Emojis : de quoi rire, ou pleurer ? 😉

Alors que les emojis s’invitent au cœur des débats politiques contemporains, Gaspard Koenig met en avant le risque de régression culturelle provoqué par l’utilisation de plus en plus systématique de ces nouveaux outils de communication.

 

Selon lui, l’usage des emojis conduit inévitablement à un aplatissement de la pensée. Par exemple, si certains voient dans la multiplication des émoticons représentant des minorités le signe d’un progrès social bienvenu, Gaspard déplore la victoire d’une vision du monde communautariste et identitaire contraire aux valeurs universelles des lumières.

De plus, les emojis sont régulés par une instance monopolistique sans aucune légitimité démocratique (le consortium unicode) et trop peu représentative de la multiplicité des acteurs qui font internet. Aussi, Gaspard pose la question : « Pourquoi accepte-t-on des suzerains du Web un autoritarisme qui nous mettrait immédiatement dans la rue de la part d’un gouvernement ? ».

Il ne s’agit évidemment pas de remettre en cause les progrès évidents des nouvelles technologies, mais de pousser à la réflexion quant aux impacts des emojis sur nos façons de communiquer. Plaider en faveur de la sauvegarde d’un usage soutenu de la langue, c’est s’assurer que les futures générations possèdent pleinement cet outil indispensable qu’est le langage pour penser et construire le monde de demain. « C’est le prix d’une civilisation civilisée ».


Pour relire la chronique de Gaspard Koenig dans Les Echos « Les emojis ou l’aplatissement de la pensée », cliquer ICI.

Non au national, oui au local et au global !

Dans L’Opinion, Maxime Sbaihi nous explique pourquoi le nationalisme n’est plus un modèle adapté à notre époque. Il donne des pistes locales et globales pour faire face aux nouveaux enjeux.

 

Récemment, l’Autriche a vu se former une alliance inédite entre conservateurs et verts affirmant sa volonté « de protéger le climat et les frontières en même temps ». Un non-sens dans la mesure où « écologie et immigration » sont des problématiques qui dépassent le seul cadre national. A l’heure de la mondialisation, le nationalisme peine à répondre aux défis politiques actuels.

Si le national permet de rassurer des électeurs « inquiets par la complexité et vélocité galopante du monde », Maxime déplore le manque de politiques multilatérales, aujourd’hui indispensables. Une situation qui pousse à réfléchir sur un moyen de concilier la volonté d’ancrage local des électeurs et la pente post-nationale du monde.

Pour Maxime, il faut contredire les nationalistes et rappeler l’existence d’une souveraineté européenne, qui représente 23% du PIB mondial. Cette souveraineté se doit d’être contrebalancée par des pouvoirs locaux forts et autonomes, permettant « une redistribution de compétence par le haut et par le bas » dans le but de « rapprocher les citoyens de la politique et la politique de l’efficacité ».


Pour relire la chronique de Maxime Sbaihi dans L’Opinion « Le nationalisme pris en étau », cliquer ICI.

Libéralisons la mort

Dans sa chronique pour Les Echos, Gaspard Koenig fait l’éloge de « l’humusation », une technique funéraire écologique dont la légalisation nous permettrait un véritable choix de ce que l’on fait de son corps jusque dans la mort.

 

Bientôt autorisée dans certains Etats aux Etats-Unis, l’humusation est une technique funéraire qui « consiste à déposer la dépouille, enveloppée d’un simple linceul, dans un lit végétal composé de bois d’élagage et recouvert d’un mélange de paille et de feuilles mortes ». Avec le temps, le corps se transforme en compost et se reconnecte à la nature.

Convaincu par l’urgence et la nécessité de mettre en place des politiques publiques en faveur de l’environnement, Gaspard souligne ici les bénéfices écologiques de cette technique.

L’humusation permet d’intégrer un écosystème et de contribuer à l’équilibre général du milieu naturel.

