[Lu ailleurs] : « La Liberté n’est jamais acquise » – Dominique Reynié

Quelques jours avant l’opération militaire russe en Ukraine, Dominique Reynié livre à l’occasion de la 31ème Journée du Livre Politique son analyse d’un tournant historique que les défenseurs de la Liberté ne doivent pas manquer.

 

Pour Dominique Reynié, nous assistons au retournement de l’Histoire : la Liberté qui semblait acquise au monde occidental apparaît désormais compromise. De par la crise en Ukraine bien sûr, mais tout autant par Xi Jinping que par Poutine ou par un Islamisme en guerre ouverte contre nos sociétés. Les nouveaux ennemis de la Liberté ne se cachent plus et beaucoup ne rejettent plus l’économie capitaliste et la globalisation mais au contraire en usent pour nous affaiblir.

« L’idée que la liberté nous est donnée pour toujours résulte de l’habitude que nous avons prise d’en jouir. Cette idée est une illusion propre aux sociétés jouissant de la liberté. »

Ce regain autoritaire s’accompagne en parallèle d’un affaiblissement de nos Institutions et de notre attachement au libéralisme et à la démocratie. L’autoritarisme est à nos portes, mais aussi au sein-même des sociétés libérales : outre-passement de plus en plus fréquent de l’État de droit, arrivée des plateformes numériques au poids considérable dans la fabrique de l’opinion, volonté de subordonner la liberté à des impératifs climatiques ; jusqu’à l’Université, hier lieu de savoir, aujourd’hui creuset de minorités identitaires.

Qui est encore présent pour défendre la liberté de la presse, la liberté d’aimer, de choisir qui l’on est et son parcours de vie, la liberté de choisir ses valeurs, d’exprimer ses opinions ? Cette Liberté intégrale, qui cherche encore à la propager, à la renouveler ?

« Les tyrans sont pressés d’en finir avec la liberté car elle menace de se propager chez eux, comme l’une des conséquences de leur enrichissement par la globalisation, et dans l’avènement de classes moyennes éduquées, bientôt en quête d’émancipation. »

Au fond, ce qui se joue en Ukraine nous rappelle que la Liberté n’est jamais définitivement acquise, qu’elle s’entretient, qu’elle s’apprend et se défend. Une nouvelle fois, ce sont les individus qui risquent d’être les grands perdants de la tempête qui vient.


Pour retrouver la transcription du discours de Dominique Reynié à l’occasion de la 31ème Journée du Livre Politique, cliquer ICI.

 

Publié le 25/02/2022.

Quel modèle agricole libéral ?

Alors que s’ouvre le Salon international de l’agriculture (SIA) ce samedi 26 février, le candidat Gaspard Koenig dévoile dans Réussir son rapport à la nature et ses propositions pour le monde agricole. Au programme, notamment, plusieurs idées phares développées par notre think tank : décentralisation normative, revenu universel et légalisation du cannabis.

 

Au cœur du programme de Gaspard se trouve la volonté de libérer la vie des agriculteurs, dont l’activité quotidienne est rythmée par la bureaucratie et les multiples normes aux acronymes indigestes un véritable fardeau. Pour lui, il est nécessaire de s’attaquer à la part du travail administratif qui sape la vie des agriculteurs et qui suscite des situations tragiques d’abandon d’activité.

« L’Europe c’est le bon cadre pour définir les normes. Mais la France est régulièrement condamnée pour son refus d’apurement des aides PAC. Elle a peur de la sanction et c’est, il me semble, un frein à la simplification. »

Si l’Union européenne prend une place importante dans la vie des agriculteurs français, tant du point de vue des normes que des subventions publiques (politique agricole commune), Gaspard estime que c’est au niveau national qu’il faut agir. Il explique que la concentration de normes nuit au développement d’exploitations à taille humaines, qui sont en phase avec les modes d’élevage non-intensifs. Il évoque par ailleurs le besoin de changer les modes de consommation, en particulier la viande qu’il est bon de réduire (sans l’imposer), son projet pour le bien être animal, et son souhait de légaliser le CBD et le chanvre, la consommation et aussi la production.

