Cannabis : Darmanin face à nos experts !

En réponse au ministre de l’intérieur, notre expert Édouard Hesse critique dans Atlantico l’échec des stratégies de répression et prône pour la France un modèle de légalisation inspiré par l’État américain du Colorado.

 

Édouard constate que la prohibition du cannabis est un échec absolu : malgré les importants moyens mis en œuvre par l’État, la France n’en reste pas moins l’un des pays d’Europe où la consommation reste la plus importante. L’approvisionnement des consommateurs, géré par les trafics illicites, produit par ailleurs de l’insécurité et met en danger les consommateurs qui se fournissent en produits de mauvaise qualité. Enfin, cette prohibition décidée par l’État bafoue les libertés individuelles des citoyens.

« Face à ce tragique constat, persister dans le dogme prohibitionniste est une grave erreur. » Édouard Hesse

Les propos de Gérald Darmanin sont d’autant plus étonnants, ajoute Édouard, que de plus en plus d’États à travers le monde vont vers une légalisation. La légalisation de la production et de la distribution permet de réduire la part du marché noir, protéger le consommateur, générer des revenus fiscaux, créer des emplois…

« Légaliser ne serait pas un acte de faiblesse mais bien au contraire une mesure extrêmement courageuse, la seule à même de réellement nuire aux trafics illicites. » Édouard Hesse

Édouard compare ensuite les différents modèles de légalisation : soit une légalisation avec monopole étatique, soit, comme le défend GenerationLibre, une légalisation autorisant un marché libre. Cette dernière s’inspire du modèle mis en place dans l’État américain du Colorado depuis 2014 et se révèle la plus efficace pour faire disparaître le marché noir. Une thèse confirmée par un article récent du Financial Times qui évalue l’efficacité des stratégies des différents États américains pour lutter contre le marché noir.

 

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The Financial Times

« C’est grâce à un modèle de marché libre que le Colorado a réussi à conquérir 70% du marché noir en seulement 5 ans, pour le plus grand bénéfice des consommateurs mais également de l’ensemble de la société. » Édouard Hesse

D’après Édouard, la légalisation représente le seul moyen de reprendre le contrôle et d’encadrer la consommation de cannabis. Mais pour qu’une telle légalisation soit une réussite, l’offre licite doit réussir à supplanter durablement le marché noir. Il faut donc la rendre plus attractive, ce que permet le marché libre.


Pour accéder à l’entretien, cliquer ICI.

Pour accéder à l’article du Financial Times, cliquer ICI.

Pour relire notre rapport « Pour un marché libre du cannabis en France », cliquer ICI.

 

Publié le 06/09/2020.

Mission accomplie

Après plus de trois années passées à la tête de GenerationLibre, notre directeur général Maxime Sbaihi a décidé de passer la main à la fin du mois. Il revient sur une période riche en émotions.

 

Quand, en 2018, Gaspard Koenig m’a tendu les clés de GenerationLibre dans un sombre pub londonien, j’ai fait semblant d’hésiter. Quitter la City, rentrer au pays, diviser mon salaire, tous ces inconvénients n’ont pas pesé lourd face à l’attachement pour ce think-tank que j’aidais déjà du fond de mes modestes poches. En prendre la direction était un défi que je ne pouvais refuser. Mes tripes ont pris la bonne décision. Je n’ai pas hésité et je n’ai jamais regretté.

