Le renversement de l’intolérance

« Il ne faut pas céder à la rhétorique de la victimisation ». Les philosophes libéraux, de Mill à Tocqueville et au-delà, ont été des fers de lance des luttes contre la discrimination et l’intolérance. Ces combats se sont toujours attachés à rendre l’individu indépendant de ses identités tribales. Aujourd’hui cependant, elles sont de retour. Gaspard Koenig tire l’alarme face à ce danger pour notre débat public et notre démocratie.

Des groupes de minorités adoptent en effet les comportements discriminants d’hier pour mieux s’opposer à tous ceux qui ne font pas partie de leur clan. Safe spaces, slogans anti-hétéros à la Marche des Fiertés et « killallwhitemen » sont autant de têtes de l’hydre pernicieuse des nouveaux intolérants. Car c’est bien de cela dont il s’agit : un esprit revanchard produisant des droits à discriminer « proportionnels à nos propres souffrances historiques ». Cette loi du talion moderne dresse les communautés les unes contre les autres dans une guerre « où il faudra prouver son quartier de sang, de couleur ou ses nuances de non-binarisation ».

Fort heureusement, comme Génération Libre l’a exposé dans son rapport « Pour rétablir la liberté d’expression » (lire ici), des solutions pour défaire ces nouvelles formes de tribalisme existent. A la suite de Gilles Deleuze, le président de Génération Libre propose un chemin pour sortir de cette pente glissante. « Combattre, chez nous, comme chez les autres, la tentation du devenir-majoritaire », c’est à dire de ce renversement de l’intolérance qui étend son emprise sur la vie publique.


Les Echos, le 11 juillet 2018, par Gaspard Koenig, Président de GenerationLibre.

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Cannabis thérapeutique : autoriser et réguler, vite !

Le président de notre think-tank et le professeur Amine Benyamina, co-auteur de notre rapport « Pourquoi et comment légaliser le cannabis« , sont co-signataires d’un tribune au Parisien – Aujourd’hui en France. Aux côtés de diverses personnalités, ils demandent à la ministre de la santé d’aller plus vite vers l’autorisation de la production de cannabis médical.

 


Le Parisien, le 8 juillet 2018

Pour lire la tribune : « Cannabis thérapeutique, allons plus vite madame la ministre! », cliquer Ici 

Vivement le commissaire aux comptes facultatif

Le président de notre think-tank a récemment découvert le monde des commissaires aux comptes organisé comme profession réglementée et qui prospère sur l’obligation légale pour chaque entreprise d’y recourir afin de valider sa comptabilité. Ce paternalisme d’Etat disqualifie l’entreprise comme « propriété de ceux qui détiennent son capital ». Fort heureusement, la loi Pacte prévoit de libéraliser cette rente. Explications. 

Au delà des tarifs parfois exorbitants imposés aux entreprises, G.Koenig dénonce une obligation liberticide supplémentaire, comparable à l’obligation de porter la ceinture de sécurité.  Lorsque cette dernière a été établie, « L’Etat se reconnaissait explicitement le devoir de protéger l’individu contre lui-même » assène-t-il.

Toutefois, le président de GenerationLibre précise : « Dénoncer l’obligation de recourir à des CACs ne revient pas à nier leurs vertus, bien au contraire ». Le commissaire aura d’autant plus de légitimité et de valeur qu’il sera librement choisi, plutôt qu’imposé par la loi. Dans cet esprit, la projet de loi Pacte – quoique critiquable à certains égards- propose de supprimer l’obligation de contrôle pour les entreprises réalisant un chiffre d’affaires inférieur à 8 millions d’euros. « Heureuse initiative » se réjouit Gaspard Koenig. Cette libéralisation de la profession conduira probablement à des innovations et améliorations des prestations, comme ce fut le cas outre-Manche. Le spectre tocquevillien du « despotisme démocratique » battrait-il en retraite ? « A quand la ceinture de sécurité facultative ? », s’interroge maintenant le philosophe.


Les Echos, le 4  juillet 2018, par Gaspard Koenig, Président de GenerationLibre.

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Territoires et fiscalité : où est le Pacte girondin ?

Dans le cadre de l’examen de la réforme constitutionnelle à l’Assemblée nationale, une résolution a été déposée par Charles de Courson et une trentaine de députés afin de proposer un ratio d’autonomie fiscale pour les collectivités territoriales. Une résolution soutenue par les associations du bloc communal mais rejetée par le gouvernement et sa majorité. Pour Delphine Granier, loin du « Pacte girondin » proposé par Emmanuel Macron, la centralisation de la fiscalité est en marche.

Pourtant, « responsabiliser les élus et leurs administrés est le meilleur moyen d’améliorer la gestion des collectivités et de vivifier l’exercice de la démocratie locale » explique la directrice adjointe de notre think-tank mobilisé sur la question.