« [Ce revenu universel] serait calculé sur la base du revenu pour les agriculteurs. Un agriculteur qui toucherait 300 euros par mois de revenu, récupérerait automatiquement 400 euros sans rien avoir à demander. »

En guise de filet de sécurité pour les agriculteurs en cas de mauvaise année, Gaspard Koenig reprend notre version du revenu universel. Combat d’une vie pour notre expert Marc de Basquiat qui a fait l’objet de deux rapports de GenerationLibre, cette allocation de 500 euros bénéficierait à ceux qui gagnent jusqu’à 2000 euros, reprenant le modèle d’impôt négatif de Milton Friedman. Financé par un impôt proportionnel, il donnerait plus de visibilité à tous et permettrait de simplifier grandement le système socio-fiscal.


Pour lire « Gaspard Koenig propose de tailler dans les normes qui pèsent sur l’agriculture », cliquer ICI.

Pour lire notre article « Comprendre le « socle citoyen » – Un revenu universel pour 2021 », cliquer ICI.

Pour lire notre rapport « LIBER : une proposition réaliste », cliquer ICI.

Pour lire notre rapport « Cannabis : Pourquoi et comment légaliser », cliquer ICI.

 

Publié le 23/02/2022.

Le revenu universel en quête de parrainage

Interrogé par Ouest-France, notre expert Marc de Basquiat appelle dans une pleine page les candidats à l’élection présidentielle à adopter l’idée d’un revenu universel.

 

Le revenu universel n’est plus tout jeune : pensé par Thomas Paine au XVIIIe siècle, l’idée a été reprise tour à tour par des chercheurs et des politiques sans avoir réussi à s’imposer jusque là en France. La faute à une forte opposition culturelle, décryptée par Marc de Basquiat : certains supposent que le revenu universel créera des « fainéants » – fait contesté par les expérimentations réalisées ; d’autres s’inquiètent du coût d’une telle mesure – alors que Marc de Basquiat et GenerationLibre proposent un modèle qui ne coûterait pas plus cher que le système actuel ; pour d’autres encore, le salaire est le résultat d’un travail – mais ils négligent le fait que de nombreux emplois ne sont aujourd’hui par rémunérés – bénévolat, tâches domestiques … – et que 40% des revenus ne sont pas issus du travail.

« Le grand avantage du revenu universel concerne tout le monde : il supprime les effets de seuil des systèmes actuels qui agissent comme autant de freins. »

Pourtant, porté par GenerationLibre et Marc de Basquiat depuis 2014, le revenu universel apparaît de plus en plus en France comme une évidence. Benoît Hamon a par exemple défendu l’idée, lors de la campagne présidentielle de 2017,  avec des divergences vis-à-vis de notre modèle sur le montant et le mécanisme de financement. Grâce à nos efforts, en 2020, l’Assemblée nationale a voté majoritairement une résolution demandant le lancement d’un débat approfondi tandis qu’en parallèle l’idée d’une expérimentation régionale en Corse avance. Par ailleurs, de plus en plus de personnalités de la société civile se mobilisent en faveur de cette mesure comme dernièrement l’entrepreneure Aurélie Drouvin dans Le Progrès (1) qui appelle à un revenu universel en tous points pareil au nôtre. Ce qui se traduit dans le dernier baromètre Solutions Solidaires de l’Ifop (2022) interrogeant les Français sur les mesures de protection à adopter qui adoube le revenu universel. Autant de signaux encourageants !

« Après des années de travail et de consultation, il ne manque plus qu’une décision gouvernementale pour lancer une expérimentation du revenu universel en Corse. »

Il faut dire que le modèle proposé par notre expert et économiste Marc de Basquiat est techniquement bien rôdé : pensé comme un impôt négatif de 500 euros associé à une flat taxe de 30% sur tous les revenus, le revenu universel permettrait – presque à coût constant – de simplifier considérablement les procédures, de supprimer les effets de seuil, d’offrir une protection à tous les exclus du RSA et en particulier les jeunes et de supprimer le mille-feuille d’aides conditionnelles actuelles tout en conservant les aides spécifiques – aide au logement, aide handicap etc.

Avec son association, l’AIRE, Marc continue à expliquer et à diffuser notre modèle de revenu universel. L’association vient notamment de lancer une pétition de soutien, et en plus d’un simulateur, de mettre en ligne trois vidéos courtes et pédagogiques  – à retrouver sur le site de l’AIRE (2).

Pour GenerationLibre, cette réforme est d’autant plus importante que la dernière étude de la Drees affiche l’impressionnant taux de 34% de non-recours au RSA, dont 20% de non-recours pérenne (3). Un chiffre qui n’a que très peu évolué depuis notre premier rapport en 2014.

