Israël/Hamas : une « guerre juste » sous conditions

Selon Monique, certains ont aujourd’hui le sentiment de voir dans l’action militaire d’Israël une attaque ciblée contre la population civile palestinienne allant même jusqu’à parler de crimes de guerre ou de crimes contre l’humanité.

Dans ce contexte, notre présidente revient sur le concept de « guerre juste » qui légitime, dans certains cas, le recours à la violence et qui pose des limites tant dans le cadre du jus ad bellum (droit d’entrer en guerre) que dans le jus in bello (droit dans la conduite de la guerre).

Ainsi, Monique juge que l’entrée en guerre d’Israël pour défendre son existence est légitime.

« Refuser de considérer comme légitime qu’Israël entre en guerre pour se défendre serait consentir déjà à son anéantissement. » 

Néanmoins, l’obligation de préserver la vie des civils dans un tel conflit asymétrique, opposant l’organisation terroriste du Hamas et l’Etat d’Israël, s’avère extrêmement complexe compte tenu de la nature-même de combats au cœur de la population civile.

L’Etat hébreu doit donc mettre en œuvre tous les moyens nécessaires à la protection des civils pour se prémunir d’éventuelles accusations de massacres délibérés.

« Aucune guerre contre le terrorisme menée au cœur de la population civile n’échappe au risque d’infamie. »

Aussi, selon notre présidente, la proportionnalité est une obligation du droit dans la guerre. Ce principe exige que les moyens de la force soient strictement adaptés au but visé.

« Une obligation incombe aux responsables de l’offensive en cours de documenter le détail des précautions prises pour épargner les civils, ainsi que les mesures adoptées pour soulager leurs souffrances. »

Gaspard Koenig : libéral ou liber « terre » ?

Dans Ça vous regarde sur LCP, notre fondateur Gaspard Koenig préfère la décentralisation à la planification en matière d’écologie, appelle à faire confiance aux parents dans l’éducation de leurs enfants et s’inquiète du développement de « frontières rigides » pour l’humanité. 

 

Pour notre fondateur Gaspard Koenig, il existe un lien fort entre liberté et nature. Selon lui, les solutions aux problèmes environnementaux reposent sur la responsabilité individuelle et sur la décentralisation. Il plaide donc en faveur d’une écologie politique basée sur l’expérimentation autonome et locale plutôt que sur la planification.

De plus, si Gaspard considère que la désobéissance civile est pleinement démocratique, il distingue deux mouvements : le premier, classique dans la philosophie écologique, est « responsable et sage » lorsque le second se veut moins pacifique (ex : projet autoroutier A69, mouvement « Action Directe » etc…). Aujourd’hui, il constate que le second, par sa radicalité, prend une place de plus en plus conséquente en tentant de prendre le pouvoir par la violence.

« La désobéissance civile fait partie de nos démocraties »

 

Gaspard estime que les stages de responsabilisation pour les parents d’enfants délinquants sont un dispositif « intrusif » et « infantilisant ». Il rappelle que l’instruction à la maison a toujours été une liberté jusqu’à ce que le Gouvernement instaure récemment un régime d’autorisation. Il dénonce l’absence de confiance sur la capacité des parents à éduquer et instruire leurs enfants.

« L’Etat va obliger les parents à apprendre à éduquer leurs parents : comme si on pouvait tout résoudre par un stage  (…) C’est une infantilisation humiliante »

 

Aussi, Gaspard juge que l’IVG est déjà une liberté et que le combat doit porter sur ceux qui le contestent mais qui ne sont actuellement pas présents dans le paysage politique.

Enfin, sur le sujet de l’immigration et des frontières, notre fondateur rappelle que l’apparition du passeport ne date que de la 1ère Guerre Mondiale et que l’existence de celui-ci devait être temporaire. Il considère que le phénomène nouveau des « frontières rigides » n’est pas enviable pour l’humanité.

 


Pour voir l’émission de Gaspard, cliquer ICI.

