Sans le libéralisme, pas de liberté sexuelle.

Dans Contrepoints, Daniel Borrillo explique comment le libéralisme a mis fin à des siècles de stigmatisation en contribuant à la liberté sexuelle. 

 

Daniel Borrillo décrit l’évolution des moeurs vis-à-vis de l’homosexualité depuis l’Ancien Testament. Il rappelle que l’acte sexuel a longtemps été exclusivement dédié à la procréation, surtout pendant le Moyen-Âge, période très religieuse où à l’inverse les rapports entre personnes de même sexe étaient sévèrement punis. De la Rennaissance au siècle des Lumières, ces actes furent mieux tolérés mais pas moins condamnés. Daniel Borrillo explique qu’à cette époque le libéralisme et la laïcisation de l’ordre public ont contribué à évincer l’État de la sphère privée des individus. Dans la première moitié du XXème siècle deux idéologies anti-libérales que sont le stalinisme et le nazisme vont rapidement éclipser la philosophie libérale et pénaliser l’homosexualité. Depuis quarante ans, les actions du mouvement LGBT se concrétisent, dans le contexte d’un État libéral, en la condamnation de l’homophobie.

« Le regard que l’État libéral peut porter sur l’orientation sexuelle est à la fois celui de la liberté et de l’indifférence. C’est dans cet esprit qu’ont été menés les combats politiques depuis quarante ans. »

Daniel Borrillo explique que cette liberté des moeurs se concrétise à la lumière des écrits de philosophes libéraux tels que Jeremy Bentham ou John Stuart Mill. Le premier décrit dès 1785 le rôle important que jouent la religion et la morale occidentale dans la sexualité à son époque. Le second théorise le principe de non-nuisance qui « établit que la seule raison légitime d’interférer avec les affaires des autres est d’empêcher que du tort soit causé à autrui. »

« L’homosexualité n’est pas autre chose que l’expression de la liberté sexuelle et de la liberté de mœurs et elle s’inscrit dans le sillage de la libre disposition de soi, de son corps et de sa destinée, notions fondatrices du libéralisme moral. »

Si l’angle libéral sur la sexualité fût d’abord celui de la tolérance, il va aussi épouser sous la tutelle de l’État celui de l’indifférence. Dès lors, la liberté sexuelle suppose la reconnaissance des mêmes droits à tous les individus.

« De l’égalité de l’âge de consentement entre rapports homosexuels ou hétérosexuels en 1982 à l’ouverture de la PMA à toutes les femmes en 2021 en passant par le Pacs en 1999 et le mariage pour tous en 2013, il est toujours question d’accès aux libertés fondamentales et de participation au droit commun et non pas l’exigence des droits spécifiques. Et c’est cette même participation au droit commun qui demain justifiera l’ouverture de la GPA à tous les couples, homosexuels comme hétérosexuels. »

Depuis 2015, GenerationLibre milite pour chaque individu puisse disposer pleinement de son corps. Nous estimons nécessaire d’une part, d’inscrire la libre disposition de soi dans la Constitution comme un droit fondamental ; et d’autre part, concernant des questions spécifiques telles que la gestation pour autrui (GPA) ou encore l’euthanasie, de garantir que le décisionnaire est bien l’individu concerné et non pas d’autres instances.


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Pour consulter notre rapport « Mon corps m’appartient ! », cliquer ICI.

Pour consulter notre rapport « Pour une GPA responsable en France », cliquer ICI.

 

Publié le 10/06/2021.

Agriculture : « Non, ce n’était pas mieux avant ! » Gaspard Koenig

Dans Les Echos, Gaspard Koenig reprend le récit de Pierrick Bourgault et appelle à donner la parole aux anciens pour penser le progrès.

 

Aujourd’hui, le niveau de vie des retraités dépasse celui des actifs. Ces derniers accumulent les sacrifices (mesures sanitaires, retraites) et consentent de moins en moins à pourvoir ce confort à leurs aînés. Outre ce déséquilibre, Gaspard constate un paradoxe dans la façon de traiter nos anciens : on les protège trop mais on ne les écoute pas assez. Pourtant, Gaspard rappelle que nos ainés représentent une source très importante d’informations.