Reste désormais à convaincre les candidats à l’élection présidentielle : si le revenu universel fait déjà parti du programme de Gaspard Koenig, d’autres candidats lui préfèrent un revenu jeune, ou un revenu non universel – conditionné aux revenus. Pour l’instant.


Pour lire notre article « Comprendre le « socle citoyen » – Un revenu universel pour 2021 », cliquer ICI.

Pour lire notre rapport « LIBER : une proposition réaliste », cliquer ICI.

Pour lire notre rapport « LIBER : un revenu de liberté pour tous », cliquer ICI.

(1) Pour retrouver l’article du Progrès « Faut-il mettre en place un revenu jeune », cliquer ICI.

(2) Pour accéder aux explications de l’AIRE, Association pour l’Instauration d’un Revenu d’Existence, cliquer ICI.

(3) Pour retrouver les derniers articles de La Croix et des Échos sur l’étude de la Drees, cliquer ICI et ICI.

 

Publié le 9/02/2022.

Libérer l’école – Monique Canto-Sperber

Dans l’Opinion, Monique Canto-Sperber critique le centralisme séculaire de l’Éducation nationale. Dans la dernière ligne droite d’un rapport substantiel qu’elle va publier avec GenerationLibre sur la question, la philosophe prône davantage d’autonomie pour les écoles.

 

Monique Canto-Sperber revient sur les principes de l’école républicaine (obligatoire, laïque et gratuite) et explique sa mission première d’émanciper les jeunes générations sur une promesse d’égalité. Seulement, les derniers classements internationaux, PISA en tête, montrent que les résultats des élèves français en mathématiques et en lecture ne cessent de baisser.

« L’initiative pédagogique, l’expérimentation ou l’autonomie dans les méthodes et les moyens d’enseignement sont considérées comme autant de risques de fragmentation scolaire. »

Monique Canto-Sperber se réfère à Thomas Hobbes, pour lequel une société n’est libre que lorsque l’État agit efficacement dans son domaine et n’en déborde pas. Au cours de son histoire, l’État français a contrevenu à cette règle tacite à plusieurs reprises, d’abord avec l’Université impériale fondée par Napoléon en 1806, « corps regroupant tous les niveaux, de l’école primaire à l’université, et unique pour tout le pays », puis dans les années 1970 avec une phase de bureaucratisation pourtant en décalage avec la volonté des professeurs d’université.

« L’égalité n’est pas toujours produite par un traitement uniforme, la prise en compte des particularités ou la diversité dans les moyens permettent l’efficacité, première condition de l’égalité. »

Pour Monique Canto-Sperber, la puissance publique doit séparer l’objectif national de la stratégie à mettre en œuvre s’agissant de la formation des jeunes. Elle explique que l’égalité ne passe pas par l’uniformisation des méthodes et moyens d’enseignement mais par plus de liberté pour les directeurs d’école et enseignants. Tout cela dans le but d’assurer une plus grande efficacité par une meilleure prise en compte des particularismes.

Après l’autonomie des universités publiques en septembre 2021, GenerationLibre travaille avec Monique Canto-Sperber sur un rapport substantiel en faveur de l’autonomie des écoles primaires, à paraître avant le printemps 2022.


Pour lire la chronique, cliquer ICI.

Pour parcourir notre rapport « Libérer l’université », cliquer ICI.

Pour parcourir notre note « Révolutionner les frais d’inscription », cliquer ICI.

 

Publié le 03/02/2022.

Faire circuler l’héritage

Le débat sur la taxation de l’héritage s’invite dans la campagne présidentielle. Notre expert Marc de Basquiat propose d’en transférer la totalité sur la taxe foncière. De son côté, Gaspard Koenig reprend notre idée de supprimer la réserve héréditaire pour faire circuler davantage le capital.

 

Du triplement de l’ISF pour le candidat du PCF à la suppression des droits de succession pour 95% des Français pour la candidate LR, les propositions concernant l’héritage restent convenues.