 

Publié le 02/11/2023.

PLF : que pense le citoyen du budget de l’Etat ?

Dans sa chronique pour Contrepoints, notre responsable des relations institutionnelles Sacha Benhamou dénonce le niveau élevé des prélèvements en France et la manque de lisibilité du système fiscal. Il suggère des pistes pour renouer avec le consentement à l’impôt. 

 

Dans le cadre du temps fort de la vie politique et parlementaire que représente l’adoption du budget (en ce moment débattu à l’Assemblée Nationale), Sacha critique la pression fiscale conséquente pesant tant sur le salarié moyen (en moyenne 54,1%) que sur les ménages redevables de l’impôt sur le revenu (jusqu’à 70%).

Cette pression confiscatoire décale de plus en plus tardivement le jour de libération fiscale permettant aux citoyens de travailler pour eux-mêmes.

Sacha alerte également du risque de voir le consentement à l’impôt vicié par un système fiscal et social trop complexe et juge également que le niveau de la dépense publique, financée par les impôts de citoyens, est le reflet du paternalisme de l’État. Pour lui, plus les dépenses sont élevées, plus les mâchoires de l’État se resserrent, plus la liberté individuelle en pâtit.

« La dépense publique est une mise sous tutelle dans la mesure où elle se substitue à nos choix propres (…)  que reste-t-il de notre liberté quand nous travaillons plus de 50% de notre temps pour la collectivité et son administration ? »

 

Aussi, il estime que, dans un Etat démocratique, la transparence et la lisibilité doivent permettre aux citoyens de juger l’efficience de la dépense publique et des services publics.

 

« Si nous voulons que les Français respectent leurs services publics, ils doivent sentir que ceux-ci leur appartiennent, qu’ils en sont les investisseurs. »

 

Pour cela, Sacha aborde plusieurs propositions pour parvenir au respect du principe de consentement à l’impôt prévu à l’article 14 de la DDHC. Parmi celles-ci, il défend une simplification de la fiche de paie et la mise en œuvre d’une nouvelle procédure budgétaire lors de laquelle les recettes et les dépenses seraient votées séparément. Le niveau de pression fiscale pourrait également faire l’objet d’un véritable débat démocratique devant le Parlement.

« Le consentement à l’impôt est le premier acquis de toutes les grandes révolutions démocratiques. Garantir son effectivité et l’intelligibilité budgétaire est le devoir de toute société libre. »

 

Sacha préconise de surcroît que le Gouvernement publie, en toute transparence, le niveau de pression fiscale pour chaque situation à l’instar de ce qu’il fait depuis 2019 avec la publication de « Ce que financent 1000 euros de dépenses publiques ».

Enfin, notre responsable des relations institutionnelles défend la proposition de GL, reprise par Gabriel d’Etat alors ministre des Comptes publics, pour permettre aux contribuables de renseigner une déclaration de choix fiscal afin de donner son avis sur la répartition, poste par poste, du budget de l’Etat.

 


Pour lire la chronique de Sacha, cliquer ICI.

Pour (re)lire notre billet « Impôts : Gabriel Attal dans les pas de GénérationLibre », cliquer ICI

Pour (re)lire notre note « Pour une consultation budgétaire citoyenne », cliquer ICI

 

Publié le 27/10/2023.

Israël/Palestine : la France face à ses émotions

Notre directeur Christophe Seltzer, dans Atlantico, ainsi que notre chargé d’études Rafaël Amselem, pour Le Point et invité de C ce soir, décryptent les effets de la crise du Proche-Orient sur la vie politique française.

 

Pour Atlantico, Christophe constate une forme d’électoralisme plutôt qu’une communautarisation de la vie politique. Contre l’idée d’une « morale » républicaine, il plaide pour une conception libérale de la laïcité et défend les principes de l’Etat de droit et de la démocratie libérale. Il impute largement les polémiques autour de la NUPES à l’esprit présidentialiste excessif de la Ve République.

