pouvoirs, qu’ils soient le Parlement (déprésidentialisation), les collectivités (subsidiarité ascendante) ou bien les individus (révolution normative).
« Ce [nouveau] libéralisme de la simplicité, ce libéralisme frugal comme on pourrait le baptiser, se décline lui aussi en politiques publiques d’un genre nouveau : révolution normative, revenu universel, autonomie locale, propriété des données personnelles, droit du vivant, etc. »
Pour lire le texte de Gaspard, cliquer ICI pour la version web et ICI pour le PDF.
Pour voir la conférence de Gaspard, cliquer ICI.
Pour (re)lire notre rapport « Le pouvoir aux communes », cliquer ICI.
Pour (re)lire notre recueil « Déprésidentialiser la Ve République », cliquer ICI.
Pour (re)lire notre note « Pour une révolution normative », cliquer ICI ; pour lire le programme du Mouvement SIMPLE pour une France plus libre en 2022, cliquer ICI.
Publié le 10/11/2022.
De la République tchèque à l’Allemagne, en passant par les Etats américains du Maryland et du Missouri, la légalisation du cannabis a le vent en poupe. Dans Atlantico, notre expert Edouard Hesse se réjouit de l’accord du gouvernement allemand qui souhaite la légalisation pour 2024, si la Commission européenne le valide.
Si le débat autour d’une légalisation du cannabis reste au point mort en France, sinon une tribune transpartisane de sénateurs publiée en août dernier dans Le Monde, il en est tout autre outre-Rhin. Le ministre de la santé allemand vient d’annoncer un accord du gouvernement fédéral sur un cadre de légalisation du cannabis à usage récréatif pour les adultes. Edouard se félicite de cette avancée pour les citoyens allemands, sur les plans médical, économique et sécuritaire. À partir du rapport qu’il a signé pour notre think tank, il met en garde contre un système de licences trop contraignant et rappelle l’importance de légaliser les livraisons à domicile.
« La pression pour légaliser le cannabis en France sera d’autant plus forte qu’il deviendra complètement illusoire de contrôler les trafics illicites d’un cannabis produit massivement chez un voisin avec qui nous partageons une longue frontière ouverte. »
GenerationLibre porte cette idée d’évolution des politiques publiques depuis 2018, et avec un second rapport publié en 2021, à l’appui des nombreuses expériences menées à l’étranger, identifie un modèle qui concilie protection sanitaire et développement économique. Les exemples du Colorado, dans lequel l’offre légale représente près de 70 % du marché total, et de l’Oklahoma, au cadre réglementaire et fiscal idéal, font dire à Edouard « qu’un tel marché légal privé et prospère est indispensable pour lutter efficacement contre le marché noir ».
« [Attention à] l’avertissement que nous donne l’expérience californienne, où les grandes contraintes et fortes taxes sur le marché légal du cannabis l’ont rendu très peu compétitif, contribuant à un marché noir qui continue de prospérer. »
Co-écrit avec Kevin Brookes, le second rapport de GenerationLibre propose une solution de légalisation du cannabis clef en main. Plutôt qu’un modèle de contrôle étatique fort, avec notamment un monopole sur la production et la distribution de cannabis, Edouard prône notre modèle de marché libre avec forte concurrence. C’est l’outil le plus adapté pour lutter contre l’économie souterraine d’aujourd’hui, prévenant la mise en vente de produits plus chers, de moindre qualité ou diversité, voire moins accessibles.
Pour lire l’entretien d’Edouard Hesse, cliquer ICI.
Pour (re)lire notre rapport « Pour un marché libre du cannabis en France », cliquer ICI.
Publié le 09/11/2022.
Dans AOC, notre expert Daniel Borrillo dénonce l’appropriation des hommes par l’État pendant les conflits armés, domination ignorée par les travaux académiques en études de genre.
À l’aune de la guerre russo-ukrainienne, Daniel Borrillo dénonce la mainmise de l’Etat russe comme ukrainien sur les corps masculins. Tous deux ont maintenu la conscription obligatoire, abolie depuis 2001 en France, et appelé de force des hommes en capacité de se battre au nom de l’idée sacrificielle de mourir pour la patrie. Cela fait plus de huit mois que les hommes ukrainiens de dix-huit à soixante ans sont privés de sortie du territoire, hors cas particuliers.