« Une fois réglée la facture de l’Ehpad, on considère que l’on a fait son devoir. Comme si nos efforts collectifs nous dispensaient de compassion individuelle. »

Gaspard explique que la parole des ainés est pourtant indispensable pour penser notre modernité. À la lumière du récent ouvrage de Pierrick Bourgault, Gaspard décrit comment un couple de retraité a vécu l’évolution du secteur agricole et de ses méthodes de production. Toutes ces transformations ont profondément bouleversé leur façon de travailler et de penser.

« Lucienne et Louis nous racontent une existence à peu près inchangée sur quinze mille ans de sédentarisation. Ce couple de paysans a vécu toutes les transformations du monde agricole. »

Gaspard tire deux leçons de leur récit. La première est que « la nostalgie est un mensonge qui empêche de s’adapter au présent. » Notre génération est gâtée par une panoplie d’innovations dont Lucienne et Louis ne pouvaient tirer profit à leur époque. La deuxième leçon est une leçon d’écologie. L’expérience de ce couple de retraité appelle à faire bon usage de la technologie et de financer une agriculture raisonnée. Et si on écoutait nos ainés ?


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Publié le 09/06/2021.

Covid-19 : Tester, tracer et évaluer les confinements

Dans Le Temps et La Revue parlementaire, Kevin Brookes et Henri Leleu, co-auteurs avec Maxime Sbaihi de notre dernière note « Covid-19 : une analyse coûts-bénéfices des confinements »déplorent le manque de prise en compte des coûts à long terme des mesures de confinement.

 

Kevin Brookes et Henri Leleu estiment que certaines conséquences des mesures sanitaires ont été largement ignorées. S’il est communément admis que l’impératif sanitaire a pris le pas sur la situation économique, les auteurs pensent qu’il est nécessaire d’étudier ces deux notions ensemble.

« Plutôt que d’opposer l’économie et la santé, il faudrait plutôt admettre leur interdépendance et constater que l’effondrement de la situation économique nuit gravement à la santé. »

Le modèle épidémiologique utilisé par Kevin Brookes et Henri Leleu prend en compte les années de vie gagnées et perdues en raison des mesures de confinement. Ce modèle a été reprit dans Nature, une revue scientifique de référence dans le domaine. Selon notre première estimation, le bilan s’élève à 500 000 années de vie gagnées contre 1 200 000 années de vie perdues. Ces deux résultats sont calculés au regard de l’espérance de vie moyenne. Les années de vie perdues sont, elles, directement dépendantes d’une baisse de niveau de revenu.

« Le basculement dans la pauvreté, indépendamment du métier exercé, entraîne une cascade de comportements de santé qui réduisent l’espérance de vie. »

Pour calculer le nombre d’années de vie perdues, les deux chercheurs ont choisi de se concentrer sur la partie de la population française qui n’a pas été couverte par les dispositifs mis en place par l’État (indépendants, étudiants, nouveaux chômeurs, personnes en activité partielle). Kevin Brookes et Henri Leleu constatent que ce sont eux qui ont été les plus touchés par les conséquences des confinements en subissant un déclassement économique.

Nos deux experts appellent les pouvoirs publics à analyser plus fréquemment les décisions prises ainsi qu’à évaluer les mesures mises en oeuvre pendant la crise sanitaire.


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Publié le 07/06/2021.

Retraites : la réforme ne peut pas attendre

Invité dans « Les Experts » sur BFM Business, Maxime Shaihi débat avec Xavier Timbeau et Léonidas Kalogeropoulos de la réforme des retraites ainsi que de la taxation des multinationales.

 

Maxime rappelle que la France est l’un des pays de l’OCDE dont l’âge effectif de départ à la retraite est le plus bas et que le niveau de vie des retraités est supérieur au reste de la population. Notre pays combine tous les indicateurs d’un déséquilibre entre les actifs et les retraités.

« Il faut faire évoluer l’âge de départ à la retraite avec l’espérance de vie. »

Alors, à quand la grande réforme du système des retraites ? S’il salue l’initiative d’Emmanuel Macron, Maxime estime que la France n’est toujours pas préparée au vieillissement de sa population. Le régime des retraites n’est plus viable. Il est plus que temps d’agir pour ne pas faire payer un lourd tribut aux générations qui arrivent sur le marché du travail.