« Supprimer totalement la fiscalité sur les successions et les transactions immobilières, en les remplaçant par une taxe foncière rénovée et efficace serait un programme de centre-droit ambitieux et clivant. » Marc de Basquiat

Dans un article pour Atlantico, Marc de Basquiat se désole des propositions de la candidate LR et prône un transfert intégral sur une taxe foncière rénovée « au taux unique 0,5 % ou 0,6 % par an ». Cette proposition rappelle la logique formulée par notre expert François-Xavier Oliveau dans le rapport « Le logement pour tous » qui estime efficace d’accroître la pression sur le foncier tout en supprimant la taxe d’habitation, la taxe sur les loyers et les droits de mutation. La recette de la nouvelle taxe foncière proposée par Marc de Basquiat estimée à plusieurs dizaines de milliards compense la suppression totale de la fiscalité sur les successions et les transactions immobilières qu’il considère nocive pour le dynamisme économique de notre pays.

« Il faut commencer par supprimer la réserve héréditaire. Cela permettrait de léguer tout ou partie de son patrimoine aux personnes de son choix, sans nécessairement prendre en considération le lien biologique. » Gaspard Koenig

Contrairement à la plupart des pays anglo-saxons, la France va jusqu’à obliger ses citoyens défunts à donner une part de leur patrimoine à leurs enfants : au minimum la moitié dans le cas d’un enfant, deux tiers pour deux enfants et trois quarts pour trois enfants ou plus. Cette réserve héréditaire, défendue par Mirabeau à l’Assemblée quelques jours avant sa mort, favorise à nos yeux la reproduction sociale et freine la culture philanthropique. Reprenant la proposition de GenerationLibre issue d’une note publiée au mois de mars 2019, le candidat à la présidentielle Gaspard Koenig défend la suppression de la réserve héréditaire. L’âge moyen à l’héritage en France étant aux alentours de 50 ans, il propose de favoriser la donation au cours de la vie via un bonus-malus en fonction de l’âge du donataire. En parallèle, il suggère de taxer exclusivement le récipiendaire à hauteur de 10 % seulement au-delà de 500 000 euros reçus tout au long de sa vie.

« Par sa vocation de conservation de la fortune dans la famille, la réserve héréditaire est une manière de favoriser l’endogamie et de perpétuer les inégalités de patrimoine. » GenerationLibre

Co-écrit par nos experts Maxime Sbaihi et Benoît Morel, la note « Supprimer la réserve héréditaire » propose, comme son nom l’indique, une révolution du droit pour favoriser la libre disposition de son patrimoine pour chaque individu. L’enjeu ? Permettre d’un côté de sortir de cette société d’héritiers et de rentiers et de l’autre de libérer la culture philanthropique. Comme GenerationLibre, Gaspard Koenig considère que « la liberté qu’offre cette réforme entraînera une redistribution spontanée que la contrainte n’obtiendra jamais ».


Pour parcourir notre note « Supprimer la réserve héréditaire », cliquer ICI.

Pour parcourir notre rapport « Le logement pour tous », cliquer ICI.

Pour lire la tribune de Gaspard Koenig dans Le Figaro, cliquer ICI.

Pour lire l’article de Marc de Basquiat dans Atlantico, cliquer ICI.

 

Publié le 02/02/2022.

Tribune – Le passe vaccinal en question

Dans le prolongement de sa note d’analyse sur la proportionnalité du passe sanitaire, GenerationLibre publie dans Le Figaro une tribune pour dénoncer l’instauration du passe vaccinal et appeler à l’ouverture d’un débat démocratique sur l’obligation vaccinale. Un texte signé entre autres par les parlementaires Loïc Hervé (sénateur centriste) et Aurelien Taché (député EELV).

 

Nos experts reprochent au Gouvernement de s’enfermer dans un « quoi qu’il en coûte sanitaire » : les mesures qu’il met en place ne sont pas pensées pour être proportionnelles au risque ; elles se substituent à d’autres elles-mêmes non évaluées – comme le rappelle la CNIL ; elles banalisent un outrepassement de plus en plus fréquent des libertés fondamentales au profit d’enjeux sécuritaires. Croire dans la démocratie et dans l’État de droit, n’est-ce pas justement y croire même dans l’orage, respecter ses principes même dans la crise ?

« La transformation du passe sanitaire en passe vaccinal s’inscrit dans la droite lignée de la direction prise par l’exécutif depuis le début de la pandémie, celle d’un « quoi qu’il en coûte sanitaire ». »

Le passe, qu’il soit sanitaire ou vaccinal engendre une forme de carcérisation de l’espace public. Les citoyens sont discriminés selon leur statut médical, à la vue de tous, alors même que la loi n’impose pas la vaccination. Il s’agit là d’une régression historique vers une forme de « biopouvoir » tel que théorisé par Foucault.

