Le constat est unanimement partagé : la situation des prisons en France a de quoi préoccuper. Le nombre de prisonniers n’a jamais été aussi élevé et les conditions dans les établissements pénitentiaires rarement aussi décriées. A plusieurs reprises, notre système carcéral a fait l’objet de condamnation pour « mauvaises conditions de détentions de plusieurs établissements pénitentiaires » devant la Cour Européenne des Droits de l’Homme.
Les Chantiers de la Justice lancés par le gouvernement sont l’occasion d’une réforme ambitieuse. Dans cette perspective, le Barreau de Paris et GenerationLibre se sont associés pour présenter au gouvernement et au législateur une feuille de route relative au modèle des « prisons ouvertes ».
Particulièrement développés dans les pays nordiques, ces centres de détention dits « ouverts » ont pour objectif de faciliter la réinsertion des détenus, en se gardant de tout jugement moral. La prison devient ainsi un lieu d’apprentissage de la responsabilité, une étape essentielle pour ré-activer un contrat social à venir.
C’est un système tourné vers l’avenir, ultimement fondé sur l’idée d’une perfectibilité de l’individu.
Ce mode d’incarcération alternatif a fait ses preuves : taux de récidive des détenus inférieur par rapport aux détenus en centres de détention fermés ; taux d’emploi meilleur à la sortie ; coût journalier par détenu inférieur… En Norvège, 70% des établissements pénitenciers fonctionnent sur ce modèle.
Ces principes renouent avec la pensée de nombreux réformateurs des Lumières comme Cesare Beccaria. La prison n’est plus considérée comme un châtiment mais redevient un moyen de dissuader et de protéger la société d’une menace potentielle.
Renouer avec cette tradition progressiste apparaît comme l’une des pistes les plus pertinentes et opérantes face à la nécessité de faire évoluer notre modèle pénitencier.