« Le modèle patriarcal, celui du père protecteur, du citoyen-soldat et du combattant héroïque, imposait et impose encore [aux hommes] de développer une identité masculine tendant à accepter l’inacceptable : la confiscation des corps pour la guerre. »
Daniel déplore la partialité de la littérature scientifique relative à la guerre sous le prisme du genre, qui se concentre sur le sort des femmes et fait fi de la violence qui touche les hommes. Il attend du monde académique un regard appuyé sur l’impact des dominations qui subissent les hommes par l’Etat en temps de guerre.
« Le retour à une forme de guerre « classique » met en évidence le dressage permanent des corps masculins exposés continuellement à la mort qui rôde. Une grande partie de ces corps ne proviennent pas de l’armée professionnelle mais des civils recrutés de force. »
Outre les répercussions psychiatriques que subissent les soldats, Daniel montre chiffres à l’appui que l’espérance de vie des hommes a été quasiment divisée par deux entre 1915 et 1917 (de 49,4 à 26,6 ans). De Sparte, qui formait ses soldats dès l’âge de sept ans, à l’Ukraine d’aujourd’hui qui empêche les adultes de quitter le territoire, cette absence de choix constitue la plus grande violence contre le sexe masculin qui continue à se perpétuer.
Pour lire l’article de Daniel Borrillo, cliquer ICI.
Pour (re)lire notre rapport « Mon corps m’appartient ! », cliquer ICI.
Publié le 08/11/2022.
Dans Atlantico, Gaspard Koenig critique la prééminence du président de la République – élu au suffrage universel direct – qui brime le débat d’idées et accroît les tensions belliqueuses.
À l’aune du sondage Ifop commandé par GenerationLibre, Gaspard légitime son combat contre le présidentialisme par la volonté d’une majorité de Français d’un débat porté avant tout sur les idées, plus que sur les personnes. Il voit la figure du président post-1962 – élu au suffrage universel direct – comme la source du mal démocratique qui ronge notre pays.
« On est dans une situation ou dès la fin des élections les gens pensent aux suivantes donc il n’y a plus aucune construction doctrinale au sein des parti politiques qui ne sont plus que les réceptacles de tels ou tels champions. »
Si l’élection présidentielle demeure celle qui suscite le plus de participation, ce n’est pas tant le plébiscite d’un homme providentiel que la conviction qu’il est le seul personnage capable – et donc responsable – de tout. Gaspard lorgne du côté de l’UE, là où la direction à deux têtes (Présidents de la Commission et du Conseil) freine les tensions belliqueuses.
« L’espoir que j’ai c’est que l’actuel président soit assez orgueilleux pour aimer l’idée d’être le dernier et clôturer cette frise de De Gaulle à lui-même. J’ai peu d’espoir mais pour moi c’est la meilleure option. »
Gaspard propose une alternative à cette concentration des pouvoirs par un retour à la démocratie représentative couplée à davantage de participation, à l’image des référendums locaux en Suisse. Il se lamente que la France ait perdu l’habitude de la délibération et de la décision collectives et qualifie le système électoral actuel de « stade zéro de la démocratie ».
« En ayant relu les mémoires de [De Gaulle] à l’aune de cette question du suffrage universel et de l’incarnation de la souveraineté, je considère que le modèle de société qu’il a mis en place est, au fond, militaire, hiérarchique, insupportable. Il est temps de le remettre en cause plutôt que de reprendre cet héritage de manière complètement aveugle. »
Gaspard revient sur sa propre expérience de candidat à la présidentielle. Il décrit comment il a été « entraîné sur la pente de la personnalisation omnisciente » malgré lui. Il refuse le fatalisme de l’élection présidentielle comme un passage obligé pour faire émerger un nouveau courant dans le débat public.
« Pour faire émerger un mouvement politique en France aujourd’hui, il faut passer par la présidentielle. Je le déplore mais c’est la règle du jeu. C’est là qu’il y a une attention médiatique et citoyenne sur les idées politiques. »
La principe d’une déprésidentialisation de la Ve République est aussi la notre. Huit experts le détaillent dans notre recueil « Déprésidentialiser la Ve République ». Si l’élection présidentielle subit une hausse continue de l’abstention depuis 2007, elle demeure celle qui détermine le plus le cap des cinq années suivantes. Il faut sortir de cette spirale infernale !
Pour lire l’entretien de Gaspard, cliquer ICI.
Pour (re)lire notre recueil « Déprésidentialiser la Ve République », cliquer ICI.
Publié le 11/10/2022.