« Il ne s’agit plus de protéger qui que ce soit de la contamination au SARS-CoV-2 mais bien d’exclure de la vie sociale et de l’espace public ceux qui résistent encore à la vaccination. »

Notre tribune, co-signée par des parlementaires, juristes, médecins et politistes appelle à l’ouverture d’un débat démocratique et parlementaire sur l’obligation vaccinale. Si la situation sanitaire l’exige et sur la base d’éléments scientifiques et politiques examinés par le Parlement lui-même, il faut assumer formellement cette obligation dans la loi. La transparence et l’État de droit doivent toujours prévaloir sur l’ostracisme et la vindicte publique.

Signataires : Marie-Caroline Arreto (directrice du Master Affaires publiques, Institut catholique de Paris – Faculté de sciences sociales et économiques), Yves Bourdillon (journaliste et écrivain), Kevin Brookes (docteur en science politique), Vincent Delhomme (doctorant en droit), Victor Fouquet (doctorant en droit), Nicolas Gardères (docteur en droit), Loïc Hervé (sénateur UC de la Haute-Savoie), Henri Leleu (médecin expert en santé publique), Christophe Seltzer (directeur du think tank GenerationLibre), Aurélien Taché (député EELV du Val-d’Oise).


Pour retrouver notre tribune dans Le Figaro, cliquer ICI.

Pour retrouver notre note d’analyse « La proportionnalité du passe sanitaire en question », cliquer ICI.

Pour retrouver notre note d’analyse coûts-bénéfices sur les confinements, cliquer ICI.

Pour retrouver notre Observatoire des Libertés Confinées, cliquer ICI.

 

Publié le 21/01/2022.

Université : supprimons les frais d’inscription !

Notre expert Erwan Le Noan décrypte dans l’Opinion les échecs de l’État dans plusieurs secteurs alors que l’Éducation nationale connaît un mouvement de grève. Il mentionne le rapport de GenerationLibre qu’il a co-signé appelant à plus d’autonomie pour les universités.

 

Chiffres à l’appui, Erwan constate que l’État français n’a, contrairement aux idées reçues, pas adopté une politique d’austérité. Les niveaux de déficit et de dette publics ne cessent de croître et ont connu un pic conjoncturel en 2020, atteignant respectivement 200 milliards et 116 % du PIB. En réalité, la majorité mène une politique keynésienne dans les actes et rejette le thatchérisme dans les discours.

« GenerationLibre et le Conseil d’analyse économique ont récemment souligné combien l’université a besoin d’une profonde réforme. » Erwan Le Noan

Alors que la France n’a jamais autant investi dans les budgets de l’éducation, le taux d’échec à l’université en première année dépasse les 50 % et la précarité étudiante continue de croître. Il y a bien un paradoxe inquiétant entre des moyens financiers publics élevés, un défaut d’organisation dans les structures et un manque de résultats. Aussi, il est temps de mener à bien des réformes structurelles dans ce secteur. GenerationLibre en a formulé certaines dans deux publications. La dernière en date a justement été co-écrite par Erwan et Florent Bayle, plaidant pour accorder plus d’autonomie aux universités en matière de recrutement, de financement, de gouvernance et de pédagogie.

« Avec sa réforme des frais d’inscription, GenerationLibre défend en même temps l’égalité des chances, la diminution de la dépense publique, et l’augmentation des moyens pour les universités. » Christophe Seltzer

Alors que le président de la République a souligné à raison le problème de financement public et le manque de professionnalisation de l’université publique, nous estimons qu’il se trompe lorsqu’il esquisse l’idée d’une augmentation des frais d’inscription. Dans une note signée Raul Magni-Berton, GenerationLibre propose que les étudiants accèdent gratuitement (sans frais initiaux) à l’enseignement supérieur, en échange de l’obligation de verser un pourcentage de leur revenu futur sur une certaine durée. L’objectif est double : maintenir une justice pour tous les étudiants en leur offrant une formation gratuite et doper l’excellence des universités qui ajusteront leurs formations selon les secteurs porteurs sur le marché du travail. Surtout, c’est le moyen d’alléger le financement public qui pèse sur le contribuable tout en augmentant à terme les moyens financiers des universités.


Pour lire l’article dans l’Opinion, cliquer ICI.

Pour lire notre rapport « Libérer l’université », cliquer ICI.