Plus encore, à travers l’humusation aujourd’hui interdite, Gaspard soulève la question de la propriété de soi en France. Si les sociétés occidentales ont été fondées sur le principe de liberté, en réalité l’être humain ne dispose pas d’une liberté totale sur son corps.

Interdiction de porter un enfant pour autrui, interdiction du travail du sexe, interdiction de techniques funéraires, … : aujourd’hui, une multitude de pratiques ou de choix nous sont défendus, sans qu’ils ne soient de nature à porter préjudice à autrui.

La propriété de soi, de son corps vivant ou de son cadavre, reste à conquérir. Nous y travaillons.


Pour relire la chronique de Gaspard Koenig dans Les Echos « Je veux faire don de mon corps à l’écologie », cliquer ICI.

Pour relire l’article de Gaspard Koenig « Propriété de soi » dans la Revue des juristes de Sciences Po, cliquer ICI.

La carte, le territoire… et les data.

Dans Les Echos, Gaspard Koenig met à l’honneur une application qui respecte les données personnelles de ses utilisateurs.

 

À l’heure où presque toutes les applications dépossèdent les internautes de leurs données personnelles, Gaspard fait l’éloge de IphiGéNie, une application qui résiste aux envahisseuses. Sans collecter les data, elle permet d’accéder électroniquement à toutes les cartes de l’IGN (Institut géographique national) et surtout de suivre sa route de manière précise.

Celle-ci dispose de multiples fonctionnalités à la pointe de la technologie moyennant un abonnement annuel de 15€ par an. Pour Gaspard, « cette absence de personnalisation permet de retrouver sa dignité d’individu singulier » et marque le retour de la relation contractuelle banale : le paiement contre service.

« Une tech à échelle humaine est possible. » Gaspard Koenig

Max Barel et son équipe d’ingénieurs nationaux, leaders dans leur secteur, démontrent « que l’on peut rester un artisan du code dans l’univers des GAFA ». A l’heure du pillage de nos données orchestré par une grande partie des applications, Gaspard salue le travail de ceux qui nous donnent réellement le choix, et ne nous trompent pas au prétexte de personnaliser notre expérience.

IphiGéNie constitue un vrai modèle qui doit nous inciter à exiger des « services intelligents fondés sur l’ingéniosité de l’offre et non sur la surveillance des comportements ».

Dans un entretien à retrouver dans la même édition des Echos, le français Thierry Breton, nouveau commissaire européen, explique avoir conscience de l’importance à accorder au marché de la donnée. Il estime ainsi qu’il faut responsabiliser les grandes plateformes et redonner le pouvoir aux européens en les rendant propriétaires de leurs données. Il affiche clairement son ambition de soumettre les données aux règles et valeurs européennes.

C’est le sens de ce que notre think-tank appelle de ses vœux depuis 2018.


Pour relire la chronique de Gaspard Koenig dans Les Echos « Comment cheminer sans être suivi », cliquer ICI.

Pour relire l’entretien avec Thierry Breton dans Les Echos « Pour accéder au marché européen, il faudra accepter nos règles », cliquer ICI.

Pour relire nos rapports en faveur de la propriété privée des données personnelles, cliquer ICI (rapport I « Mes data sont à moi ») et ICI (rapport II « Aux data, citoyens ! »).

S’expatrier pour cultiver son patriotisme

Dans sa chronique pour L’Opinion, Maxime Sbaihi nous explique les bienfaits de l’expatriation. Une invitation au voyage d’actualité pour les années 2020.

 

Il y a mille et une raisons de vouloir s’expatrier comme « tester ses limites, décapiter ses habitudes, affûter sa curiosité, découvrir une nouvelle culture »: pour Maxime, « céder à la tentation du voyage sans retour » est un acte courageux et révolté, à l’heure où le nationalisme et la sédentarisation se renforcent.