Je n’avais cependant pas pris la mesure et l’urgence du chantier qui m’attendait. Il a fallu œuvrer vite pour éviter la perspective d’une fermeture qui a été, je peux maintenant le révéler, très sérieusement envisagée début 2019. Grâce à des collaborateurs surmotivés, nous sommes parvenus à inverser la tendance et relancer la machine en réorganisant de fond en comble la structure tout en coupant drastiquement dans les dépenses. Il nous aura fallu une bonne année pour opérer ce tournant existentiel. Il faut dire que le business model philanthropique de GenerationLibre est aussi fragile que noble. C’est une lutte quotidienne, enseignée dans aucune école de commerce, que de produire gratuitement du contenu intellectuel sans jamais céder aux subventions publiques ou aux commandes d’entreprises. Le prix de l’indépendance, comme celui de la liberté, ne tolère aucun rabais. Je suis éternellement reconnaissant à mon équipe d’avoir serré les dents une année durant, sans compter ses nuits blanches ni ses sacrifices, pour sauver ce petit bijou. J’ai aussi une pensée émue pour nos nombreux soutiens et donateurs, nouveaux et historiques, qui nous ont tellement fait confiance que nous avons réussi. Quand la passion et la détermination s’allient, tout est possible. Nous avons relevé la tête juste à temps pour affronter la crise sanitaire, et ne pas la perdre avec ce virus qui rend décidément fou. Par agilité, notre petite taille est devenue notre plus grande force.

« C’est une lutte quotidienne, enseignée dans aucune école de commerce, que de produire gratuitement du contenu intellectuel sans jamais céder aux subventions publiques ou aux commandes d’entreprises. »

Durant ces trois années, nous avons rétabli les finances dans le vert, constitué des réserves, recomposé l’équipe permanente, obtenu le statut d’association reconnue d’intérêt général, déménagé dans de nouveaux bureaux, monté un studio vidéo qui diffuse toutes les semaines, instauré une tradition d’afterworks mensuels, publié pas moins de 16 rapports et notes, et organisé 25 événements aux quatre coins de la France, dont des conférences publiques avec des invités aussi prestigieux que Yuval Noah Harari, Glen Weyl, Peter Greste ou encore le grand Mario Vargas Llosa. Nous avons été mentionnés quotidiennement dans les médias et sommes même parvenus à faire bouger les lignes politiques en provoquant un vote historique au Parlement sur le revenu universel. En 2021, nous dépasserons pour la première fois la barre des 100 000 visiteurs uniques sur notre site. J’ai la présomption de croire que ce bilan est honorable.

Je me suis toujours juré de laisser GenerationLibre dans un meilleur état que je l’ai trouvé. Ma mission est accomplie. Je pars en laissant derrière moi un think-tank vivant et plein d’élan, respecté et écouté comme jamais. Après m’être battu bec et ongles pour la liberté pendant plus de trois ans, j’ai décidé de reprendre la mienne. Je pars prendre l’air loin des écrans en attendant la publication de mon premier essai, sur la jeunesse, en début d’année prochaine.

GenerationLibre va continuer d’être un phare et un refuge pour tous les amoureux de la liberté, quelles que soient leurs sensibilités. La France a plus que jamais besoin de structures libres, affranchies de toute compromission, de tout conflit d’intérêts, de toute arrière-pensée politicienne, et capables de produire des idées nouvelles et concrètes. Apporter des solutions dans un débat public saturé de problèmes, n’est-ce pas la plus noble tâche citoyenne qui soit ?

Maxime Sbaihi


 

Publié le 03/09/2021

« Simplifier, c’est faire confiance. » Gaspard Koenig

Dans Les Echos, Gaspard Koenig insiste sur la nécessité de la simplification administrative. Une telle politique conduirait nécessairement à de nombreuses réformes structurelles déjà pensées par GenerationLibre : revenu universel, décentralisation …

 

84 000 articles législatifs, 230 000 articles réglementaires : Gaspard rappelle les chiffres de la surcharge administrative qui empêche l’individu de connaître la loi, et donc de s’y conformer. Plusieurs siècles après Montaigne, toujours régulièrement pointée par le Conseil d’État, la culture de la complexité persiste en France.

« Nous avons en France plus de lois que tout le reste du monde. » Montaigne

À la suite des travaux de David Graeber, Gaspard souligne que la question de la simplification est aussi une question de justice sociale. En effet, la complexité crée une distinction entre les « insiders » et les « autres ». Les premiers possèdent les moyens techniques ou financiers d’évoluer malgré les normes, voire d’en tirer des avantages. Les seconds, écrasés par elles, vivent dans une semi-illégalité et dans la crainte du contrôle de l’État.

