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Redonner du sens au travail

Redonner du sens au travail
Dans Le Un Hebdo, notre fondateur Gaspard Koenig appelle à briser le couple « travail-revenu » en assurant à chaque citoyen un revenu de base inconditionnel pour éradiquer les bullshit jobs. 

 

À partir de l’histoire des protagonistes de son dernier roman « Humus », Gaspard s’interroge sur le véritable « sens du travail ». Entre notion de subsistance et valeur sociale, il rappelle que ce qui compte vraiment, c’est de devenir un acteur indépendant et de réaliser des tâches dont on peut constater les conséquences directes. Il oppose ici les « bullshit jobs » vides de sens inhérents à notre société bureaucratique, à certaines formes de travail qui permettraient à l’individu de s’accomplir. C’est en tout cas ce qu’il prône, à l’aune des écrits d’Hannah Arendt.

Dans une « société relativement prospère », Gaspard estime que nous pourrions presque nous passer du travail comme moyen de subsistance : le temps qu’on y consacre en moyenne tout au long de la vie a d’ailleurs atteint les 15 heures par semaine comme l’avait prédit Keynes. Ainsi, il propose de « découpler le travail du revenu » afin de permettre à chacun de s’émanciper et de s’épanouir dans sa vie professionnelle, mais aussi de transformer notre travail en œuvre pérenne.

« On n’est pas obligé, même si on y est incité, d’être un hamster dans la roue de la productivité : on peut prendre des voies de traverse. »

 

Pour Gaspard, nos sociétés modernes ont modifié notre rapport au travail. L’automatisation de certaines tâches et la robotisation de certains postes ont fait perdre au travail son véritable sens et il apparaît plus qu’urgent de le redéfinir, en octroyant aux individus plus d’autonomie et de créativité.

Gaspard revient sur la conditionnalisation du RSA à laquelle il s’oppose, car elle renforce le lien entre travail et revenu. Il dénonce la réduction de la notion de travail à l’idée de production en échange de rémunération. Il conteste d’ailleurs l’idée qu’on octroie une aide en échange d’une activité sociale et désire échapper au « dogme de la valeur travail » formulé par Locke.

« À partir du moment où l’on peut devenir un acteur relativement indépendant, tout travail a un sens (…). »

 

En s’inspirant des écrits de Thomas Paine, « père spirituel du revenu universel », il préconise la mise en place d’un revenu de base inconditionnel, absolu et sans contre-partie. Ce revenu universel laisserait plus de place aux activités extra-professionnelles et permettrait à nos sociétés d’avoir un « rapport plus apaisé à la question du travail ». Le salariat ne serait donc pas « une aliénation cruelle » comme l’avait analysé Marx, mais plutôt un monde dans lequel chaque individu aurait la possibilité de refuser un emploi sans avoir peur de ne pas s’en sortir financièrement. Nous aurions donc la liberté de dire non, ce qui pousserait les entreprises à offrir des emplois « qui ne soient pas bullshit ».

« Penser le travail autrement permettrait d’échapper à la pression économique et d’envisager différemment l’existence. »

 


Pour lire l’article, cliquer ICI.

Pour (re)découvrir notre rapport « Liber : un revenu de liberté pour tous », cliquer ICI.

 

Publié le 09/11/2023.

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