Aux yeux de Maxime, cette prise de recul permet de mieux évaluer les conditions de vie dans notre pays natal mais surtout de se débarrasser « du chauvinisme si répandu à l’intérieur des frontières ». Comme l’affirme l’écrivain et baroudeur Sylvain Tesson « La France est un paradis peuplé de gens qui se croient en enfer ».

« La distance permet d’aimer la France différemment. Être constamment ramené à son identité permet aussi de développer un patriotisme lavé du nationalisme. » Maxime Sbaihi

Une telle aventure facilite l’ouverture d’esprit et développe un patriotisme exigeant, dénué de nationalisme, qui nous pousse à porter un regard tout autre sur la France. Loin de fuir le territoire, aujourd’hui, les 1,8 millions de Français expatriés sont les premiers ambassadeurs de notre pays dans le monde.

Un départ et une installation à l’étranger facilités par notre passeport français, véritable « laisser-passer » qui permet de voyager dans près de 165 pays sans visas préalable et de s’installer plus facilement. Ne tardons plus, saisissons-nous de notre passeport, pour revenir plus fort !


Pour relire la chronique de Maxime Sbaihi dans L’Opinion « En 2020, expatriez-vous ! », cliquer ICI.

Retraites : la France avantage les seniors contre les actifs

Dans le Le Figaro, Maxime Sbaihi signe une tribune pour dénoncer la contestation de la réforme des retraites. Il pointe un système actuel plus favorable aux baby boomers retraités qu’aux générations suivantes.

 

Si dans l’imaginaire collectif, chacun cotise pour sa retraite, en réalité, nous en sommes bien loin. Le système de retraites français fonctionne par répartition, et prend la forme d’un transfert de richesses des générations des actifs – celles qui travaillent – vers les générations de retraités. Si celui-ci a longtemps fonctionné, les temps ont changé.

Grâce à une espérance de vie plus longue et aux évolutions démographiques, le nombre de retraités en France ne cesse d’augmenter. Cette configuration fragilise le système de retraites fondé sur l’équilibre démographique. Les actifs d’aujourd’hui en payent le prix fort. Là où le taux de cotisation ne cesse de grimper, le niveau des pensions n’est jamais discuté – principalement pour des raisons politiques, selon Maxime. Les retraités constituant un électorat de choix.

« Ce n’est pas aux côtés de vieux syndicats opportunistes que les jeunes devraient manifester mais devant les maisons de retraites. » Maxime Sbaihi

Ayant un revenu moyen plus élevé que celui des actifs, les retraités ont pourtant conscience de l’injustice de ce système et tentent de le compenser dans la sphère familiale. Une solidarité privatisée qui empêche la correction des défaillances du public et impacte la mobilité sociale.

« Voilà des décennies que la vague des baby-boomers remonte la pyramide des âges sous les yeux aussi indifférents qu’irresponsables de l’État et des syndicats gestionnaires. Pour régler l’addition toujours plus salée, ce sont les actifs qui sont systématiquement mis à contribution. » Maxime Sbaihi

Maxime dénonce un système incompatible avec l’arrivée à la retraite des baby boomers. Un régime à point permettrait de rendre le système moins opaque, plus juste et plus adapté aux aléas démographiques et économiques.


Pour lire la tribune de Maxime Sbaihi dans Le Figaro « Nos choix en matière de retraites protègent les seniors au détriment des jeunes actifs », cliquer ICI.

[LE STUDIO] Pour voir nos vidéos avec Hakim El Karoui « Retraites : la lutte des âges », cliquer ICI. ou « Retraites : la flambée des pensions », cliquer ICI.

Pour lire notre billet d’actualité du 11 décembre « Retraites : baby boomers, nous ne vous pardonnerons jamais », cliquer ICI.

Prêts à réinventer le libéralisme avec GL en 2020 ?

Face à la résurgence des idéaux collectivistes en Europe et dans le monde, Gaspard Koenig appelle le libéralisme à se réinventer, de la liberté des Modernes à la « liberté du surfer ».