En novembre 2017, GénérationLibre a en effet publié une note intitulée « Fiscalité locale : oser le Pacte girondin » qui appelle à davantage d’autonomie fiscale pour les collectivités territoriales et s’articule autour de deux propositions cardinales : assurer une liberté totale des collectivités sur la fixation des taux et supprimer les dotations de l’Etat pour celles-ci. Une réforme qui pourrait être limitée au bloc communal dans un premier temps.


Challenges, le 30 juin 2018, par Delphine Granier, directrice adjointe de GenerationLibre.

Pour lire la tribune : Réforme constitutionnelle: le jeu de dupes du gouvernement sur l’autonomie fiscale des collectivités, cliquer Ici 

Choisissons nos patronymes !

Surprise ! Le Président de GenerationLibre a tout récemment découvert que sa municipalité avait décidé de le débaptiser, souhaitant lui donner le nom de son père. De ce tracas administratif personnel, il en tire quelques enseignements généraux sur la bureaucratie et le droit français. Libre propos de Gaspard Koenig  

Face à cet affront des services de l’état civil, G.Koenig ne se résigne pas et compte bien invalider cette décision unilatérale pour pouvoir récupérer son patronyme originel. Donner le nom de famille de sa mère constituait pour cette dernière une manière de combattre la domination masculine. Le mariage de ses parents, bien plus tard, a progressivement conduit au déclenchement de cette injonction récente à endosser le nom de famille de son père.

A partir de ce « conte ordinaire de la tyrannie administrative », l’auteur inscrit cette « navrante anecdote » dans une perspective plus générale. Il fustige ainsi un « degré d’autoritarisme bureaucratique insoutenable » qui fait de nos vies « de longs parcours d’obstacles administratifs », surtout pour ceux qui s’éloignent de près ou de loin de la norme du « Français de souche marié en CDI ».

Concernant la filiation, le Président de GenerationLibre veut substituer « une conception purement conventionnelle » au « régime fondé sur l’ordre biologique », comme le plaide le dernier ouvrage de notre collection GenerationLibre aux éditions PUF, « La Famille par contrat » signé Daniel Borrillo.

« Si nous définissons nous-mêmes notre identité, pourquoi ne pas devenir maître de notre nom ? », s’interroge Gaspard Koenig.


Les Echos, le 27  juin 2018, par Gaspard Koenig, Président de GenerationLibre.

Pour lire la tribune Je ne veux pas que l’administration décide de mon nom, cliquer ICI.

Quand les libéraux contestent la propriété

Consacré par la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789, le droit de propriété fait toujours débat aujourd’hui. Entendre le discours socialiste qui appelle à subordonner ce droit au bien commun est plutôt attendu. Voir certains libéraux parmi les plus radicaux le remettre en question l’est beaucoup moins. Libre propos de Gaspard Koenig.

 

Dans l’essai intitulé « Radical Markets », Eric Posner et Glen Weyl proposent de refonder l’ordre néolibéral en crise. Partant du postulat selon lequel la propriété serait un monopole illégitime, ils proposent de le briser pour que les marchés gagnent en efficacité et en fluidité. 

Dans ce système, « chaque citoyen fixerait de lui-même la valeur de ses possessions », explique Gaspard Koenig. Si un acquéreur répond favorablement au prix demandé, le propriétaire en sera automatiquement dépossédé. Le cas échéant, ce dernier devrait s’acquitter d’une taxe annuelle de 7 % sur le capital pour conserver son bien.

Ce modèle s’avère ainsi généralisable à l’ensemble des secteurs, que ce soit sur le plan politique avec la défense d’une procédure de « quadratic voting » ou encore s’agissant de l’économie numérique avec l’appel à la constitution de syndicats de travailleurs produisant de la donnée, travailleux « que nous sommes tous » comme le constate le président de GenerationLibre. 

A ce projet utilitariste, Gaspard Koenig souhaiter réhabiliter la propriété « comme expression d’un pouvoir de création de soi sur soi ». « La bataille autour de notre bon vieux droit de propriété ne fait que commencer » s’enthousiasme G.K.


Les Echos, le 20  juin 2018, par Gaspard Koenig, Président de GenerationLibre.

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Le bien commun n’est pas l’intérêt général

A l’initiative du Président de GenerationLibre, une quinzaine d’intellectuels dont Luc Ferry et Michel Onfray se sont réunis autour d’une tribune au « Monde » en réaction à une tribune précédente publiée la semaine dernière dans le même journal, proposant de conditionner la propriété et la liberté d’entreprendre au respect du bien commun.

Tous dénoncent dans les colonnes du quotidien cette « violente attaque contre notre Déclaration de 1789 » qui correspond à une «vision holistique de la société » poussant à homogénéiser les différents modes de vie individuels. Cet élargissement de la notion d’intérêt général au profit de la notion floue de « bien commun » serait propice à de multiples instrumentalisations politiques.

Ce basculement signerait vraisemblablement le « retour d’une forme de censure morale »,  s’inquiètent les signataires de cette tribune.