« Les lois positives ne sauraient jamais entièrement remplacer l’usage de la raison naturelle dans les affaires de la vie. » Jean-Étienne-Marie Portalis

Simplifier, c’est également remettre en cause le « paradigme vertical de contrôle et de surveillance » pour faire davantage confiance au jugement individuel et à l’action des pouvoirs locaux. En somme, plus de liberté et plus de responsabilité.

Gaspard insiste, la simplification est une vision politique révolutionnaire pour laquelle GenerationLibre livre depuis plusieurs années des propositions concrètes : simplification du système socio-fiscal avec le revenu universel, autonomie accrue pour les collectivités territoriales avec le principe de subsidiarité ascendante (décentralisation).


Pour lire la chronique, cliquer ICI.

Pour retrouver notre rapport « Pour une révolution normative », cliquer ICI.

Pour retrouver notre rapport « Le pouvoir aux communes », cliquer ICI.

Pour retrouver notre proposition pour un revenu universel, cliquer ICI.

 

Publié le 01/09/2021

Sans nuance, pas de démocratie !

Dans l’Opinion, Maxime Sbaihi s’inquiète du manichéisme grandissant dans le débat public et appelle à retrouver le goût de la nuance.

 

« Antigone a raison mais Créon n’a pas tort » : à la lumière de l’analyse d’Albert Camus, Maxime fustige notre tendance à refuser toute nuance, qui nous enferme de fait dans des positions de plus en plus radicales et idéologiques.

« (La citation de Camus) est aussi et surtout la meilleure définition possible de la nuance, par la reconnaissance du caractère complexe et éparpillé de la vérité. »

Notre propension à refuser la nuance nous pousse invariablement vers la démagogie, vers des positions aussi extrêmes qu’irréconciliables et vers l’erreur. Dès lors tout compromis devient impossible. La vitesse du temps médiatique accentue encore ce mouvement de polarisation. L’actualité, toujours traitée à chaud et sans recul, fait la part belle aux personnalités les plus clivantes car bien souvent les plus bruyantes.

« En démocratie, la nuance n’est pas une bassesse mais un salut. Sans ce petit rien qui lui est si vital, et qu’aucun décret ne pourra ressusciter sinon nous, la campagne présidentielle promet de tourner au cauchemar (…). »

À l’approche de l’élection présidentielle, Maxime nous invite individuellement à réapprendre la modération et à « chérir la nuance » pour espérer pouvoir vivre une campagne apaisée.


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Publié le 01/09/2021.

« La France vit dans une douce anarchie. » Gaspard Koenig

Lors de la rencontre des entrepreneurs de France (REF) organisée par le MEDEF le 26 août dernier, Gaspard Koenig défend les idées qui le suivent depuis la création du think tank GenerationLibre en 2013.

 

Aux côtés de plusieurs invités dont la ministre déléguée Agnès Pannier-Runacher, l’économiste Natacha Valla et la directrice de l’iFRAP Agnès Verdier-Molinié, Gaspard rappelle que que les libéraux ne sont pas opposés à l’existence de l’État, et qu’au contraire, ce sont les libéraux des siècles passés qui ont créé l’État moderne pour donner à l’individu les moyens de son autonomie.

« Le rôle de l’État est de donner à l’individu les moyens de son autonomie sans porter de jugement moral sur le comportement des uns et des autres. »

Au cours de ce débat sur le coût de la liberté à l’ère de la Covid-19, Gaspard revient sur plusieurs grandes propositions de GenerationLibre comme la création d’un revenu universel, l’instauration d’un prix carbone et la simplification normative.

« On vit en France dans une douce anarchie (…) : plus personne n’est capable ni de faire appliquer les lois, ni de les faire respecter. C’est une situation catastrophique pour l’état de droit. »

En opposition aux propos de Pascal Demurger et à de la ministre Agnès Pannier-Rumacher, il explique son combat contre la RSE. Pour Gaspard, les entreprises ne sont pas légitimes pour décider de ce qui entre dans le champ de la liberté d’expression ou pour faire la morale sur les modes de consommation des individus. À l’inverse, c’est bien à l’État de défendre la liberté d’expression ou de conduire des politiques publiques incitatives qui ménagent l’autonomie des acteurs.