« Le système actuel des retraites est illisible et inégalitaire. »

Depuis octobre 2020, GenerationLibre propose un modèle plus simple : chacun est libre de partir à la retraite quand il le souhaite, le montant des pensions reçues étant calculé en divisant la somme des cotisations accumulées au cours de la vie professionnelle par l’espérance de vie moyenne restante. Une synthèse entre la stabilité de la répartition et l’équité de la capitalisation des droits.

Afin de garantir un niveau de revenu minimum à tous les retraités, notre think-tank propose d’introduire une redistribution intragénérationnelle – entre les retraités – pour ne pas pénaliser les actifs.

Interrogé sur la taxation des multinationales, Maxime pense qu’il faut refonder la fiscalité de ces entreprises non pas sur la domiciliation de leur siège social mais sur leur lieu d’activité. Cette logique ne touche pas seulement les GAFAM. Maxime souligne que le récent accord du G7 sur la fiscalité des entreprises est une victoire pour le multilatéralisme.


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Pour consulter notre rapport « La retraite quand je veux », cliquer ICI.

 

Publié le 07/06/2021.

Pourquoi et comment soutenir le revenu universel ?

Dans Libération, Gaspard Koenig, Valérie Petit et Marc de Basquiat signent chacun une tribune en faveur d’un revenu de base universel. Un filet de sécurité dont la crise Covid-19 a plus que jamais démontré le besoin.

 

Gaspard estime que le revenu universel permet aux individus de satisfaire leurs besoins fondamentaux, leur épargne toute contrainte administrative et rend possible une infinité de choix de vie. L’allocataire est pleinement responsable de ses ressources. Aucune contrepartie n’est exigée. Pour Gaspard, le revenu universel est aussi une question de dignité. Les plus démunis n’auront plus à justifier leurs besoins.

« De John Stuart Mill à Friedrich Hayek, le revenu universel a toujours fait partie du corpus intellectuel du libéralisme classique. » Gaspard Koenig

Valérie Petit, députée de la 9ème circonscription du Nord, pense que le revenu universel est un filet de sécurité matériel, une « solution du monde d’après » (la crise sanitaire). Pour elle, le revenu de base reprend chaque terme de la devise républicaine : Liberté, « pour émanciper chaque français de la pauvreté et lui permettre d’entreprendre sa vie », Égalité « pour offrir à chacun dès 18 ans un droit à une vie digne sans distinction d’âge ou de statut économique » et Fraternité « pour créer un nouveau mécanisme de solidarité universel ».

« La crise du COVID est en train de se muer en crise sociale, nous ne pouvons plus attendre, et devons faire de celle-ci l’occasion de renforcer tout en le réformant notre modèle social et républicain. » Valérie Petit

Des idées au terrain législatif. La députée a présenté, en collaboration avec notre think-tank, une proposition de résolution pour un mécanisme de revenu universel baptisé « socle citoyen ». Ce dernier se conçoit comme un crédit d’impôt d’environ 500 euros, versé chaque mois à tout résident français de manière inconditionnelle. Il s’accompagne, simultanément, d’un impôt sur le revenu refondé : un prélèvement proportionnel de 30% environ au premier euro gagné par chacun chaque mois. Dans ces conditions, notre mécanisme socio-fiscal est financièrement soutenable dès maintenant à budget constant.

« Lorsqu’il s’agit d’organiser l’aide de l’État face aux diverses détresses de la vie ordinaire de chacun, je goûte peu la célèbre devise des Shadoks : « Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? » » Marc de Basquiat

Marc de Basquiat, auteur de nos deux rapports « Liber : un revenu de liberté pour tous », explique que le revenu universel est d’abord un moyen pour faire table rase de la complexité de nos systèmes sociaux et fiscaux. Le « socle citoyen » ne demande aucune démarche de la part des citoyens. Il n’en demande pas beaucoup plus à l’État. Marc estime que le revenu universel pourrait remplacer moult dispositifs administratifs tels que le RSA, l’ASS, la Prime d’activité, une partie de l’impôt sur le revenu, etc. À l’inverse, les aides au logement ainsi que les prestations spécifiques (handicap) seraient maintenues.

Alors, à quand le revenu universel ?


Pour lire la tribune de Gaspard Koenig, cliquer ICI.

Pour lire la tribune de Valérie Petit, cliquer ICI.