Le Monde, le 15 juin 2018, par Collectif.

Pour lire la tribune « On commence par le « bien commun » et on finit par le Comité de Salut Public », cliquer ICI.

Française des jeux : cassons vite ce monopole d’État !

Pour le magazine Challenges, Delphine Granier réagit au plan de privatisation de la Française des Jeux prévue dans la loi PACTE. Monopole d’Etat quasi absolu, la FDJ a toujours représenté « une manne financière stable et juteuse pour l’Etat », souligne la directrice adjointe de GenerationLibre. Cette poule aux oeufs d’or serait-elle en train de vivre ses dernières heures ? Rien n’est moins sûr… Décryptage. 

Cheval de bataille des religieux, interdit de la Révolution, les jeux d’argent ont toujours été sous le feu des critiques et des contestations en dépit du mouvement historique de sécularisation. Toutefois, la puissance publique a toujours joué un double jeu. Depuis ses origines sous François Ier,  « tout en vilipendant d’un côté l’immoralité du jeu, l’Etat a toujours chercher à en tirer partie » explique Delphine Granier.

Si le retrait de l’Etat dans les parts de la FDJ semble constituer une véritable rupture historique, la réforme annoncée reste en demi-teinte. Le Léviathan conservera une portion significative du capital ainsi que les taxes versés au monopole. C’est « une privatisation toujours en faveur de l’Etat » déplore la chroniqueuse. 

Pourtant, loin d’être un rempart au blanchiment d’argent, ce monopole d’Etat entrave l’émergence de systèmes bien plus éthiques et la diversification des offres proposées. L’épargne-loterie pour inciter les ménages à faible revenu à épargner, les jeux « solidaires » pour financer une cause qui nous tient à coeur … les alternatives ne manquent pas. « Liberté de jouer et responsabilité pourraient être conciliées et vice et vertu viendraient s’équilibrer » conclut Delphine Granier. 


Challenges, le 15 juin 2018, par Delphine Granier, Directrice adjointe de GenerationLibre.

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Le G7 meilleur ennemi du multilatéralisme

 

Après le retrait des Etats-Unis de la signature du communiqué final du G7, la survie de ce sommet international semble plus que compromise. Son obsolescence et son inertie auront tôt ou tard raison de cette institutionLibre propos de Gaspard Koenig.

 

Ebranlé par le départ de facto de son membre fondateur que sont les Etats-Unis, le club du G7 semble aujourd’hui moribond.« Il est temps que le G7 accepte de disparaître » explique le Président de GenerationLibre. Au regard des nouveaux rapports de force mondiaux et de la multipolarité croissante sur la scène internationale, la structure du G7 est aujourd’hui en incapacité de garantir une coopération internationale multilatérale. La surreprésentation des pays européens confirme cette obsolescence avec cinq chefs d’Etat européens sur huit.  

Ainsi, « l’ordre international est à réinventer », constate Gaspard Koenig. Il propose une véritable rupture avec ce qu’il appelle « la hiérarchie néocoloniale des pays » pour enfin ouvrir le chapitre d’une coopération internationale pas seulement multilatéral mais aussi multipolaire, intégrant des puissances extra-occidentales. 

Attaché au cosmopolitisme kantien et au libre-échange, l’auteur y voit une opportunité d’«imaginer des propositions de gouvernance alternatives »

La France présidera le G7 l’année prochaine. Fera-t-elle un premier pas en ce sens ?


Les Echos, le 13 juin 2018, par Gaspard Koenig, Président de GenerationLibre.

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#Italie : derrière la victoire populiste…

 

Fruit d’une alliance pour le moins inattendue entre La Ligue et le Mouvement 5 Etoiles, le gouvernement italien vient de prendre ses fonctions. Très rapidement étiqueté comme « populiste », il ne serait toutefois pas inutile de se pencher sur certaines mesures défendues par cette coalition. Libre propos de Gaspard Koenig.

 

« Populiste », « extrémiste »,  « démagogue » … A peine le gouvernement eut été constitué, que ces mots-valises fusaient au sein du débat public français. Sachons séparer le bon grain de l’ivraie ! nous rappelle Gaspard Koenig. Malgré leurs discours nationalistes et xénophobes, certaines propositions de leur programme économique et social sont à retenir. Le M5S plaide, par exemple, pour un revenu de citoyenneté. Vient s’y ajouter la flat tax défendue, de l’autre côté, par la Ligue.   

« Cela permettrait de construire un système sociofiscal simplissisme, compréhensible par tous, budgétairement équilibré, dépourvu d’effets de seuils et affranchi de la bureaucratie », précise l’auteur. Un revenu de base sous forme de crédit d’impôt.

Une modélisation qui se rapproche du LIBER que défend GenerationLibre depuis plusieurs années.


Les Echos, le 6 juin 2018, par Gaspard Koenig, Président de GenerationLibre.

Pour lire la tribune Rien ne sert de mépriser les populistes, cliquer ICI.

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