Dans Le Point, Rafaël dénonce quant à lui la rhétorique pleine de tropes antisémites de certains ténors de LFI, soutenue en renfort par Rivarol – véritable baiser de la mort de l’extrême-droite à l’endroit de Jean-Luc Mélenchon. Notre chargé d’études proteste également contre le refus du mouvement d’extrême gauche de considérer le Hamas comme une organisation terroriste.

 

 

Invité à se prononcer sur l’existence d’une rupture de la société avec la démocratie libérale, Christophe estime en premier lieu qu’un croyant de toute confession ne doit pas être considéré à priori comme un individu faisant sécession avec les règles de la citoyenneté. Il interprète ainsi la loi de 1905 sur la laïcité avant tout comme une loi de liberté et non comme une restriction à la croyance religieuse.

« Il y a selon moi une confusion délétère : la laïcité en France renvoie à une loi de liberté, celle de croire ou de ne pas croire, et non pas à une morale républicaine anti-religieuse.
Il faut enseigner aux enfants la laïcité comme une liberté collective et non pas comme un combat athéiste. »

Christophe Seltzer dans Atlantico 

 

Aussi, plutôt que de constater une communautarisation de la vie politique, Christophe préfère percevoir une forme classique d’électoralisme auquel se soumet aussi bien LFI que Reconquête.

Notre directeur affirme également que l’unité républicaine n’a pas disparu et que le caractère républicain des institutions, a contrario des années 1930, n’est pas ouvertement la cible des extrêmes.

Néanmoins, aux responsables politiques (et parfois aux journalistes) tentés de surfer sur l’émotion collective, Christophe rappelle les principes démocratiques intangibles qui doivent s’imposer aussi bien par temps calme que par tempête : indépendance de la justice, liberté de manifester, liberté d’expression, droit à un procès équitable (même pour les personnes fichés S) etc…

« Depuis le 7 octobre, je ne vois pas de propos de responsables politiques à proprement parler anti-républicains sur le plan des valeurs (si tant est que ce soit un critère d’évaluation), non plus que condamnables du point de vue du droit. En revanche, je m’inquiète que l’Etat de droit soit violemment battu en brèche par des déclarations politiques à l’emporte-pièce comme par des questions de journalistes trop rapides. »

Christophe Seltzer dans Atlantico 

 

Au sujet de la NUPES, notre directeur déplore acharnement qui résulterait, pour partie, de la trop forte personnification du débat politique dans la Ve République. Il plaide donc en faveur d’un régime politique fondé sur la recherche du compromis, un rôle accru des partis et un Parlement plus fort.

« La bonne politique consiste aussi en la recherche de compromis sur des programmes sérieux compte tenu des rapports de force électoraux entre des partis politiques solides.
Dans un régime politique qui redonnerait sa place centrale au Parlement, ces unions seraient possibles, réalistes, et efficaces. »

Christophe Seltzer dans Atlantico 

 

Si Christophe reconnait que l’extrême gauche adopte une rhétorique « anti-dreyfusarde ou soralienne », il n’en demeure pas moins que ses idées contribuent de manière essentielle à un débat démocratique équilibré et que céder aux sirènes d’une police de la pensée sur des aprioris idéologiques serait une grave erreur.

En réaction à la diabolisation des opinions, Christophe défend une confrontation sereine des  courants de pensée. Pour y parvenir, il milite pour une nouvelle logique institutionnelle passant au préalable par une déprésidentialisation de la Vème République.

Dans son entretien pour l’Express, Rafaël se prononce plus précisément sur la position adoptée par La France Insoumise. Alors que l’extrême droite vient à son secours, notre chargé d’études considère que le mouvement d’extrême gauche a commis une faute politique en cédant, dans son expression, à des tropes antisémites.

