Smart city : la propriété des data pour rester libre

De plus en plus d’acteurs de la société civile s’interrogent sur les dérives de la « smart city ». Pour Gaspard Koenig, la propriété des données personnelles est le seul moyen de protéger sa vie privée.

 

Face au développement des smart cities, villes connectées, un collectif d’associations dénonce « une mise sous surveillance totale de l’espace urbain à des fins policières » allant jusqu’à parler de « contrôle social ». Une méfiance qui s’exprime également Outre-Atlantique, notamment à San Francisco, où des mesures ont été prises contre l’utilisation de la reconnaissance faciale par les policiers.

Gaspard comprend cette peur de la technologie et prend pour exemple quelques grandes villes chinoises, représentations de villes intelligentes poussées à leurs extrême. Aujourd’hui, les algorithmes sont capables d’organiser nos vies dans les moindres détails : l’optimisation finit par s’installer au détriment de la liberté du sujet.

La collecte et le traitement de nos data sont au cœur de la problématique. Pour Gaspard, considérer les data comme la propriété d’acteurs privées ou publics est une erreur, autant que diaboliser les avancées de la technologie. Il milite pour faire de chaque citoyen le propriétaire de ses données.

Conscient des nombreux défis qu’implique la propriété privée des data, notre think-tank trouve néanmoins dans cette révolution juridique le seul moyen d’allier efficacité et liberté.


Pour lire la chronique de Gaspard Koenig « La smart city et ses zones d’ombre », cliquer ICI.

Capital et idéologie de Piketty : la critique de Gaspard Koenig

Ce mois est marqué par la sortie du livre de Thomas Piketty, Capital et Idéologie. Après une lecture attentive, Gaspard livre ses premières impressions.

 

Dans ce nouvel opus, Thomas Piketty choisit de revenir sur le principe d’égalité et d’analyser la société à la lumière de ce qu’il nomme « l’égalité réelle ». Un point de vue qui le pousse à critiquer plusieurs systèmes, y compris le libéralisme ou les sociétés dites proprietaristes, dépeints comme inégalitaires.

Gaspard ne partage pas cette vision. Au contraire, il choisit de valoriser la liberté individuelle, le libre-arbitre, et d’explorer aujourd’hui de nouveaux confins pour la propriété : propriété privée des données personnelles, propriété de soi sur son corps. Des pistes théoriques que nous déclinons en proposition de politiques publiques avec notre think-tank.

L’ouvrage de Thomas Piketty repose sur un point de vue très idéologique et décevant, qui rend problématique la discussion. Ainsi, Gaspard rappelle que les travaux récents ou anciens de penseurs trouvent dans la propriété et le marché ce qui conduit à l’égalité : « la capacité à créer le capital (De Soto), [les] vertus émancipatrices du marché face aux puissances établies (Laurence Fontaine), la conception de la propriété comme abusus, reflet d’une personnalité singulière (Proudhon). »

Cependant, Gaspard reconnait à Thomas Piketty la nécessité de mettre en place un revenu universel, sans toutefois s’entendre sur son sens ni ses formalités de mise en oeuvre. Il pointe du doigt la vision égalitariste de Thomas Piketty qui manque, selon lui, d’humanisme, et se réclame, à l’inverse, de la vision de Thomas Paine, célèbre pour cet argumentaire : « Je me fiche de savoir si certains sont devenus très riches, du moment que personne n’est devenu pauvre en conséquence. ».


Pour lire la critique de Gaspard Koenig « Saint Thomas, apôtre de l’égalité réelle », cliquer ICI.

Pour lire notre proposition de revenu universel, cliquer ICI.

Pour lire notre proposition de patrimonialité des données personnelles, cliquer ICI.

Pour lire notre proposition de « famille par contrat », cliquer ICI.

Un prix pour nos data

Après la sortie de notre deuxième rapport sur la patrimonialité des données personnelles, « Aux data, citoyens ! », Le Figaro a publié une tribune de ses deux auteurs, experts pour notre think-tank, Pierre Bentata et Lucas Léger.

 

Le constat de nos chercheurs est simple : l’économie numérique repose en grande partie sur la publicité et permet à l’utilisateur d’utiliser les différents services numériques gratuitement. Mais c’est une fausse gratuité qui pose plusieurs problèmes.

C’est d’abord un problème pour les entreprises. Le modèle actuel renforce la « tendance monopolistique » car « plus une plateforme satisfait les utilisateurs, plus elle deviendra attractive, ce qui lui permettra de collecter davantage d’informations personnelles, qu’elle pourra utiliser pour améliorer ses algorithmes mais aussi pour mieux cibler les annonces publicitaires ». En l’absence de prix affiché pour ses données, la libre concurrence et l’innovation ne peuvent bien fonctionner : l’utilisateur ne peut pas « arbitrer entre la qualité du service rendu et son prix effectif ».