« Ce n’est pas aux entreprises de faire respecter la morale. »

Il s’érige également contre la planification de la transition écologique qu’il juge moins souhaitable qu’une prise en charge des évolutions technologiques par le marché. Ici, si l’État a bien un rôle, c’est de définir les externalités et leur coût.


Pour visionner la conférence, cliquer ICI.

Pour relire notre note « Ne laissons pas le juge moraliser l’entreprise » , cliquer ICI.

Pour relire notre note « Pour une révolution normative », cliquer ICI.

Pour relire l’article « Et si l’Europe mettait un prix sur les émissions carbone ? », cliquer ICI.

 

Publié le 27/08/2020.

Portrait : la liberté guidant Maxime Sbaihi

Wansquare retrace le parcours de Maxime Sbaihi jusqu’à son arrivée chez GenerationLibre. Au détour d’un portrait élogieux, le média numérique revient sur les prochains combats du think-tank à l’approche de la présidentielle de 2022.

 

Maxime est libéral mais il n’entend pas défendre les seules libertés économiques. Diplômé de l’ESCP et de l’université Paris-Dauphine, Maxime effectue un stage au sein de la banque de financement et d’investissement de Crédit Agricole. Il travaille ensuite pendant deux ans pour le groupe financier franco-allemand Oddo BHF puis devient chargé du suivi de l’économie européenne chez Bloomberg. C’est à Londres qu’il rencontre Gaspard Koenig et rejoint finalement à l’aventure GenerationLibre en 2018.

« D’ordinaire, en France, un libéral est vu comme quelqu’un qui désire diminuer les impôts et le nombre de fonctionnaires. Nous avons vocation à être plus ambitieux que cela. »

Maxime décrit la ligne de pensée du think-tank : « un libéralisme à 360 degrés », à la fois tourné vers la liberté économique et l’autonomie de l’individu. Si GenerationLibre défend une liberté en tout, dans la droite ligne de Benjamin Constant, Maxime précise que nous ne sommes pas libertariens.

« Politique, société, économie, le jeune think-tank ferraille avec les décideurs publics et n’a cure de cliver, en proposant aussi bien l’instauration d’un revenu universel que la légalisation du cannabis et de la gestation pour autrui ou encore la mise en place d’un droit de propriété sur les données personnelles. »

À l’aube de l’élection présidentielle, Maxime rappelle que GenerationLibre compte continuer à investir les débats, notamment sur des sujets tels que l’éducation, la cause animal, le marché du logement ou encore la refonte des institutions.


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Publié le 29/07/2021.

[Lu Ailleurs] Vaccin et passager clandestin – Emmanuel Combe

Dans L’Opinion, Emmanuel Combe explique comment certains biais psychologiques conduisent certaines personnes à ne pas se faire vacciner. 

 

Selon Emmanuel Combe, une partie de la population française envisagerait de ne pas se faire vacciner et serait victime de biais psychologiques connus. Outre leur avis sur le vaccin, leur âge ou leur catégorie socio-professionnelle, c’est bien la psychologie qui prend le dessus sur la décision de l’individu non-vacciné.

« Certaines personnes sont opposées par principe à toute mesure portée par Emmanuel Macron tandis que d’autres pointent du doigt le manque de recul sur les effets secondaires du vaccin. »

Emmanuel Combe mentionne trois biais psychologiques qui pourraient expliquer le refus de se faire vacciner. Dans le premier cas, le biais de « surconfiance ​» pousse l’individu a tendance a surestimer sa capacité à faire face au virus dont il pense échapper grâce à sa bonne étoile. Avec le biais de « disponibilité ​», la personne concernée considère que les chances de contracter le virus son rares voire inexistantes. Enfin, le biais de « statu quo » amène l’individu à remettre à demain ce qu’il pourrait faire aujourd’hui.