« Antisémite ou pas, ce qui est certain, c’est que la France Insoumise déploie un ensemble de tropes qui, consciemment ou non, renvoient bien à de l’antisémitisme. »

Rafaël Amselem dans Le Point 

 

Reprenant les interventions et tweets successifs de Jean-Luc Mélenchon, Rafael dénonce l’équivocité d’une rhétorique considérant, d’une part, les accusations d’antisémitisme comme une volonté de nuire à la Gauche mais sous-entendant insidieusement, d’autre part, que l’attaque du Hamas ne serait que la conséquence logique de l’oppression d’un Etat hébreu conquérant.

Enfin, LFI ferait preuve d’un aveuglement coupable en et déniant le fait juif et en refusant, selon les faits, de considérer le Hamas comme une organisation terroriste et autoritaire.

« L’offensive israélienne est encadrée par un jus in bellum qui astreint l’Etat hébreu à des devoirs. Mais on ne saurait évoquer des « massacres » en ayant refusé au préalable de parler de terrorisme, a fortiori quand on connait les précautions prises par Tsahal et la manière avec laquelle le Hamas utilise ses civils comme boucliers humains. »

Rafael Amselem dans Le Point 

 

Pour autant, Rafaël garde espoir et salue les positions des derniers hussards d’une gauche encore lucide telle que Sandrine Rousseau.

« Nous ne sommes pas des pantins. Les Juifs méritent mieux. L’antiracisme mérite mieux. Les électeurs LFI méritent mieux. Tout le monde mérite mieux que cette médiocrité méprisable. »

Rafaël Amselem dans Le Point 

 


Pour lire l’entretien de Christophe, cliquer ICI.

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Publié le 27/10/2023.

Israël : la mémoire du 7 octobre au service de la paix avec les Palestiniens ?

Dans l’Opinion, Monique Canto-Sperber analyse de manière pragmatique les objectifs contradictoires auxquels Israël est confronté et livre trois grands principes sur lesquels Israël devrait s’appuyer pour renouer avec le volontarisme d’une coexistence pacifique.

 

Pour notre présidente, si éliminer le Hamas, épargner les civils gazaouis, sauver les otages et mettre en œuvre les conditions d’une paix futur avec la Palestine sont des objectifs légitimes à poursuivre, ils apparaissent néanmoins comme contradictoires et même « vides de sens » au regard de la situation.

Pourtant, dans ce contexte, Monique estime que trois principes doivent guider l’action du gouvernement israélien pour parvenir à une solution politique réaliste.

Le premier principe repose sur la nécessité de comprendre précisément la folie meurtrière du Hamas dont les méthodes trouvent ouvertement leur source dans le souvenir macabre des pogroms et du Troisième Reich.

 

« Les terroristes ont voulu faire savoir au monde entier que les Juifs en Israël n’ont aucun droit à l’existence et que la haine de leur présence vaut comme obligation de les tuer »

Le second principe consiste à épargner les civils. En effet, le propre d’une démocratie libérale consiste, pour Monique, à « refuser le mimétisme de la vengeance et assumer de mettre des limites à sa propre action. ». Israël ne peut donc se compromettre dans un bain de sang qui éclabousserait son image et sa crédibilité.

 

« (..) épargner les civils, c’est d’abord l’exigence de ne jamais les viser comme tels. De ce point de vue, le nombre de morts est une chose, mais la façon dont ils sont morts est au moins aussi importante »

Le troisième principe vise, quant à lui, à préserver l’avenir. L’Etat Hébreux, devenu vulnérable, se voit désormais dans l’obligation de trouver le moyen de parvenir à une « coexistence pacifiée » avec ses voisins.

 

« Il faut renouer maintenant avec un volontarisme du dialogue, prudent et sans illusions. »

Enfin, Monique invite à substituer le « pessimisme historique délétère » de la politique menée par Benjamin Netanyahou depuis vingt ans par une volonté puissante de dialogue fondée sur la prudence et l’absence d’illusions. En ce sens, la mémoire douloureuse de cette tragédie pourrait paradoxalement constituer les fondations d’une paix nouvelle avec les Palestiniens.