Pour lire notre rapport « Révolutionner les frais d’inscription », cliquer ICI.

 

Publié le 20/01/2022.

« Le revenu universel permet de se tenir debout et actif » – Marc de Basquiat

Dans Atlantico, Marc de Basquiat préconise le revenu universel comme solution pour assurer les besoins essentiels définis par la pyramide de Maslow. L’enjeu : mettre fin à l’extrême insécurité financière qui compromet l’égalité des chances.

 

Tout le monde connaît la pyramide de Maslow qui hiérarchise les besoins de l’homme en partant du plus essentiel (boire, dormir, manger…) au plus prestigieux (gloire). Le revenu universel permet de scinder les cinq niveaux de besoins en deux camps : ceux que l’Etat a le devoir d’assurer (l’égalité des chances) et ceux pour lesquels une compétition peut avoir lieu. Marc fait siens la pensée de John Rawls, qui défend que « les inégalités économiques et sociales doivent être […] attachées à des positions et à des fonctions ouvertes à tous ». Pour Marc, les besoins de base constituent un socle nécessaire pour que chacun « puisse se tenir debout, prêt à partir chaque matin au travail avec un esprit paisible et disponible ».

« Une personne qui se lève le matin sans savoir si elle pourra se nourrir pendant la journée ne cherche pas un travail, mais de la nourriture » Lionel Stoléru

Les dernières avancées neurologiques démontrent une baisse des fonctions cognitives dans le cas d’un stress lié à une insécurité financière, ce qui est influe sur la productivité dans le travail. Dans la lutte contre la pauvreté, que Lionel Stoléru juge peut-être la seule clef pour renouer avec la croissance, le revenu universel s’impose comme une solution sanitaire en plus d’être économique.

« Il ne serait pas pertinent que le revenu universel soit d’un montant proche du SMIC, car cela signifierait que les efforts que chacun déploie pour se former, se faire accepter et assurer correctement ses missions n’ont aucune valeur. » Marc de Basquiat

Si le revenu universel se rapproche du RSA de par son montant, il en comble les failles dénoncées dans le dernier rapport de la Cour des comptes, qui pointe les 30 % de non-recours. Il ne faut pas le voir comme un outil qui incite à la paresse, bien au contraire : c’est justement parce que chacun a un filet de sécurité garanti qu’il est plus à même d’aller travailler « avec un esprit paisible et disponible ». Suivant la proposition de GenerationLibre, l’actuel niveau du RSA soit environ 500 euros suffit à subvenir aux besoins de base de chacun, en maintenant un certain écart avec le SMIC pour éviter le risque de trappe à inactivité.


Pour lire l’article dans Atlantico, cliquer ICI.

Pour comprendre le « socle citoyen » – Un revenu universel pour 2021, cliquer ICI.

Pour lire notre rapport « Liber : un revenu de liberté pour tous », cliquer ICI.

Pour lire notre rapport « Liber : une proposition réaliste », cliquer ICI.

 

Publié le 12/01/2022.

« Passer de la société du salariat à celle du travail » – Emmanuelle Barbara

Pour un article de Liaisons sociales, Emmanuelle Barbara analyse le changement de paradigme en matière d’embauche et étaie la proposition de redéfinition du contrat de travail formulée en 2017 dans un rapport pour GenerationLibre.

 

Le phénomène s’est intensifié avec la Covid-19 et la percée du télétravail : les jeunes sont en quête de liberté et de flexibilité au moment de choisir leur emploi. Si le CDI reste hégémonique (88 % des salariés hors intérim), parmi les nouvelles embauches, le CDD est passé de 76 % en 1993 à 87 % en 2017.

« Les grandes entreprises auront toujours besoin de salariés pour construire des fusées mais il y a sûrement des nouveaux modèles de travail à réfléchir, avec des modèles de vie différents et une mobilité professionnelle plus importante. » Emmanuelle Barbara

Dans notre rapport « Redéfinir le contrat de travail à l’ère du numérique » publié en 2017, Emmanuelle propose une révolution juridique : substituer le statut de travailleur au statut de salarié. Concrètement, on supprimerait le lien de subordination au profit d’une relation de coopération, au sein de laquelle l’employeur offrirait une « expérience salariée apprenante » au travailleur, avec un apprentissage continu. L’accent mis sur la nécessité de se former aujourd’hui prendrait tout son sens si la mobilité était mise au centre de la finalité du contrat de travail.