Pour lire la tribune de Marc de Basquiat, cliquer ICI.

Pour consulter notre rapport « Liber : un revenu de liberté pour tous », cliquer ICI.

 

Publié le 05/06/2021.

Mais où sont passées les idées à droite ?

Dans Le Point, Maxime Shaihi, Dominique Reynié et Cécile Philippe décrivent l’état de la droite française à l’approche de l’élection présidentielle.

 

Pour ces trois figures de think-tank, il manque à la droite une vision. Tous les candidats à l’élection s’attèlent à leur prochain programme mais aucun d’entre eux n’a d’idées renouvelées. Maxime insiste sur l’importance du travail des think-tanks pour que ceux-ci soient inspirés.

« Si l’on attend des idées nouvelles, on sera déçu. »

Maxime estime que les personnalités politiques devraient davantage accentuer leurs propositions en faveur de la jeunesse. Sur ce point, la droite n’est pas non plus au niveau attendu. Elle ne l’est pas non plus au regard de la liberté.

« La droite insiste bien plus sur la protection et la sécurité des Français que sur la liberté. »

Maxime déplore le fait que les idées à droite reposent sur le choix d’une personnalité. Après la défaite de 2017 et celle de 2020, la droite a plus que jamais besoin d’une vision d’ensemble. Les laboratoires d’idée ont un rôle plus que jamais décisif pour réanchanter la politique.

GenerationLibre échange régulièrement avec des personnalités politiques de tous bords sur les propositions que le think-tank développe.


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Publié le 03/06/2021.

[Lu Ailleurs] État de droit : Jean-Baptiste Perrier répond à Guillaume Peltier

Dans Le Monde, Jean-Baptiste Perrier déplore une multiplication des propositions sécuritaires qui nuisent à l’État de droit sans renforcer la lutte contre le crime.

 

Jean-Baptiste Perrier constate une méconnaissance des principes du droit chez les responsables politiques. Certains d’entre eux proposent notamment de juger, sans possibilité d’appel, les personnes soupçonnées de faits de terrorisme ou encore de placer en détention provisoire toute personne suspectée d’avoir agressé les forces de l’ordre. Jean-Baptiste Perrier rappelle que ces propositions sécuritaires ne sont pas conformes avec l’État de droit et donc avec des normes supérieures telles que la Constitution ou les accords internationaux.

« Loin d’être des obstacles, ces règles constitutionnelles et conventionnelles sont avant tout un cadre, qui permet déjà de nombreuses mesures car elles prennent en compte la nécessaire efficacité de la répression. »

Les partisans de ces propositions choc contestent les normes supérieures. Il estiment que leurs propositions peuvent être adoptées par référendum ou en modifiant la Constitution. Jean-Baptiste Perrier s’inquiète d’une remise en cause de l’État de droit. Une fois actées, ces mesures sécuritaires risqueraient de nuire à l’indépendance du juge et, pire encore, aux droits fondamentaux.

« Des mesures inutiles pour prévenir les crimes les plus graves conduiraient à restreindre les libertés de celles et ceux qui espéraient plus de sécurité. »

Outre leur quasi-impossible mise en place, Jean-Baptiste Perrier déplore surtout une tendance aux mesures de dérogation ou d’exception pour empêcher les crimes les plus graves. Selon lui, la sévérité de ces règles n’empêchera pas forcément un terroriste de passer à l’acte compte tenu du fait qu’il se donne la mort. Alors, à qui ces nouvelles règles peuvent-elles vraiment être utiles ?

« Toutes les listes prévues pour limiter le champ d’une mesure s’allongent, jusqu’à ce que cette mesure devienne générale et s’applique à des faits bien moins graves que ceux pour lesquels elle avait été conçue initialement. »

Jean-Baptiste Perrier rappelle qu’il est possible de modifier les lois existantes pour s’adapter à de nouveaux phénomènes. Dès lors, les responsables politiques devraient avoir seul mot d’ordre le respect des principes de l’État de droit. À l’appui des écrits de Montesquieu, Jean-Baptiste Perrier rappelle « qu’il faut se méfier des lois inutiles, car elles empêchent les lois nécessaires. »


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Publié le 02/06/2021.