 


Pour lire la chronique de Monique, cliquer ICI.

 

Publié le 24/10/2023.

Presse : l’honnêteté plutôt que l’objectivité

Dans une édition spéciale rédigée par les anciens du JDD, notre fondateur Gaspard Koenig imagine la mise en place d’un « doctrinomètre » permettant aux citoyens de jauger la transparence de leurs media. 

 

Pour Gaspard, il n’existe pas « d’information brute, objective, indiscutable ». Il rappelle qu’il est normal de retrouver une certaine subjectivité dans la presse car les faits y sont exposés par des journalistes selon un penchant idéologique tout à fait naturel. Il ne faut pas le nier, simplement le respecter. Parfois exprimé de manière inconsciente, chaque point de vue est légitime à exister et à être rendu public, à condition qu’il soit intellectuellement honnête. Il ne faut donc pas s’insurger d’une éventuelle partialité de nos media mais au contraire se féliciter de disposer d’un large éventail de sources d’information.

« Ce que l’on doit exiger du journalisme, ce n’est pas l’objectivité mais l’honnêteté. »

 

Gaspard, qui ne cesse de défendre ses idées dans des journaux de tous bords politiques, rappelle « qu’il y en a pour tous les goûts ». Fervent partisan de la liberté d’expression, Gaspard se dit être choqué par la récente affaire du JDD. Il ne s’oppose pas à la volonté d’un homme (aussi riche soit-il) de posséder un media « pour défendre des positions de droite radicale ». La radicalité a bel et bien sa place dans le débat public. Pourtant, le philosophe trouve « impardonnable » la stratégie mise en place par l’actionnaire du JDD qui a infiltré un journal historique pour « promouvoir des valeurs contraires à sa raison d’être ».

 

« Il ne serait peut-être pas absurde qu’au nom de la transparence, la loi impose une forme de profession de foi détaillant le positionnement éditorial, ainsi que l’ensemble des sources de financement d’un journal (…). »

 

Opposé à ce que le Gouvernement régule la presse au nom d’une vérité introuvable, Gaspard imagine l’instauration d’un outil, le « doctrinomètre » qui permettrait à chaque citoyen de jauger l’intégrité et la transparence des media. Les journaux seraient donc tenus de publiciser une « profession de foi » indiquant le positionnement éditorial et les sources de financement.

« Il ne faut surtout pas, comme cela semble être la tentation du gouvernement, réguler la presse en fonction d’un critère de vérité. »

 

Notre fondateur suggère aussi que les rédactions puissent se prémunir contre l’intervention de l’actionnaire dans leur travail quotidien. Enfin, il défend le rôle de l’antitrust européen pour éviter l’émergence de groupes de presse oligopolistiques : la concurrence reste la meilleure réponse !

« Aux journalistes de nous convaincre de leur sérieux, de leur talent et de leur professionnalisme. S’il n’y a que des interprétations, à nous de choisir les meilleures ! »

 


Pour lire la tribune de Gaspard, cliquer ICI.

 

Publié le 20/10/2023.

Tout le monde a le droit de manifester

Dans une tribune pour Le Figaro, notre chargé d’études Rafaël Amselem s’oppose fermement, au nom des libertés publiques, à l’interdiction systématique des manifestations propalestiniennes. 

 

Pour Rafaël, juif, sioniste et aussi fervent défenseur des libertés publiques, les manifestations propalestiniennes méritent d’être organisées. En effet, il rappelle le droit pour tout citoyen français de soutenir les Palestiniens. Il rappelle que « la liberté est première, et la restriction l’exception ». Il nous rappelle aussi les droits des citoyens dans un État libéral, entre autre le droit de manifester. Cependant, il n’est pas contre une interdiction au cas par cas (plutôt que systématique), « en faisant la preuve de la proportionnalité de la mesure », notamment dans le cas où certaines manifestations propalestiniennes débouchent sur des débordements antisémites, desquels il faudra protéger les juifs de France.