« L’attrait pour les start-up et l’entreprenariat peut faire changer les règles qui sont les nôtres aujourd’hui, il est peut-être nécessaire d’imaginer la suite, en termes de contrat, de collectif de travail, de culture d’entreprise, de dialogue social pour trouver des modalités plus conformes à notre vie sociale individualisée, rapide et qui a tout de même besoin de sécurité. » Emmanuelle Barbara

Pour accompagner cette redéfinition juridique, Emmanuelle Barbara a imaginé une protection sociale adaptée sous le nom de « compte personnel des protections ». Sur le modèle du compte personnel d’activité (CPA), il regrouperait « protection sociale, formation, retraite, compte épargne temps, épargne salariale, chômage et accès au crédit ». Elle ajoute que la situation des prestataires serait alignée sur celle des salariés actuels. Quoi de plus simple qu’un statut harmonisé de « travailleur » ?


Pour lire l’article de Liaisons sociales, cliquer ICI.

Pour consulter notre rapport « Redéfinir le contrat de travail à l’ère du numérique », cliquer ICI.

 

Publié le 11/01/2022.

Emmerder n’est pas gouverner – Gaspard Koenig

Invité sur le plateau de C ce soir, Gaspard Koenig s’insurge contre les propos polémiques d’Emmanuel Macron sur les non-vaccinés.

 

Gaspard se montre très critique vis-à-vis des propos « monarchiques » d’Emmanuel Macron, qui a déclaré « [avoir] très envie d’emmerder les non vaccinés » qui « ne sont pas des citoyens » car « irresponsables ». Pour Gaspard, ce n’est pas là le rôle d’un président que de caractériser moralement les citoyens. D’autant plus que s’il est lui-même vacciné et favorable à la vaccination, Gaspard rappelle qu’il n’existe pas actuellement d’obligation vaccinale. Par conséquent, ne pas être vacciné est légal et il n’est selon lui pas acceptable de dénigrer et de discriminer des citoyens qui respectent la loi. Comme Mathieu Slama, également invité sur le plateau, il insiste sur le caractère indiscutable du statut de citoyen : d’après eux, si les droits humains sont naturels, les devoirs eux sont création sociale et arrivent après l’instauration d’un contrat social. Il n’est donc pas possible de mettre droits et devoirs sur un même plan, et plus encore de retirer ses droits à un citoyen si d’aventure il manquait à ses devoirs.

« Il faut être choqué par le paternalisme du gouvernement. »

Ce sont deux conceptions de la loi qui s’opposent sur le plateau. D’après Gaspard, la loi doit être « majestueuse » et non pas « symbolique » comme le conçoit le Gouvernement – représenté par la député Coralie Dubost : autrement dit, si une loi est édictée, alors elle doit être appliquée. Il constate a contrario un glissement du législatif vers le « nudge » dans lequel la loi doit « inciter » en intégrant une dimension morale inappropriée. Sans y être nécessairement favorable, Gaspard Koenig préfère une obligation vaccinale au système des passes – sanitaire ou vaccinal – si la situation vaccinale l’exigeait. Moins hypocrite, une telle mesure permettrait également de réaffirmer que c’est à l’État de contrôler l’application de la loi et non pas à la société elle-même de se surveiller.

Gaspard s’inquiète par ailleurs de la banalisation d’une manière autoritaire de gouverner justifiée par les crises (sanitaires, sécuritaires). Il remarque que de grandes démocraties comme le Royaume-Uni et l’Allemagne réussissent à faire face à l’épidémie en conservant un travail parlementaire et une pleine démocratie.

Finalement, Gaspard se demande si l’ensemble des mesures prises par le Gouvernement (masques en extérieur, interdiction de s’hydrater dans les transports, passe vaccinal, etc.) ont pour objectif d’emmerder les Français ou d’assurer leur santé. Quoiqu’il en soit, ce sont nos libertés individuelles qui sont sacrifiées.


Pour retrouver le passage de Gaspard Koenig dans C ce soir, cliquer ICI.

Pour retrouver notre note d’analyse coûts-bénéfices sur les confinements, cliquer ICI.

Pour retrouver notre note d’analyse « La proportionnalité du passe sanitaire en question », cliquer ICI.

Pour retrouver notre Observatoire des Libertés Confinées, cliquer ICI.

 

Publié le 06/01/2022.

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