 

Un siècle après, un nouveau colloque Lippmann ?

Les sirènes du socialisme se font entendre de toute part, de l’Europe à l’Amérique latine. Au milieu des anticapitalistes primaires et des ayatollahs du marché libre, la réflexion idéologique est urgente. Pour un sursaut du libéralisme, un nouveau colloque Lippmann – rassemblement d’intellectuels qui avait redonné une impulsion à cette philosophie politique à la fin des années 1930 – est nécessaire.

Aggiornamento 

Il s’agit ni plus ni moins que de réinventer le libéralisme pour notre temps, et de prendre acte des limites de certains courants politiques qui ne voient pas les bouleversements de la mondialisation, de l’industrialisation puis du numérique ainsi que de la disparition d’écosystèmes anciens.

Une mise à jour de la doctrine qui impliquerait de se débarrasser, à l’instar de Guy Sorman qui se qualifie désormais de « post-libéral », du néolibéralisme des années 1980 (tel qu’analysé par Serge Audier et Michel Foucault) ; comme nous y invite Joseph Macé-Scaron, de ne pas amalgamer ce qui est historiquement, d’abord, une philosophie politique avec un économisme impropre auquel tant la réduisent ; de combattre l’écueil du conservatisme moral et anti-libéral derrière lequel se cache aussi un collectivisme ; et de déconstruire la logique utilitariste pour renouer avec l’héritage humaniste : l’essence même du libéralisme est d’admettre que « les choix collectifs doivent respecter la diversité des préférences individuelles aussi sous-optimales soient-elles ».

Perspectives (post)-libérales et action 

Gaspard invite les libéraux à concourir à cette entreprise intellectuelle pour investir le marché des idées et propositions de politiques publiques. En ce sens, il salue les travaux et prises de positions de Glen Weyl (exploration de l’idée de « marchés radicaux »), Philippe van Parijs (dont sont inspirés nos travaux en faveur d’un revenu universel, et auquel Gaspard emprunte l’expression de la « liberté du surfer ») ou encore des libertariens de gauche (la « propriété de soi » à conquérir) et real libertarians (qui investissent la notion marxiste de « liberté réelle »).

Le libéralisme de GenerationLibre

Pour GenerationLibre, la société doit assurer à l’individu les moyens de son autonomie. C’est le fil conducteur des politiques publiques que nous développons.

« Pour ma part, j’estime que la liberté des Modernes vantée par Benjamin Constant doit céder le pas à une nouvelle dialectique, où la société assure à l’individu les moyens de son autonomie. Moyens matériels : le revenu universel. Moyens intellectuels : la pluralité éducative. Moyens digitaux :  la propriété privée des données . Moyens personnels : le compte temps universel. Moyens réglementaires : la subsidiarité. Et naturellement, moyens écologiques : pourquoi pas un compte carbone personnel ? » Gaspard Koenig


Pour relire la chronique de Gaspard Koenig dans Les Echos « Quel libéralisme pour demain ? », cliquer ICI.

 

Retraites : baby boomers, nous ne vous pardonnerons jamais !

Aux yeux de Gaspard Koenig, les jeunes qui manifestent pour le climat devraient, pour les mêmes raisons, descendre dans la rue et soutenir la retraite universelle à points : la soutenabilité et la durabilité sont en jeu.

Sur France 24, notre expert François-Xavier Oliveau salue la réforme, mais regrette la non prise en compte des nouvelles formes de travail. Dans Usbek & Rica, Gaspard défend l’idée d’un compte temps universel qui fusionnerait chômage et retraite. De son côté, Maxime Sbaihi dénonce sur RTL l’opposition non-constructive de la CGT, et s’insurge, dans un article de The Economist, contre l’irresponsabilité des baby boomers.