« Si tout le monde adopte le même comportement que notre individu rationnel, on arrive à la situation la pire : personne n’est vacciné puisque chacun compte sur l’effort des autres. »

Quel que soit le biais psychologique, le comportement des personnes qui refusent de se faire vacciner s’apparente, d’un point de vue économique, à celui du passager clandestin. Emmanuel Combe explique que si tous les Français vont se faire vacciner alors l’individu a intérêt à ne pas le faire puisque l’immunité collective est déjà atteinte. L’individu qui ne souhaite pas se faire vacciner décide de faire porter l’effort aux autres.

« Cette situation est bien connue en théorie des jeux, avec le célèbre « dilemme du prisonnier » : les intérêts de chacun conduisent à la pire solution collective. »

Pour Emmanuel Combe, si tout le monde adoptait un tel comportement, la somme des intérêts individuels conduirait à la pire des situations. Autrement dit, personne ne serait vacciné.


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Pour consulter notre rapport « Covid-19 : une analyse coûts-bénéfices des confinements », cliquer ICI.

 

Publié le 28/07/2021.

[Lu Ailleurs] : « La prohibition de la prostitution dessert les plus vulnérables. » Édouard Hesse

Dans Le Point, Édouard Hesse démontre que l’interdiction du travail du sexe ne l’empêche pas. Au contraire, elle est désastreuse aux plans sanitaire et économique pour les individus, à commencer par les plus vulnérables.

 

Le sujet du travail du sexe touche autant les pays développés que les pays en développement. Il divise entre ceux qui souhaitent légaliser cette activité pour protéger les droits des travailleuses et ceux qui veulent les sauver d’une exploitation scandaleuse en interdisant purement et simplement cette pratique. À l’appui d’une étude publiée par deux chercheuses en septembre 2020 dans le Quarterly Journal of Economics, Édouard Hesse analyse l’impact de la prohibition et de la légalisation dans les pays en développement.

« Les chercheuses prennent comme cas l’île de Java en Indonésie, où la prostitution devint soudainement illicite en 2014 dans le district de Malang dans l’est de l’île. Le reste des districts de l’île de Java ne furent pas affectés par cette prohibition, le travail sexuel y est donc resté toléré, ce qui fit d’eux des candidats idéaux pour contrôler les effets de la criminalisation dans le district de Malang. »

Édouard Hesse constate que, dans le district de l’île de Java où la prostitution a soudainement été déclarée illégale, la prohibition n’a eu aucun effet à long terme sur le marché de la prostitution. Si sa taille a baissé de 50% au cours de la première année de son interdiction, son importance reste la même cinq année plus tard. La répression policière n’a pas eu d’effets.

« Dans l’île de Java, la criminalisation du travail sexuel a mené à une augmentation de 27 points de pourcentage la probabilité pour les travailleuses du sexe d’être testées positivement d’une maladie sexuellement transmissible. »

En plus d’avoir échoué, la criminalisation de la prostitution a engendré de graves problèmes sanitaires. Édouard Hesse explique que la prohibition a impacté les conditions de travail des travailleuses du sexe : leur activité devient clandestine. La propagation des infections sexuellement transmissibles est la conséquence d’un manque d’accès au moyens de contraception tel que le préservatif (généralement distribué par des ONG qui ont accès au marché licite). Au final, le travail clandestin des travailleuses du sexe a augmenté la probabilité de transmission d’IST au sein de la population générale.

« L’augmentation de la prévalence des IST et le moindre usage du préservatif chez ces dernières mènent à une augmentation des contaminations chez leurs partenaires, leurs clients et les partenaires sexuels de ces clients. »

Enfin, la prohibition du travail du sexe entraîne des conséquences économiques catastrophiques. La majorité des femmes dont le métier est criminalisé rentrent dans leur village natal. Quand 28% d’entre-elles ne travaillent pas, les autres sont contraintes d’exercer des emplois peu qualifiés où les revenus sont insuffisants pour financer leur quotidien. Comble de la situation : de nombreux enfants doivent travailler pour compléter les revenus du foyer.


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Pour lire notre rapport « Mon corps m’appartient ! », cliquer ICI.

 

Publié le 22/07/2021.

Covid-19 / Canada : naissance de la biopolitique ?

Dans L’Obs, Kevin Brookes illustre, à partir de son expérience au Canada des mesures de restrictions sanitaires, l’apparition d’une forme de pouvoir brutal et centré sur l’individu.