« On ne saurait donc tolérer les interdictions à l’emporte-pièce, sauf à considérer que le gouvernement peut conditionner la liberté, ce qui revient en réalité à dire qu’il n’existe pas de liberté tout court. »

 

Rafaël rappelle que ces dérives ne sauraient advenir s’il n’existait pas un narratif antisionniste, qui ancre l’État juif dans une posture de colonisateur et les Palestiniens en victimes. Notre chargé d’études s’inquiète aussi de la situation humanitaire préoccupante en Palestine et rappelle qu’un soutien à la Palestine n’est pas assimilable à un soutien au Hamas. Au contraire, la radicalité se doit d’être présente dans le débat tant « qu’elle se contente d’elle même ».

« Soutenir les Palestiniens est un droit. Encore heureux que des citoyens puissent exprimer leur émotion. »

 

Le pouvoir doit être conscient des impératifs de liberté. Rafaël soutient que le droit est à la disposition de la société et non de l’État. Par ailleurs, se tiendront tout de même certaines manifestations interdites plus révoltées sûrement car les citoyens s’étaient vu interdire un droit fondamental. L’ordre public devra toujours surveiller et protéger ses concitoyens juifs si débordements lors des manifestations propalestiniennes il y a.

« S’il y a une liberté de manifester, il y a aussi un ordre public, et des juifs légitimement inquiets face à la montée de l’antisémitisme : leur liberté compte aussi. »

 


Pour lire la tribune de Rafaël, cliquer ICI.

 

Publié le 18/10/2023.

L’enseignement scolaire oligarchique contre la méritocratie

Dans un texte publié dans la Revue Politique et Parlementaire, notre présidente Monique Canto-Sperber s’inquiète de l’échec de la méritocratie scolaire en France et appelle à permettre l’émergence d’une nouvelle élite en diversifiant les formations d’enseignement supérieur. 

 

Monique nous rappelle ce qu’est une oligarchie : un type d’organisation sociale dans laquelle le pouvoir est possédé par une « fraction de la population » et qui lui octroie donc une influence considérable. Au fondement de l’oligarchie comme état social, Monique nous explique que la richesse est finalement l’unique ressource de pouvoir qui survit en démocratie. Les oligarchies fondées sur l’argent n’ont pas besoin d’assurer leur défense car l’entièreté du système et des règles juridiques leur donnent déjà toute la légitimité nécessaire. 

« La richesse donne les moyens d’acheter de nombreuses autres ressources. » 

 

Logiquement, Monique se penche ensuite sur les dérives oligarchiques de l’enseignement supérieur français, notamment sur les défauts de mobilité sociale en France. En effet, l’accès aux formations supérieures les plus réputées est aujourd’hui concentré dans un groupe social restreint. Elle pointe du doigt l’organisation de notre système éducatif ainsi que son « relatif immobilisme face aux mutations démocratiques des années 1970 ». 

« Le savoir est source d’influence », constate Monique. L’objectif d’une société égalitaire est donc de « neutraliser les privilèges liés au savoir ». Pour ce faire, l’Éducation nationale a amorcé dès le début de la Troisième République un processus de massification scolaire. Le nombre d’étudiants a été multiplié par deux. Certes, l’accès à l’université s’est démocratisé et de plus en plus d’étudiants ont accès à des formations, malheureusement, pas à n’importe lesquelles…

Les chiffres sont criants. Monique nous informe que moins de 40% des étudiants d’université obtiennent leur licence en 3 ans alors que les étudiants de filières d’élite ont quasi tous la certitude de finir diplômés. Le taux d’accès des étudiants boursiers en filières d’excellence s’amenuise au profit d’étudiants issus de milieux privilégiés. Démocratisation de l’enseignement ne rime donc pas toujours avec démocratisation de la réussite. 