 

S’il ne cesse de revendiquer plus de soutenabilité pour les écosystèmes et de défendre l’égalité des droits, le mouvement Europe Ecologie Les Verts, en prenant partie contre la reforme des retraites, sous-entend que ces notions ne sont applicables qu’au domaine de l’écologie. Or le système des retraites actuel est une bombe à retardement qu’il faut traiter de manière urgente. La soutenabilité n’est pas seulement pour le climat.

Dans Les Echos, Gaspard pointe une situation qui n’est plus soutenable. Pour lui, l’existence de régimes spéciaux ne se justifie pas, et par ailleurs, les vrais prolétaires d’aujourd’hui (agriculteurs, auto entrepreneurs) sont exclus du régime actuel. Un système à point permettrait de prendre en compte les évolutions économiques et démographiques et rétablir une forme d’équité.

Comment est il possible que les écologistes progressistes défendent un système hérité de l’âge industriel et hostile à l’autonomie individuelle ?

Les jeunes sont les grands perdants du système actuel. C’est pourquoi les manifestants pour le climat devraient soutenir la reforme des retraites qui permet plus d’égalité entre les générations.

Métro fermé, taxis coincés, trottinettes hors service, c’est finalement par téléphone que Maxime Sbaihi a pu participer à l’émission On refait le monde sur RTL pour dénoncer l’opposition non-constructive des syndicats vis-à-vis de la réforme des retraites. Dans The Economist, il rappelle que ce sont les baby boomers qui profitent du système actuel.

Dans Usbek & Rica, Gaspard va plus loin, expliquant souhaiter sortir de cette solidarité intergénérationelle qui consiste à penser qu’une génération se doit d’être redevable à une autre. Pour cela, il propose de refonder notre modèle social et de créer « un compte temps universel » qui regrouperait retraite et chômage.

Les jeunes devraient crier à la CGT, comme Greta Thunberg à la tribune de l’ONU : « nous ne vous pardonnerons jamais ! »

Un système personnalisé où chacun serait libre de gérer son compte soi même, cumulant des points en cotisant au travail ou les dépensant sans attendre l’âge de la retraite. Ainsi, avec un nombre suffisant de points, il deviendrait possible de faire un break à 30 ans ou de prendre sa retraite à 75 ans. Un système qui s’adapte à chaque parcours de vie dans un monde du travail de plus en plus flexible.

Dans un édito pour Le Point, Sébastien Le Fol salue « une approche [qui] a le mérite d’être positive et qui rompt avec la vision dominante, dogmatique et crépusculaire de la retraite ».


Pour lire la chronique de Gaspard Koenig dans Les Echos « Réforme des retraites et climat : même combat », cliquer ICI.

Pour lire l’article de Usbek & Rica, « Trois scénarios alternatifs pour les retraites du futur », cliquer ICI.

Pour lire l’article de The Economist, « French workers strike to keep their lavish pensions », cliquer ICI.

Pour revoir l’émission avec François-Xavier Oliveau sur France 24 « Macron unveils pension reform, shrugs off strikes », cliquer ICI.

Pour revoir l’émission On refait le monde du 10 décembre sur RTL avec Maxime Sbaihi, cliquer ICI.

Pour lire l’édito de Sébastien Le Fol dans Le Point « Retraites : ce débat qui a pris un coup de vieux », cliquer ICI.

[LE STUDIO] Pour voir nos vidéos avec Hakim El Karoui « Retraites : la lutte des âges », cliquer ICI. ou « Retraites : la flambée des pensions », cliquer ICI.


Pour relire la chronique de Gaspard Koenig dans Les Echos « Je suis trentenaire et je veux partir à la retraite », cliquer ICI.

Pour relire notre ouvrage « Microcapitalisme », signé François-Xavier Oliveau aux PUF, cliquer ICI.

Europe : Macron à l’assaut du mur de l’immobilisme

Tandis qu’Angela Merkel s’agace qu’Emmanuel Macron secoue l’Europe et l’OTAN dans un entretien pour The Economist, Maxime Sbaihi salue la diplomatie disruptive employée et appelle l’Allemagne à ne pas rester dos au mur.