 

De Paris à Montréal, Kevin témoigne de son parcours du combattant pour arriver et séjourner au Canada. Arrivé à bon (aéro)port, son « enfer carcéral » débute : quatorzaine obligatoire, livraison de plateaux repas, inscription des moindres sorties sur un registre, gardiennage, justification hebdomadaire de l’état de santé, visites inopinées… Tout est fait pour contrôler l’individu et limiter la propagation du virus. Kevin s’interroge :

« Comment ce pays est-il entré dans une version aussi brutale de la biopolitique décrite par Michel Foucault comme non plus seulement un contrôle social par l’État, mais d’un contrôle du corps dans son intimité profonde ? »

Kevin se réfère aux écrits d’Etienne de la Boétie sur la servitude volontaire pour décrire les effets de la pandémie au Canada. Il affirme que le recul des libertés publiques est consenti volontairement et même souhaité. Kevin explique que le climat est si anxiogène que le pays a fermé sa frontière depuis le début de la pandémie sous la pression de sa population.

« Les libertariens qui voient cette crise comme une opportunité pour des hommes politiques d’assouvir leurs pulsions de pouvoir font fausse route : le problème vient des citoyens et non de leurs dirigeants. »

Kevin souligne que les mesures mises en oeuvre pour lutter contre la propagation du virus répondent à une demande politique des citoyens qui ont peur. Ces derniers, peu intéressés par la politique, se réfèrent à leur gouvernement pour gérer la crise. Aux yeux de Kevin, la crise sanitaire a ouvert la porte au « despotisme doux » théorisé par Tocqueville.


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Pour lire notre rapport « Covid-19 : une analyse coûts-bénéfices des confinements », cliquer ICI.

 

Publié le 23/07/2021.

David Graeber, un libéral qui s’ignore ?

Dans Le Point, Gaspard Koenig confronte son libéralisme à la pensée de David Graeber, anthropologue et militant anarchiste américain.

 

Gaspard avoue être particulièrement captivé par certaines théories de David Graeber. Au point même de se demander s’il ne serait pas lui-aussi anarchiste ! Gaspard a d’abord découvert, non sans réserves, les écrits de l’anthropologue sur l’histoire de la dette avant d’être séduit par l’hypothèse d’un « communisme de tous les jours ».

« J’ai pleuré au constat clinique de David Graeber sur la « bureaucratisation totale », où l’individu est pris dans un réseau de règles claustrophobiques, aussi bien issues des décrets gouvernementaux que des injonctions des entreprises privées. »

Au fil de ses lectures, Gaspard se retrouve dans certains écrits de Graeber, notamment sur les « bullshit jobs » et la « bureaucratisation totale ». Dans les deux cas, Gaspard constate des « processus sans âme (qui) produisent des emplois sans signification ». Pour Gaspard, David Graeber dénonce à juste titre la « bureaucratisation du monde » qui inhibe nos moindres actions et rend obsolète l’adage du droit romain selon lequel « nul n’est censé ignorer la loi ».

« Graeber déplore que la gauche ne se donne pas les moyens intellectuels de penser l’inflation normative que son désir de protection a provoquée. Quant à moi, je me désole que les libéraux ne se donnent pas les moyens intellectuels de penser les limites du marché, alors que de nos jours la liberté est tout autant menacée par les algorithmes des Gafa que par les décrets des ministères. »

Alors, Gaspard est-il devenu anarchiste ? Graeber est-il un libéral qui s’ignore ? Ce dernier fait souvent référence à Adam Smith et prend le soin de distinguer le « néolibéralisme » (producteur d’hyperrégulation) du libéralisme classique dans ses écrits.

Gaspard regrette la disparition de David Graeber et espère que ses pensées se réincarneront dans de nouveaux intellectuels « qui auront la lourde tâche de réconcilier un jour anarchisme et libéralisme ». En marche vers l’autogestion solidaire !


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Pour lire notre rapport « Pour une révolution normative », cliquer ICI.

 

Publié le 19/07/2021.

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