Ensuite, c’est un problème pour les internautes. Une publicité efficace est souvent une publicité ciblée : les internautes sont constamment traqués dans leurs comportements et leurs activités. « Le fait de ne jamais payer directement pour profiter des services offerts donne le sentiment que tout ce qui est numérique est gratuit ». Cette situation est néfaste pour tout le monde car c’est une source d’incompréhension entre entreprises et utilisateurs.

La solution proposée par les experts de GenerationLibre est, expliquent-ils, « d’introduire un système de prix dans l’économie numérique ». Ainsi les internautes seront libres de fournir leurs données ou non pour chaque service s’ils estiment que cela en vaut le prix.

Pour une véritable souveraineté numérique et la préservation du libre arbitre, établissons un droit de propriété des données personnelles.


Pour lire la tribune de Pierre Bentata et Lucas Léger « Et si l’on donnait aux internautes la propriété de leurs données personnelles? », cliquer ICI.

Pour lire notre rapport « Aux data, citoyens ! », cliquer ICI.

RSE : quand l’uniformité et la morale deviennent des outils marketing

Pour Gaspard Koenig, la Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) débouche sur des campagnes de publicité hypocrites, et menace de tuer l’éclectisme des acteurs économiques privés au profit d’une uniformité bien-pensante.

 

Face à la tribune de grands PDG américains prenant parti pour la RSE, Gaspard s’étonne de voir les pontes du capitalisme ajouter à l’objet même de l’entreprise une dimension morale. Sans nier à l’entreprise le droit d’endosser un rôle sociétal, il refuse d’y voir une responsabilité et s’oppose à l’émergence d’une RSE aux allures de police morale.

Cette moralité est par essence biaisée. Elle diaboliserait les petits acteurs n’ayant pas les moyens d’agir dans ces domaines, tout en permettant aux grands de s’acheter une vertu de façade, détournant le regard du grand public de leurs activités néfastes.

En confiant la RSE à l’acteur privé, les Etats avouent l’échec de leurs politiques sociétales, et laissent des acteurs non-élus redéfinir la notion de « bien ». Gaspard clôt sa chronique en plaidant contre la soumission l’entreprise aux mœurs du plus grand nombre, qui signerait la fin des excentricités individuelles permises par le caractère libre du marché.


Pour lire la chronique de Gaspard Koenig « Le RSE ou le retour de l’ordre moral », cliquer ICI.

Pour lire notre rapport sur « l’objet social de l’entreprise », « Ne laissons pas le juge moraliser l’entreprise », cliquer ICI.

Parlement : et si le hasard renforçait la démocratie ?

Dans sa chronique, Maxime Sbaihi soumet l’idée d’une allocation aléatoire des numéros de sièges à l’Assemblée nationale. Pour un peu moins de clivages partisans stériles, un peu plus de débat fécond, et beaucoup plus de consensus.

 

Usuellement réunis en meutes partisanes et s’adonnant à des surenchères théâtrales, les représentants auraient peut-être à gagner en se mélangeant dans l’hémicycle. Dans la volonté de modernisation des institutions, il s’agirait d’introduire un peu de loterie, non pas sur les parlementaires eux-mêmes, mais sur leur numéro de sièges.

En s’appuyant sur une étude de l’Université de Lausanne, Maxime démontre par les chiffres comment cette mesure pourrait faciliter l’échange d’idées et développer une culture du consensus politique qui fait cruellement défaut dans notre pays.

Dans une Ve République aux institutions déséquilibrées, le pouvoir législatif n’en sortirait que renforcé.


Pour lire la chronique de Maxime Sbaihi « Hasard et démocratie », cliquer ICI.

Les gares ont perdu leur esprit vagabond

La rénovation des gares parisiennes, contre laquelle s’élève Gaspard Koenig, menace de transformer des espaces de liberté en centres commerciaux post-modernes.

 

Tandis que le réchauffement climatique appelle certains à abandonner l’avion au profit du train, Gaspard refuse que les gares se changent en espaces commerciaux au même titre que les aéroports. Sans prendre parti pour les grands magasins ou les petits commerçants, il rappelle l’idéal d’espace public que doit incarner une gare.

La profusion de vitrines commerciales s’apparente à une atteinte à la tranquillité des voyageurs, tout comme la mise en place croissante de portiques de sécurité. Gaspard regrette cette obsession du contrôle qui, en s’immisçant dans les gares, entrave à la fois le droit à l’anonymat des voyageurs et la liberté de circulation.

Gaspard conclut sa chronique en appelant à une véritable politique de concurrence ferroviaire au service des voyageurs, seule issue à la dérive mercantile entreprise par la SNCF.


Pour lire la chronique de Gaspard Koenig « Et je n’entends plus siffler le train », cliquer ICI.

Brexit : que devient la liberté britannique ?

Le Brexit est en passe d’abîmer l’identité du Royaume-Uni, et d’attenter à sa conception si particulière de la liberté, nous explique Gaspard Koenig. Une tribune qu’il signe dans Le Figaro.

