GenerationLibre propose de remplacer la planification écologique par une tarification générale du carbone dont les recettes seraient redistribuées aux Français en revenu climat.
La planification écologique comporte un double risque. L’arbitrage entre l’essentiel et le superflu, entre les investissements verts et les autres polluants, ne peut s’opérer sans centralisation politique et sans risque pour les libertés publiques. Le pari de l’omniscience technique des pouvoirs publics débouche sur le risque de politiques économiques et écologiques sous-optimales.
La tarification carbone est la seule alternative crédible à même d’allier lutte pour la décarbonation et liberté individuelle. La création d’un signal-prix permet de renchérir le prix des biens carbonés et d’inciter à changer les modes de production et de consommation.
Aujourd’hui, la politique de tarification existante se heurte à plusieurs difficultés. L’augmentation de la taxe carbone en France a débouché sur la crise de Gilets Jaunes. Par ailleurs, le marché du carbone européen reste incomplet et n’a pas entraîné de rupture technologique pour faire basculer nos économies dans un paradigme écologique.
« La préservation des marchés comme moteur de notre prospérité collective est en danger quand nous rejetons la tarification du carbone, parce que les alternatives imposent toutes, d’une façon ou d’une autre, une limitation de nos libertés individuelles et de l’esprit d’entreprise. »
Christian Gollier
S’il convient de se méfier d’un surcroît de prérogatives à la faveur de l’autorité, au nom de l’adage qui veut qui le pouvoir tend au pouvoir, nous ne saurions pourtant tolérer une opposition simpliste entre liberté et écologie. Les conditions d’exercice de la liberté vont de pair avec la préservation de notre environnement.
Ainsi, GenerationLibre propose :
« Afin de rendre le prix du carbone plus acceptable, nous proposons de redistribuer intégralement les recettes associées sous forme d’un revenu climat universel. Ceci permettrait d’accroître le niveau de vie des ménages les moins aisés, moins pollueurs, tout en améliorant l’adhésion des citoyens aux politiques climatiques. »
Préfacé par l’économiste Christian Gollier, président de la Toulouse School of Economics, ce rapport à quatre mains a été écrit par Marc Baudry, professeur des Universités en Sciences Economiques à l’Université Paris Nanterre, et responsable du pôle « tarification du CO2 et innovation bas carbone » à la Chaire Economie du Climat, Guillaume Bazot, économiste et Maître de conférences à l’Université Paris 8, Guillaume Bullier, expert GenerationLibre et ingénieur spécialiste de l’énergie et des enjeux de tarification, et Gilles Campagnolo, directeur de recherche titulaire au CNRS au Centre de philosophie contemporaine.
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