47 ans de déficits publics en France

Invité dans « 28 minutes » sur Arte, Maxime Sbaihi constate notre addiction croissante à la dette et rappelle que la dernière fois que la France a voté un budget excédentaire… il n’était pas encore né.

 

Maxime souligne que la dette est en constante progression depuis la Seconde Guerre mondiale. Pourtant, sa charge n’a jamais été aussi basse. Maxime estime que la dette n’est pas bonne ou mauvaise, elle peut même être utile aux pouvoirs publics lorsqu’il s’agit d’investir pour l’avenir. Or, en France, seul 7% de la dépense publique est une dépense d’investissement.

« La dette française n’est pas une dépense d’investissement. »

Maxime estime qu’avant de regarder du côté de l’impôt pour régler un problème, l’État devrait mesurer l’efficacité de la dépense publique pour en faire un outil plus juste, plus efficace et mieux orienté vers la jeunesse.

« Ce qui m’a beaucoup choqué pendant cette crise Covid c’est que la 5ème puissance économique mondiale, avec comme modèle social l’État-Providence, se retrouve avec des étudiants qui font la queue par milliers pour aller chercher des colis alimentaires. »


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Publié le 02/06/2021.

Rwanda : « L’Etat a le devoir de réparer les dommages causés. » Gaspard Koenig

Dans Les Echos, Gaspard Koenig estime que si l’État français doit reconnaître sa responsabilité dans le génocide au Rwanda, il ne doit pas pour autant s’excuser. 

 

À l’appui des écrits de Jean Hatzfeld, Gaël Faye et François Soudan, Gaspard relate l’impact négatif de la France au Rwanda. Lors de sa récente visite, Emmanuel Macron a tenté de normaliser les relations avec Paul Kagame, Président de la République du Rwanda. S’il ne s’est pas excusé, l’État français a bel et bien reconnu sa responsabilité dans le génocide de 1994.

« Contrairement à ce que prétendent les traumatisés de la repentance, reconnaître ses responsabilités est le signe d’un pays mûr, à l’aise avec sa propre histoire et sûr de lui-même. »

Gaspard insiste sur la distinction entre reconnaître une responsabilité et faire des excuses. Pour lui, un État ne s’excuse pas. La reconnaissance des dommages causés par la puissance publique implique une réparation. L’excuse est, quant à elle, une intention morale réservée aux individus.

« L’Etat français est responsable, ce qui ne signifie pas que tout citoyen français le soit. »

Gaspard explique que, dans le cas du Rwanda, si des excuses devaient être formulées, elle devraient l’être par les responsables qui ont mis en oeuvre la politique de la France à cette époque. Des ministres par exemple. Pour regarder l’histoire en face, chacun doit prendre ses responsabilités.


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Publié le 02/06/2021.

Sommes-nous vraiment en guerre ?

Dans l’Opinion, Maxime Sbaihi déplore l’usage omniprésent du champ lexical de la guerre dans la parole publique.

 

Maxime estime que l’usage du mot « guerre » est utilisé dans de trop nombreux champs de l’action publique. Selon lui, l’emploi de ce terme pour qualifier l’action publique soulève deux risques principaux. D’une part, la guerre suggère une mobilisation sans précédent de l’État pour régler un problème. Un décalage déceptif peut s’introduire entre la parole et l’action publique. D’autre part, employer ce mot alimente une atmosphère de violence qui peut, à terme, se réaliser.

« Guerre contre le virus, guerre contre le terrorisme, guerre contre la drogue : le verbe s’emballe et semble vouloir porter les armes sur tous les fronts. »

Maxime souligne qu’en réalité la France mène de nombreuses « guerres » qu’elle perd ou qui ne finissent plus. L’exemple le plus éloquent est l’échec de la répression du trafic et de la consommation de cannabis. Pour Maxime, l’usage du mot « guerre » à tout-va symbolise surtout l’inefficacité de l’action publique.

« La nouvelle rhétorique va-t-en-guerre consiste surtout à masquer par l’outrance des mots l’inefficacité de l’action publique (…) S’il y a une seule guerre à mener, c’est celle contre l’usurpation des mots. »

Plutôt que d’animer la violence du débat publique, Maxime estime que le rôle de l’action publique est, au contraire, de l’apaiser en employant les mots appropriés. Ce devoir est d’autant plus important à l’ère des réseaux sociaux.


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Publié le 01/06/2021.

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