 

La liberté propre du Royaume-Uni, qu’elle soit économique, religieuse ou créative, façonne l’identité britannique. Or les partisans du Brexit, se portant en défense de cette dernière, sont pourtant en passe de la ruiner.

Cette régression tragique ne marquera pourtant pas une rupture franche rappelle Gaspard ; un « no deal » ne s’ouvrirait que sur une série de négociations ramenant à des accords plus ou moins similaires. Le seul point étant des conditions diplomatiques dégradées et un processus plus complexe.

La plus vielle démocratie parlementaire est alors atteinte dans les conventions mêmes qui la maintenaient. En avançant plusieurs exemples frappants, Gaspard met en lumière l’incohérence de ceux qui, loin de raviver l’identité britannique, choisissent un mouvement nationaliste révolutionnaire à la Viktor Orban.

Le Royaume-Uni, en avançant vers le Brexit, devient paradoxalement un pays européen comme les autres.


Pour lire la tribune de Gaspard Koenig « Le Brexit, loin de préserver l’identité du Royaume-Uni, est en passe de la ruiner », cliquer ICI.

Pour lire notre recueil « Europa, dépasser le nationalisme », cliquer ICI.

De la Chine au Royaume-Uni, la liberté menacée

Dans sa chronique de rentrée pour Les Echos, Gaspard Koenig fait un rapide état des lieux des tendances actuelles de la mondialisation.  

 

Aux quatre coins du globe, les idées libérales sont remises en cause aujourd’hui. Gaspard alerte ainsi sur le musellement des intellectuels et économistes en Chine, une dictature qui se durcit, et sur le péril de la démocratie au Royaume-Uni qui s’enlise dans la procédure du Brexit, au bord d’une crise institutionnelle.

Tout semble fonctionner à l’envers et la mondialisation nous fait redéfinir, pour le pire, nos conceptions de tyrannie et de démocratie.

Une incitation à redoubler le combat dans une mondialisation désormais hargneuse.


Pour lire la chronique de Gaspard Koenig « La mondialisation hargneuse », cliquer ICI.

Pour revoir les analyses de Maxime Sbaihi sur le Brexit dans « On refait le monde » (RTL), le mercredi 4 septembre, cliquer ICI.

Cannabis : une France trop léthargique

Dans sa chronique pour L’Opinion, Maxime Sbaihi montre pourquoi la légalisation du cannabis en France est urgente pour son usage thérapeutique et de bon sens pour son usage récréatif.

 

La France, où le cannabis est pourtant illégal, est l’un des plus gros consommateurs de cannabis en Europe. Cette substance est néanmoins particulièrement nocive pour les plus jeunes. Légaliser le cannabis permettrait une meilleure régulation sur un marché légal. C’est ce qu’indique une récente étude de la Montana State University citée par Maxime : « il est plus difficile pour les adolescents d’obtenir de la marijuana quand les dealers de drogue sont remplacés par des dispensaires demandant un justificatif d’âge ». Une plus faible probabilité constatée par l’étude dans les Etats américains qui ont légalisé.

Aujourd’hui, avec la répression, « les personnes les plus à risques de l’usage de cannabis sont les plus exposées, alors que celles qui pourraient bénéficier de ses vertus thérapeutiques n’y ont pas accès », se désole Maxime.  Mais la France retrouve timidement le chemin du bon sens : elle vient d’autoriser l’expérimentation du cannabis thérapeutique sur 24 mois.


Pour lire la chronique de Maxime Sbaihi « Cannabis : une léthargie française » cliquer ICI.

Pour lire notre rapport « Pourquoi et comment légaliser le cannabis », cliquer ICI.

La propriété privée des données est un enjeu européen

Dans une tribune pour Capital, Maxime Sbaihi estime que l’Europe doit inventer un modèle de régulation numérique. Elle doit réussir à rendre le pouvoir et le contrôle des données privées aux individus.

 

Pour Maxime, le rôle de l’Europe est de gérer les problèmes que les Etats-nations ne sont pas en mesure de régler seuls. Or, avec l’essor du numérique, la liste des défis qui dépassent l’échelle nationale ne fait que grandir.

Aucun État seul ne pourrait faire changer les pratiques d’un géant comme Google tandis qu’un marché de 500 millions de consommateurs, comme l’Europe, lui le peut. La souveraineté d’un pays se mesure désormais en taille de marché, donc en internautes. C’est en effet son marché unique qui rend l’Europe incontournable. 

De ce fait, Maxime souligne les bienfaits du RGPD mais souhaite pousser la logique encore plus loin avec la propriété privée des données personnelles. Entre le Big Brother chinois et le modèle américain, l’Europe doit inventer une régulation numérique préservant l’individu et ses libertés. 


Pour lire la tribune de Maxime Sbaihi « L’Europe doit inventer un modèle de régulation numérique » cliquer ICI.

Pour lire notre rapport « Mes data sont à moi » cliquer ICI.

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