 

Il semblerait que le torchon brûle entre Emmanuel Macron et Angela Merkel. La conséquence de l’entretien du Président français à The Economist dans laquelle il déclare l’OTAN en état de mort cérébrale, et met en garde l’Europe contre son inaction.

Pour Maxime, la diplomatie offensive tricolore témoigne d’une inversion des rapports de force en Europe. La France, qui a raté plusieurs occasions de s’engager entièrement dans le jeu politique européen, a longtemps laissé son voisin d’Outre-Rhin assumer le rôle de leader qui le met pourtant si mal à l’aise.

Dès 2017, Emmanuel Macron affiche clairement ses ambitions européennes en multipliant les prises de paroles publiques. Il ne cesse de lancer des perches aux Allemands pour qu’ils l’accompagnent dans sa volonté d’avancer. Peine perdue face à une chancelière en fin de règne et qui n’a plus les coudées franches.

Sans soutenir toutes les reformes proposées par Emmanuel Macron, Maxime se félicite toutefois de la volonté de faire réagir l’Europe. Afin de soutenir un nouveau projet européen en phase avec les aspirations françaises, il invite l’Allemagne à se réveiller avant qu’il ne soit trop tard. Alors que le Royaume-Uni se retire, l’Allemagne apparaît comme le seul pays à même de lutter contre le diable français qui se loge, sans faire de détail, dans la taxation et l’harmonisation.


Pour relire la chronique de Maxime Sbaihi dans L’Opinion « France en marche, Allemagne à la traîne », cliquer ICI.

IA : vers une nouvelle taylorisation du travail ?

À l’heure de l’engouement pour l’intelligence artificielle, Gaspard Koenig nous met en garde contre les dangers de son introduction à l’aveugle dans les entreprises.

 

Pas un jour sans qu’un rapport de consultants spécialisés ne fasse l’éloge de l’IA au sein des entreprises. Définie comme bienveillante, elle affranchirait les salariés des tâches routinières pour leur permettre « d’exprimer leur personnalité profonde ».

Un avis que ne partage pas exactement Goinger Kreis, cercle de réflexion allemand réunissant divers professionnels de l’industrie, des ressources humaines ainsi que des intellectuels. Un manifeste publié par le cercle décrit les dangers « d’une possible standardisation amenée par l’IA » et met au jour une forme de paternalisme (bien intentionné).

Pour Gaspard, déléguer intégralement la prise de décision à l’IA va à l’encontre des responsabilités individuelles et dégrade fortement la valeur du travail. En s’appuyant sur les travaux de Mathew Crawford, philosophe et garagiste, il saisit l’enjeu d’un monde où l’IA centraliserait l’expertise et s’inquiète de voir émerger des « usines à processus imposant des moyennes normatives à leurs salariés comme à leurs clients et consommateurs ».

Il faudrait tourner les « Temps modernes » de l’IA, où des surdiplômés passeraient leurs journées au bureau à valider des procédures.

L’émergence d’un nouveau taylorisme risque de déstabiliser l’économie et d’entraîner les employés dans la dépression, contraints à l’exécution de simples tâches inutiles. Aux yeux de Gaspard, le progrès réside au contraire dans le pouvoir de décision des employés et dans leur capacité à défier les prévisions algorithmiques.

Gaspard souligne, en conclusion, que ce n’est pas dans l’affranchissement de toute contrainte que l’individu développe sa créativité mais, au contraire, lorsqu’il reste « aux prises avec une activité conçue dans son intégralité ». Tout repose donc sur la façon dont on utilise l’IA. Il s’agit de la soumettre à nos propres valeurs, et non l’inverse.


Pour relire la chronique de Gaspard Koenig dans Les Echos « Non à l’introduction aveugle de l’IA dans l’entreprise », cliquer ICI.

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