Dans une édition spéciale rédigée par les anciens du JDD, notre fondateur Gaspard Koenig imagine la mise en place d’un « doctrinomètre » permettant aux citoyens de jauger la transparence de leurs media.
Pour Gaspard, il n’existe pas « d’information brute, objective, indiscutable ». Il rappelle qu’il est normal de retrouver une certaine subjectivité dans la presse car les faits y sont exposés par des journalistes selon un penchant idéologique tout à fait naturel. Il ne faut pas le nier, simplement le respecter. Parfois exprimé de manière inconsciente, chaque point de vue est légitime à exister et à être rendu public, à condition qu’il soit intellectuellement honnête. Il ne faut donc pas s’insurger d’une éventuelle partialité de nos media mais au contraire se féliciter de disposer d’un large éventail de sources d’information.
« Ce que l’on doit exiger du journalisme, ce n’est pas l’objectivité mais l’honnêteté. »
Gaspard, qui ne cesse de défendre ses idées dans des journaux de tous bords politiques, rappelle « qu’il y en a pour tous les goûts ». Fervent partisan de la liberté d’expression, Gaspard se dit être choqué par la récente affaire du JDD. Il ne s’oppose pas à la volonté d’un homme (aussi riche soit-il) de posséder un media « pour défendre des positions de droite radicale ». La radicalité a bel et bien sa place dans le débat public. Pourtant, le philosophe trouve « impardonnable » la stratégie mise en place par l’actionnaire du JDD qui a infiltré un journal historique pour « promouvoir des valeurs contraires à sa raison d’être ».
« Il ne serait peut-être pas absurde qu’au nom de la transparence, la loi impose une forme de profession de foi détaillant le positionnement éditorial, ainsi que l’ensemble des sources de financement d’un journal (…). »
Opposé à ce que le Gouvernement régule la presse au nom d’une vérité introuvable, Gaspard imagine l’instauration d’un outil, le « doctrinomètre » qui permettrait à chaque citoyen de jauger l’intégrité et la transparence des media. Les journaux seraient donc tenus de publiciser une « profession de foi » indiquant le positionnement éditorial et les sources de financement.
« Il ne faut surtout pas, comme cela semble être la tentation du gouvernement, réguler la presse en fonction d’un critère de vérité. »
Notre fondateur suggère aussi que les rédactions puissent se prémunir contre l’intervention de l’actionnaire dans leur travail quotidien. Enfin, il défend le rôle de l’antitrust européen pour éviter l’émergence de groupes de presse oligopolistiques : la concurrence reste la meilleure réponse !
« Aux journalistes de nous convaincre de leur sérieux, de leur talent et de leur professionnalisme. S’il n’y a que des interprétations, à nous de choisir les meilleures ! »
Pour lire la tribune de Gaspard, cliquer ICI.
Publié le 20/10/2023.