« Pourrions-nous imaginer en France, tout en restant fidèle aux caractères de nos institutions, un enseignement supérieur pleinement démocratique ? »

 

Depuis la fin des années 1970, l’enseignement supérieur a été confronté à de nouvelles mutations qui ont remis en cause le concept traditionnel d’enseignement. Aujourd’hui, les défis sont colossaux. Il apparaît urgent de lutter contre l’écart entre une « étroite élite scolaire » et des jeunes qui portent malheureusement l’héritage de leur origine sociale. À nouveau, il faut refonder le concept de méritocratie scolaire qui pour Monique est aujourd’hui « en défaut ». 

Monique rappelle que la réussite scolaire, à proprement parler, n’est « ni héritée, ni due au hasard, ni même produite spontanément ». Elle est méritée, quel que soit le capital socio-culturel de l’étudiant en question. Pourtant, proportionnellement, les étudiants américains et anglais ont plus de chance d’être acceptés dans des filières d’élite (20 à 25%) que les étudiants français (5 à 10%). Pour Monique, ces pays ont réussi à démocratiser la réussite et l’excellence universitaire. Elle y salue une circulation plus fluide des étudiants au sein de différentes institutions et une plus grande liberté dans l’organisation de leur cursus universitaire. 

« L’enseignement supérieur français consiste aujourd’hui en une organisation rigide où des institutions (…) de plus en plus inadaptées se sont révélées incapables de relever les défis auxquelles elles sont confrontées. »

 

Cependant, Monique n’est pas opposée à l’existence de filières d’élite qui « est la conséquence nécessaire de la diversité des talents ». Elle souhaite plutôt offrir une palette de formations de plus grande qualité. Pour résoudre cette problématique plus qu’urgente, Monique imagine la création de nouvelles filières plus qualitatives et professionnalisantes. Ce nouveau type de formation formerait 20 à 30% d’étudiants avec un pourcentage de boursiers plus élevé, et aboutirait à l’émergence d’une nouvelle élite.

 


Pour lire le texte de Monique, cliquer ICI.

 

Publié le 17/10/2023.

Santé : la bureaucratie contre l’innovation

Dans sa chronique pour Contrepoints, notre responsable des relations institutionnelles Sacha Benhamou s’inquiète du poids de la bureaucratie qui pèse sur notre système de santé et pousse nos industries pharmaceutiques à investir ailleurs. 

 

Pour commencer, Sacha s’attaque à la « lourdeur de notre administration de santé » qui, malgré les 13 milliards d’euros alloués à son système et à l’assurance maladie, empêche les Français de bénéficier des meilleurs produits de santé. En effet, nous souffrons de pénuries et n’avons pas accès aux dernières innovations médicales.

« En cas de tension sur le marché mondial du médicament, la France est le dernier pays livré par les industriels puisque leur marchandise y est vendue au rabais, créant les pénuries qui agitent aujourd’hui les débats. »

 

L’État fixe chaque année un budget alloué aux produits de santé. Pourtant, si ce montant est dépassé, la France fait peser sur les industries pharmaceutiques une clause de sauvegarde : c’est-à-dire qu’on taxe les entreprises sur le surplus de chiffre d’affaires. Sacha estime que cette clause est  « aberrante ».

« Ce ne sont pas les industriels qui déterminent la demande du système de soin. »

 

Dernièrement, le Gouvernement a mis en place une mission interministérielle en faveur de « la régulation et du financement des produits de santé ». Dépourvu de mesure choc, le rapport de cette mission rendu le 30 août dernier s’avère encore insuffisant. Pourtant, il était censé apporter des solutions efficaces pour encourager à nouveau l’investissement des industries de santé en France. 

« À la suradministration et aux coups de rabot, ajoutez l’instabilité normative et fiscale qui fait tout pour décourager l’investissement des entreprises de santé en France, malgré leur grand potentiel. »

 

Sacha relève cependant quelques mesures importantes telles que le relèvement du montant de la clause de sauvegarde (mais pas sa suppression…) ou encore l’instauration d’une « franchise sur les médicaments plus responsabilisante pour le patient ». Pour Sacha, ce n’est pas suffisant. Il appelle plutôt à revoir l’entièreté de notre système de santé, le repenser, le moderniser. 

