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Pour l’Express, notre fondateur Gaspard Koenig livre un magnifique hommage à Jean-François Revel, à ses idées et aux combats qu’il lui a inspirés : une attitude plutôt qu’une idéologie.
Pour les 70 ans du journal, l’Express revient sur les plus grandes plumes ayant marqué l’histoire de l’hebdomadaire et imprégné de leur vivacité sa ligne éditoriale, encore aujourd’hui… L’une d’entre elle ne vous est sûrement pas inconnue, celle de Jean-François Revel, tantôt philosophe, professeur, essayiste… Il était avant tout un esprit « libre et imprévisible », nous dit Gaspard.
« Le style, paraît-il, c’est l’homme même. Le portrait de Revel que dessine sa trentaine d’ouvrages en fait un homme avec qui on aurait aimé s’attabler. »
Notre fondateur, avant tout écrivain, n’a pas eu la chance de rencontrer Revel mais ses écrits lui ont permis d’être l’auteur et l’homme qu’il est aujourd’hui. Dès ses 20 ans, les mots de ce grand monsieur l’ont bercé. S’en suit la carrière que nous lui connaissons, des idées libérales bien ancrées et le courage de s’exprimer sur des sujets d’actualité…
« Ses livres ont marqué mes vingt ans. Ils m’ont autorisé à concevoir des pensées que toute ma formation, empreinte de la doxa postmoderne, réprouvait. »
Tout comme nous, Jean-François Revel aimait la France. Et tout comme nous, Jean-François Revel avait à coeur de protéger notre modèle démocratique. Au fond, nos combats ne sont pas si différents : réformer nos institutions afin de nous permettre, enfin, d’échapper à la verticalité insoutenable de nos politiques. Entre hyperprésidentialisme accru et centralisation du pouvoir, rien ne semble efficace… « Notre absolutisme est inefficace » nous expliquait Revel. Aujourd’hui encore, ces mots n’ont pas pris une ride.
« S’inscrivant naturellement dans les pas de Raymond Aron, Revel n’eut de cesse de dénoncer les institutions verticales de la Ve République, qui loin d’assurer la bonne marche du pays paralysent la créativité individuelle et déconsidèrent la délibération collective. »
Son héritage est encore vivace, tant au niveau du journal que des individus l’ayant côtoyé. Sa fougue et sa liberté de penser ne cessent de nous inspirer et de nous insuffler la force du combat. Notre modèle de démocratie libéral a, plus que jamais, besoin d’être protégé. Il est temps de s’émanciper de ce régime délétère qui ne compte que sur la figure présidentielle pour résoudre les maux de notre pays, sans prendre conscience de la faillite et de la fragilité de nos institutions.
« Être libéral, c’est déjà ne plus l’être, en pensant méthodiquement contre soi-même. »
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Pour lire notre rapport « Déprésidentialiser la Ve République », cliquer ICI.
Publié le 04/09/2023.