Il nous faut empêcher la fuite de nos industries (par exemple vers les États-Unis) car « tout est fait pour qu’elles partent à l’étranger pour atteindre leur maturité industrielle ». Pour ce faire, Sacha estime nécessaire une réforme ambitieuse afin de préserver « notre souveraineté sanitaire » avec notamment la fin des taxes sectorielles, la simplification et une convergence européenne des procédures d’autorisation de mise sur le marché et d’évaluation. Pourquoi pas un régime général confié aux mutuelles ? Sacha imagine un modèle similaire à celui de la Suisse ou des Pays-Bas. Affaire à suivre… 

 


Pour lire la chronique de Sacha, cliquer ICI.

 

Publié le 13/10/2023.

Rendre aux actifs ce qui appartient aux actifs

Dans une tribune collective publiée dans Le Point, notre chargé d’études Rafaël Amselem dénonce la visée électoraliste de la récente revalorisation des pensions de retraites et appelle plutôt à lutter contre la précarité étudiante. 

 

Encore une fois, le poids de la « solidarité intergénérationnelle » repose sur le dos des actifs… Rafaël et les autres signataires de cette tribune reviennent sur le projet de Bruno Le Maire (« magicien ») de revaloriser les pensions de retraites à hauteur de 14 milliards d’euros. Cette décision est la quatrième depuis 2022, encore une fois avant les élections européennes. C’est précisément ce que dénoncent les auteurs de cette tribune : la temporalité ambiguë de décisions en faveur des retraités, qui, une fois de plus sont les grands gagnants de la loterie intergénérationnelle. Le Gouvernement n’a de cesse de vouloir se justifier de la réforme des retraites et continue à gâter les retraités. 

« Un alignement des planètes semble s’opérer au moment des élections, à la faveur des retraités – le hasard, toujours. »

 

Pourtant, il fait bon être retraité en France… Comme le rappelle Rafaël, notre ancien directeur Maxime Sbaihi nous assure que le niveau de vie de nos anciens est supérieur à celui des autres générations, situation incomparable avec celle des autres pays riches. Selon lui, notre système de « solidarité intergénérationnelle » génère des inégalités sociales. En effet, les actifs ne sont plus que les payeurs (et les victimes) de ce système social. Les générations qui se sont succédé au pouvoir ont toujours misé sur le confort des aînés, ce qui engendre aujourd’hui une situation dramatique : « les actifs recevront des recettes moindres que ce qu’ils auront cotisé au système. »

« Le principe de solidarité a pour corollaire celui de réciprocité : elle n’a malheureusement plus cours. Les actifs sont les seuls mis à contribution. Jamais les retraités n’assument leur part. »

 

Les actifs n’arrivent plus à épargner, et n’arrivent aussi pas à accéder au statut de propriétaire. Les retraités ont eu la chance de pouvoir, plus tôt, investir dans le patrimoine immobilier mais le contexte a évolué et la jeunesse est « de plus en plus exclue des centres-villes ». En parlant de jeunesse… les auteurs s’inquiètent de la situation étudiante de plus en plus précaire et appellent à investir dans ce combat contre la faim et la détresse psychologique étudiantes. 

Nos auteurs affirment que le montant de la revalorisation des retraites est le même que celui du RSA. Ainsi, il serait plus judicieux (et économique) de ne pas conditionner le droit des allocataires du RSA. « La dignité est un droit », il apparaît donc plus que nécessaire de protéger les plus fragiles. 

« Il n’y a pas d’argent magique, il n’y a pas de pognon de dingue : il n’y a que des choix politiques conscients qu’il convient d’urgence de réviser. »

 

 


Pour lire la tribune de Rafaël, cliquer ICI.

Pour (re)lire notre rapport « La retraite quand je veux », cliquer ICI.

 

Publié le 12/10/2023.

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